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Place Hoche

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Révision datée du 4 janvier 2018 à 17:17 par Manu35 (discussion | contributions) (ajout extraits L'Ouest-Eclair)
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La place Hoche début XXe siècle. Coll. YRG et AmR 44Z1289
Même vue, plus dégagée, en juillet 2013, avec la place Hoche sur la droite et en arrière l'hôtel Galicier (@2017 Google)

La place Hoche, située dans le quartier 1: Centre, relie la rue Hoche (rue Saint-François jusqu'en 1888) à la rue de Robien au nord et à la rue de La Borderie percée en 1909 au nord-est. Des marronniers, une petite fontaine et des bancs garnissent cette place assez minérale, servant à des expositions temporaires. Le centre commercial La Visitation dispose d'un accès au sud de la place.

Aménagement et occupation

Cette place carrée a été aménagée vers 1890 sur les plans de l'architecte de la ville, Jean-Baptiste Martenot. Son angle nord-ouest est situé sur l'emplacement d'une partie des bâtiments de l'ancien couvent des Carmélites. Au sud se trouvaient des maisons qui bordaient la rue Saint-Melaine que l'on trouve de part et d'autre de la place[1]. Sur son emplacement on prévoyait en 1877 l'implantation d'un musée dans l'axe de la rue Saint-François.

Au début du XXème siècle avaient lieu des concours de tir et les "fêtes de la place Hoche" constituées de bals populaires, de feux d'artifices et de concerts.

On évoqua en 1904 et 1905 la possibilité d'établir une bibliothèque municipale sur la place Hoche, mais l'idée fut finalement rejetée à cause notamment du fait que le bâtiment construit aurait bloqué la circulation de l'air dans les rues adjacentes.

Des cirques se sont aussi installés en cet endroit au début du siècle.


« La place Hoche va être modifiée

Par suite du percement de la rue de la Borderie qui doit relier la rue de Fougères et le boulevard Sévigné à la place Hoche, et qui sera bientôt livrée à la circulation, la rue de Robien et la chaussée qui entoure le terre-plein de cette place, vont être très fréquentés, le nouveau chemin permettant un parcours plus court aux piétons et aux voitures.

Il fallait donc songer à élargir les chaussées de façon à laisser le plus d'espace possible à la circulation des véhicules et des passants et à éviter des accidents qui ne manqueraient pas de se produire si on laissait la place Hoche dans l'état on elle est actuellement. L'élargissement des voies de circulation entraînant forcément le rétrécissement du terre-plein, il fut décidé de supprimer une des deux rangées d'arbres qui l'ombragent et de faire à chaque angle de la place Hoche un pan coupé afin d'éviter les tournants trop brusques et de permettre aux véhicules d'évoluer plus à l'aise.

Ce projet qui sera exécuté par les ouvriers de la voirie prochainement portera la largeur des chaussées à 8 mètres et les trottoirs bordant les maisons qui encadrent la place, de 2 m. à 2 m. 50.

De cette façon, la rue de la Borderie se trouvera en alignement avec le côté nord de la place, et la rue de Robien, en alignement avec le côté est. Il sera ainsi très aisé de se mouvoir.

Pour rendre l'aspect plus agréable, on remplacerait le mur qui entoure l'ancien séminaire et ferme la perspective, par une grille qui permettrait de voir les jardins de ce qui sera, dans quelque temps, la Faculté des Lettres. »

— G. C.
Origine : L'Ouest-Eclair, numéro du 23 mai 1909 • Recueilli par Manu35 • 2018licence

Architecture

Immeuble au coin de la rue Saint-Melaine, labellisé patrimoine du 20e siècle (photo J. Le Letty. de Wikimedia Commons)
L'étrange hôtel Galicier

Plusieurs immeubles sont remarquables. A l'angle de la place et de la rue Saint-Melaine, (n°1) un immeuble de style Art nouveau, avec façade en granit, calcaire et brique, par Charles Couasnon, architecte, au nord le grand séminaire construit à partir de 1857 par l'architecte Henri Labrouste, actuelle faculté des sciences économiques et auparavant faculté des Lettres et Sciences humaines - transférée à Villejean en 1967. Par un transfert ayant eu lieu les journées du 7 au 9 décembre 1940, ce bâtiment accueillit les bureaux de la Feldkommandantur qui y siégera durant la seconde guerre mondiale[2].

L'étrange hôtel Galicier l'est également avec sa tourelle, construit en 1894 au coin de la place (n°6) et de la nouvelle rue de Robien par l'architecte Guidet[3].

Le n°5 de la place accueillait un hôpital temporaire (aussi appelé hôpital complémentaire) durant la première guerre mondiale.

La statue d'Edgar Le Bastard

En 1931, la place reçoit la statue d'Edgar Le Bastard, enlevée pour des raisons esthétiques des bords de la Vilaine au Palais des Commerces où elle avait été inaugurée le 14 juillet 1895. Elle sera fondue par les Allemands.

Le général Hoche

Cette place fait référence à Louis Lazare Hoche, général français de la Révolution (24 juin 1768, Versailles - 19 septembre 1797, Wetzlar, Hesse, Allemagne).

