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Passerelle Adèle Denys

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Sainte-Anne-d'Auray basilique et fontaine [1].


La passerelle Adèle Denys est située dans le quartier 2 : Thabor – Saint-Hélier – Alphonse Guérin et relie au-dessus d'un bras de la Vilaine la rue François Menez au sud au square Séverine. Elle a été ainsi nommée par délibération du conseil municipal de Rennes en date du 18 janvier 2016.

Elle rappelle Adèle Denys, conteuse du pays gallo, originaire de Bazouges-la-Pérouse (1899-2002).

Qui est Adèle Denys?

Conteuse du pays gallo (1899 – 2003) [2].

Adèle, Noëmi Denys est née le 24 octobre 1899, à Bazouges-la-Pérouse, commune de naissance de sa mère et où se sont mariés ses parents, en 1896. Issue de la petite bourgeoisie rurale, son père Raphaël est propriétaire-cultivateur. Seconde enfant du couple, Adèle a un frère ainé, Raphaël, de deux ans plus âgé qu’elle, qui est handicapé. Jusqu’au décès de celui-ci en mai 1966, Adèle va s’en occuper.

La jeune Adèle va à l’école primaire à Bazouges, puis à Rennes. Elle revient vivre dans ce monde rural qu’elle affectionne plus particulièrement. Chaque récolte est alors un moment de rassemblement, de bonne humeur et de fête. À l'automne on se retrouve tous pour la "Ramaougerie de Pommé", où pendant des heures avec une grande cuillère en bois on se relaie pour tourner des pommes et du cidre dans une grande bassine en cuivre, afin d'obtenir une sorte de confiture, appelée en campagne "le beurre du pauvre". C’est là, auprès des anciens qu’Adèle Denys écoute les histoires et les légendes qui y sont colportées toujours dans la langue locale de la Haute-Bretagne, le gallo. Comme elle a une excellente mémoire, Adèle va à son tour se faire un point d’honneur de transmettre cette culture ancestrale.

Même si pour certains, le Gallo n'est juste qu'un patois sans intérêt, Adèle Denys consacre sa vie à la culture gallèse. Pendant des décennies elle va faire découvrir et relayer cette culture aux nouvelles générations. Régulièrement elle joue, elle chante, mais c’est avant tout une "contouse". Elle raconte des histoires de la vie quotidienne en toutes saisons, des récits de voyages…

Dans les années 70, elle écrit un livre de souvenirs mais sa parution reste confidentielle. Il faut attendre 1999, l’année de ses 100 ans pour qu’on s’intéresse un peu plus à ses écrits. Cette nouvelle réédition qui va porter alors un nouveau titre, Mémoire d’une Centenaire,[3]rédigée en Français et en Gallo, connait un succès commercial et médiatique. Un second livre écrit dans sa 102e année va également avoir du succès : Carnet d’une centenaire - Raphaël, mon frère.[4] C’est un récit plus personnel sur la vie d’Adèle et de son frère Raphaël, un grand handicapé pour lequel elle s'est courageusement dévouée une partie de sa vie, jusqu’à son décès.

Depuis quelques années, Adèle Denys a abandonné sa maison de Bazouges-la Pérouse et vit à la maison de retraite Saint-Joseph, de Combourg. C’est là qu’elle décède, le 5 janvier 2003, dans sa 104e année. Elle qui disait : "On ne s'attend jamais à vivre aussi vieux... Pourtant cela m'a paru bien court !", n’a pas eu le temps de terminer un troisième livre en préparation consacré aux châteaux de son petit pays.

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Note et références

  1. Collection Musée de Bretagne
  2. à partir de la notice rédigée par Joël David, chargé d'odonymie à la Ville de Rennes, Rennes Métropole
  3. d'une Centenaire d'Adèle Denys
  4. Carnet d’une centenaire - Raphaël, mon frère

Projet porté par Joël David Chargé d'odonymie à la Ville de Rennes

Propos mise à jour par Elisa Triquet Médiatrice numérique