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René de Montbarrot
René de Montbarrot, gouverneur de Rennes, lieutenant général de Guyane, a été chargé par Henri IV d’organiser une expédition vers la Guyane pour fonder la France Équinoxiale.
L'Allée de Montbarrot, les gymnase[1] et collège Montbarrot perpétuent la mémoire des expeditions maritimes de ce Nouveau Monde au XVIIeme siècle.
De la Guyane à la France Équinoxiale
En 1604, 1609 et en 1612, trois voyages partiront de Cancale pour découvrir les territoires entre l’Amazone et l’Orénoque et établir une colonie de peuplement à São Luís, capitale du Maranhão.
L’édit de Nantes (1598) signe la fin de la fracture des guerres de religion, après les massacres du siège de Sancerre (1572-1573) et de la Saint-Barthélemy (1572). Après le refus du méridien de Tordesillas (1594) qui partageait le monde entre les espagnols et les portugais, Henri IV reprend la politique de François 1er : rechercher de nouveaux territoires et voies maritimes pour fonder une France Antarctique.
De l'or et des diamants sur le passage du nord-ouest vers la Chine
François 1 er s’était tourné vers le territoires d’Amérique du nord avec l’explorateur Jacques Cartier (1534-1543) recherchant une route vers la Chine mais espérant aussi identifier de l’or et des diamants.
Jacques Cartier avait cru avoir trouvé ces fameuses pierres précieuses dans l’embouchure du Saint- Laurent au Québec, sur le flanc du cap Diamant. Toutefois, lorsqu’il retourne en France, Pliny, le lapidaire de François 1er , lui affirme qu’il s’agit de quartz et de pyrite[2].
Des richesses de la nature comme le bois « pau-brésil » encouragent et stimulent les avancées des portugais
Entre 1500 et 1600, des français de Dieppe et d’Honfleur avaient exploré les côtes brésiliennes et découvert les richesses de la nature comme le bois « pau-brésil ». Le Sieur de Villegaignon avait fait une tentative de colonisation entre 1555 et 1560, dans la baie de Rio de Janeiro. Un échec dû à des divisions religieuses, des extorsions et à l’avancée des portugais dans cette région.
En 1594, Jacques Riffault, protestant, était parti de Dieppe, accompagné de Charles des Vaux de Touraine qui établira de bons contacts avec les indiens de la région du Maranhão, apprenant leur langue.
Henri IV, suite aux récits de voyage des marins français, va s’intéresser avec l’Amérique du sud.
Trois voyages partiront de Cancale pour découvrir les territoires entre l’Amazone et l’Orénoque
En 1602, Henri IV nomme René Marie de Montbarrot, Lieutenant général de Guyane. Retenu par ses fonctions de gouverneur de Rennes, il confie à Daniel de la Touche de la Ravardière, devenu associé, la chargé d’organiser le premier voyage qui aura lieu en 1604 vers les rives de São Luís.
Une colonie de peuplement à São Luís, capitale du Maranhão
Le centre de cette ville historique datant de la fin du XVIIe siècle, fondée par les Français et occupée par les Hollandais avant de passer sous la domination des Portugais, a préservé l’ensemble d’origine de ses rues au quadrillage rectangulaire. En raison d’une période de stagnation économique au début du XXe siècle, un nombre important de bâtiments historiques de grande qualité ont été conservés, en faisant ainsi un exemple exceptionnel de ville coloniale ibérique[3].
Une valeur universelle exceptionnelle inscrite à l'UNESCO
Situé au bout de l’éminence formée par le confluent des fleuves Bacanga et Anil, au nord-ouest de l'île de São Luís, le centre historique de São Luís do Maranhão est caractérisé par son quadrillage urbain rectangulaire de rues bordées de bâtiments résidentiels de différentes hauteurs, la plupart avec des toits de tuiles, des corniches ornementales, des baies décorées hautes et étroites et des balcons avec des balustrades en fer forgé ou en fonte. Ils datent du plan de 1615 élaboré par l'ingénieur en chef portugais de l’Etat du Brésil, après la conquête du fort qui avait été construit sur le site par les Français en 1612.
Harmonieusement étendu aux XVIIIe, XIXe et XXe siècles, le centre historique est un remarquable exemple de ville coloniale portugaise adaptée aux conditions climatiques de l'Amérique équatoriale, avec son architecture portugaise traditionnelle adaptée pour inclure des trumeaux surélevés et des vérandas munies de volets intérieurs en bois. La singularité des techniques de construction employées se manifeste dans l'élégance du travail traditionnel portugais des azulejos utilisés à la fois pour l'isolation et la décoration; dans l'utilisation modulée des espaces vides et occupés renforcés par des maçonneries de pierre; et dans le contraste entre la riche ornementation des façades surplombant les rues et les porches qui ouvrent largement sur des patios intérieurs, bordée par une série continue de fenêtres à jalousie, de grilles et de frontons[4].