A l'occasion des 80 ans de la libération de Rennes, (re)découvrez l'ensemble des
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MLAC de Rennes
Le Mouvement pour la liberté de l'avortement et la contraception, MLAC, est créé à Paris en avril 1973, alors que la contestation de l’interdiction et de la répression de l’avortement est au plus fort. Michelle Zancarini-Fournel, historienne, décrit le MLAC comme étant « à la fois cartel d’organisations et regroupement d’individu/e/s « ordinaires» et de militant/e/s de toutes les tendances de la gauche et de l’extrême-gauche ».
A Rennes, sous l'impulsion de l'extrême gauche locale, un groupe MLAC est créé au début de l’année 1974, alors que l'association Choisir-Rennes mène déjà depuis un an des actions pour la libéralisation de l'avortement (avortements clandestins sur place avec la méthode Karman, voyages à l'étranger, agitation politique). Le MLAC, ayant refusé d'intégrer Choisir, une coordination se met en place entre les deux groupes, qui partagent le même objectif. Les deux structures, qui signent leurs tracts communs « Comité MLAC-Choisir Villejean » tiennent une permanence au centre social de Villejean. Elles y organisent le 7 mars 1974 une « réunion-débat-information autour de la contraception et de l’avortement ». Le 17 mars 1974, les groupes Choisir et MLAC de Rennes mettent sur place et animent un après-midi d’information « Les 4 heures pour l’Avortement » au pavillon des Lices, actuellement Halle Martenot.
Les militant.e.s du MLAC auraient participé à quelques avortements illégaux à Rennes réalisés par les membres de Choisir. Ils ont aidé des femmes à partir à l'étranger. Mais refusant de se substituer à l'Etat, le MLAC-Rennes met très vite fin aux avortements sur place et à l’aide à l’organisation de voyages, à l’instar du MLAC national. La coordination Choisir-MLAC dure très peu de temps : empêchée par des bases politiques trop divergentes et l'essoufflement du groupe Choisir elle éclate au printemps 1974.
Le MLAC-Rennes continue donc d'agir seul : projection illégale du film Histoires d'A le 17 avril, permanences hebdomadaires dans le centre-ville, à Villejean et à Maurepas, réunions, actions dans la rue comme par exemple saynètes sur les marchés pour provoquer des discussions et des débats sur le thème de l’avortement...Il disparaît fin 1974 avec le vote de la loi Veil autorisant l’interruption volontaire de grossesse.