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Rue Christine de Pisan
La rue Christine de Pisan se situe dans le quartier 10 : Villejean - Beauregard entre la rue Gina Pane et le carrefour formé par l'avenue Jacqueline de Romilly et la place Christiane Desroches Noblecourt. Cette voie fut dénommée par délibération du Conseil Municipal de la Ville de Rennes le 4 juin 2012[1].
Cette voie rend hommage à Christine de Pisan, poétesse et philosophe française (1364 - 1430)[2].
Qui est Christine de Pisan?
A 25 ans, Christine de Pisan est veuve avec trois enfants à charge, mais également ses deux frères, sa mère et une nièce. Durant 15 années, elle est poursuivie par les dettes de son mari et va se battre pour récupérer ce qui lui est dû. Son veuvage et ses responsabilités l’obligent à redoubler de vigilance, accentuer son esprit de combativité et va lui permettre de déjouer les malveillances de ses défenseurs qui pensent qu’une femme n’a pas les bonnes connaissances de ses droits. Au Moyen-Âge, une veuve qui ne se remarie pas ou qui n'entre pas au couvent est regardée avec suspicion. Ruinée, et pour faire face aux difficultés financières, elle essaye de survivre grâce à sa plume.
Elle profite de ses droits d’accès à la bibliothèque royale pour étudier l’histoire antique et biblique et particulièrement l'histoire de France et d'Angleterre. Elle étudie la mythologie et la philosophie, elle lit en français, en italien et en latin.
Christine de Pisan commence par écrire de la poésie. Elle compose des ballades (Le livre des cent ballades) qui expriment sa solitude et ses tourments. Elle devient une des premières femmes de lettres françaises à vivre de ses écrits et surtout grâce à son talent elle commence à être reconnue. De plus, motivée par ses problèmes personnels, elle est une des premières féministes qui osent l’exprimer par écrit, à une époque où la femme et la fille sont entièrement dépendantes du mari ou du père. Elle est très populaire dans le milieu de la cour de son époque. Sa culture et son érudition sont reconnues des souverains. Le duc de Bourgogne, Philippe le Hardi lui propose d'écrire la biographie de son défunt frère qu'elle a bien connu, le roi Charles V. En 1405, Le Livre des faits et bonnes mœurs du sage roi Charles V, est terminé. Elle obtient également d'autres commandes qui sont des récits historiques importants sur son époque.
Son travail est abondant et l'orientation de ses œuvres est diversifiée : poétique, lyrique, historique, politique, féministe, philosophique, morale, savante, religieuse et même militaire (le Livre des faits d'armes et de chevalerie (1410)), etc.
Elle ose s’attaquer à un ouvrage très plébiscité à son époque, le Roman de la Rose, réécrit en 1275 [3] et qu’elle estime sexiste et misogyne. Pour cela, elle est très critiquée car en tant que femme, elle ose juger le travail de Jean de Meung, homme de science de l'université de Paris. De son côté, Christine de Pisan rédige, en 1404, un ouvrage féministe d'avant-garde, La Cité des Dames [4]. Dans ce livre, le plus connu, elle parle de femmes illustres de tous les temps. Elle y explique la façon dont les femmes peuvent mener une existence pleine de noblesse tout en apportant leur contribution à la société.
En 1418, la vie à Paris devient difficile et dangereuse. Christine de Pisan se retire au Prieuré Saint-Louis de Poissy, où sa fille est religieuse. C'est là qu'elle y rédige un hommage à la combattante illustre du moment, "La Ditié de Jeanne d'Arc", en 1429.
Christine de Pisan, décède vers 1430, soit un an avant l'exécution de Jeanne d'Arc.
Au 16ème siècle, Christine de Pisan tombe dans l'oubli. La naissance du féminisme et les années 1980 vont réhabiliter les femmes dans la littérature et notamment Christine de Pisan.
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Note et références
- ↑ Délibérations municipales, Archives de Rennes
- ↑ à partir de la notice rédigée par Joël David, chargé d'odonymie à la Ville de Rennes, Rennes Métropole
- ↑ Le Roman de la Rose (Guillaume de Lorris et Jean de Meung)
- ↑ La Cité des dames
Projet porté par Joël David Chargé d'odonymie à la Ville de Rennes
Propos recueilli par Elisa Triquet Médiatrice numérique