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Square Louis Armand
Le square Louis Armand se situe dans le quartier 7 : Francisco Ferrer - Landry - Poterie et prend son origine sur la rue Saint-Hélier. Cette voie fut dénommée par délibération du conseil municipal de la Ville de Rennes le 27 novembre 1972[1].
Elle dessert notamment au numéro 10 l'Association Sportive des Cheminots Rennais (ASCR) et le stade Jean Coquelin.
Cette voie rend hommage à :
Louis Armand
ingénieur, haut fonctionnaire, humaniste et résistant
(17 janvier 1905, Cruseilles, Haute-Savoie - 30 août 1971, Villers-sur-Mer, Calvados)
Louis Armand suit ses études supérieures à l'École polytechnique au sein de la promotion 1924, d'où il sort deuxième. Il choisit le corps des Mines, et en 1926 sort major de l'École des mines.
Il est professeur de chemins de fer à l'école des Ponts et Chaussées de 1940 à 1949.
Louis Armand résistant
Louis Armand entre dans la Résistance en collectant des renseignements qu'il transmet par différents canaux. Il refuse en 1942 le poste de secrétaire général de l'Industrie proposé par Pierre Laval pour préparer l'action des cheminots sur l'ensemble du territoire[2].
En février 1943, durant la seconde guerre mondiale, Louis Armand conserve son poste d'ingénieur à la SNCF, ce qui lui permettra de se déplacer facilement entre la zone libre la zone occupée[3]. Il organise le groupe « Résistance-Fer » avec le soutien de Jean-Guy Bernard du réseau « Noyautage des Administrations Publiques » chargé d'infiltrer les administrations de l'État français et l'aide des directeurs de la SNCF. Après l'arrestation de Jean-Guy Bernard en janvier 1944, il prend la direction du réseau sous le contrôle de Jacques Chaban-Delmas . Les renseignements fournis par le NAP-Fer aux Alliés sur les déplacements de l'ennemi ont une importance considérable.
Louis Armand - qui est depuis le début de l'année 1944 chef du service du matériel et de la traction pour la Région ouest - participe également à la mise sur pied du "Plan Vert" prévoyant les sabotages et le plan de paralysie des transports ferroviaires pour le jour "J" .
Soupçonné, il est arrêté le 24 juin 1944 et figure pendant trois semaines sur la liste des otages à Fresnes. A la suite de négociations menées avec l'aide d'un agent de l'Intelligence Service , il échappe à la déportation et est relâché le 18 août par les Allemands en vertu des accords Choltitz-Nordling concernant les prisonniers de Paris et de la région parisienne. Il reçoit en reconnaissance de ses activités la Croix de la Libération par décret du 18 novembre 1944.
Une carrière riche
Louis Armand poursuivit sa carrière au sein de la SNCF, où il a successivement été directeur du service Central du Matériel en 1945, directeur général adjoint en 1946 et directeur général en juin 1949. Il en devient président entre 1955 à 1958. Il est même nommé secrétaire général de l'Union Internationale des Chemins de fer en 1961. Son action permettra de reconstruire et moderniser le réseau suite aux destructions d'après-guerre. Ce n'est donc pas un hasard si le nom de Louis Armand a été donné à cette voie accolée au réseau de transports ferroviaire.
Parallèlement, il enseigne un cours d'initiation aux problèmes industriels à l'ENA de 1945 à 1967 et entre au Conseil d'administration de l'ENA en 1955.
De janvier 1958 à février 1959, il fut le premier des trois présidents de la communauté européenne de l'énergie atomique (Euratom ), organisme public européen chargé de coordonner les programmes de recherche sur l'énergie nucléaire.
En décembre 1962, il est nommé président de l'association française de normalisation (AFNOR ) qui édite notamment aujourd'hui la collection des normes NF.
Louis Armand est élu à l'Académie française le 13 juin 1963. Il décède en 1971.