Le 17 octobre 1796, alors qu'il sort du théâtre à Rennes pour rejoindre son hôtel, il subit une tentative d'assassinat Wikipedia-logo-v2.svg perpétrée par un ouvrier de l'Arsenal dans la rue de Fougères. Ce n'est donc pas un hasard si l'on a pris soin de joindre le nom du général à cette place située à proximité de la rue de Fougères.

Le combat du conseiller Huguet

« Propos d'an flâneur

LA PLACE HOCHE, LA STATUE HOCHE ET LE CAPITAINE HUGUET.

Nous avons entretenu récemment nos lecteurs du projet de M. Huguet, conseiller municipal, qui consiste à doter la place Hoche d'une statue de l'héroïque général.

Un de nos confrères rennais qui appartient pourtant à ceux qui, jadis, suivant une formule célèbre, s'ils n'apprenaient rien n'oubliaient du moins rien, explique que M. Huguet exhibe son projet sans crier gare. C'est donc que notre confrère n'est fidèle qu'à la moitié de la formule historique : s'il n'apprend rien, il oublie bien des choses. Il oublie en particulier que M. Huguet avait exposé un projet d'une statue au général Hoche sous la municipalité Pinault, dont il faisait partie. Tous les Rennais le savent ; à peu près tous les journaux l'ont dit ; n'insistons pas et parlons de la place Hoche, où il est question d'installer une statue.

Tous nos lecteurs se souviennent-ils qu'elle faillit, en des temps qui sont encore proches des nôtres, être occupée par une lourde bâtisse qui l'eut, autant dire complètement détruite.

La municipalité de M. Pinault, en effet, songea à y construire une bibliothèque. Cette idée, au Conseil municipal, recueillit 35 voix, une seule manquait, celle de l'énergique ex-capitaine M. Huguet, qui tenait à sauvegarder la place pour la statue que son patriotisme avait rêvée.

M. Huguet ne se résigna pas à la défaite. Il formenta une révolte dans Rennes et particulièrement dans le quartier de la place Hoche ; fit signer une pétition et envoya le tout au ministre, qui refusa la permission à la Ville de construire une bibliothèque sur l'emplacement qu'elle avait convoité. Comme quoi M. Huguet a le droit de nous dire que si la place Hoche existe encore, c'est grâce à lui.

Maintenant où sera placée la statue Hoche ? Sur la place qui porte son nom, ainsi que M. Huguet et les apparences de la logique l'exigent, ou devant l'église Notre-Dame, devant la Faculté de Droit, où Hoche tint son quartier général ? Ceci est une question qui sera tranchée plus tard, mais M. Huguet compte bien que son projet triomphera sur toute la ligne et que le grand général aura pour lui, non point la minuscule place Saint-Melaine, mais celle plus large et plus éclairée de la place qui porte son nom, la place Hoche. »

— L'Ouest-Eclair
Origine : Numéro du 29 novembre 1913 • Recueilli par Manu35 • 2018licence

Le conseiller municipal va recevoir gain de cause, puisque le conseil vote l'attribution d'une subvention pour la création d'une statue au général Hoche :

« LA STATUE HOCHE

M. Dupont demande à l'assemblée de vouloir bien voter une subvention de 3.000 francs pour la statue qu'un comité qui vient de se former, sous la présidence de M. Huguet, se propose d'élever au général Hoche.

Adopté a l'unanimité.

- C'est bien sur la place Hoche que vous voulez qu'elle soit élevée ? demande le Maire.

- Oui... oui...

Adopté à l'unanimité.

M. Huguet demande la parole.

- Rassurez-vous, dit le sympathique conseiller municipal, ce n'est pas un discours. Mon discours, quoi qu'en dise un certain journaliste qui signe P..., je le ferai au pied de la statue le jour de l'inauguration, et là je dirai tout ce que j'ai à dire ; je dirai que si nous avions eu en 1870 des généraux comme le général Hoche, nous n'aurions pas vu les Prussiens, tout le monde le sait bien.

« Mais je veux remercier la Ville au nom du comité que je préside. » (Applaudissements.)

Ces quelques paroles ont fait sensation dans toute la salle. »

— L'Ouest-Eclair
Origine : Numéro du 31 janvier 1914 • Recueilli par Manu35 • 2018licence

Quelques mois plus tard, le quotidien nous apprend que sa réalisation est en cours :

« [...] Le soin de la réalisation a été confié au sculpteur Jean Boucher. Celui-ci, d'autre part, travaille à la statue du général Hoche qui sera inaugurée vraisemblablement l'an prochain (1915, ndlr), à cette époque, sur la place Hoche à Rennes. Cette statue est actuellement exposée, en plâtre, au Salon des Artistes français [...] »

— L'Ouest-Eclair
Origine : Numéro du 1 mai 1914 • Recueilli par Manu35 • 2018licence

La première guerre mondiale arriva. Qu'en est-il devenu de la statue du général Hoche ? Elle ne semble pas avoir été installée et l'inventaire des réalisations du sculpteur ne la mentionne aucunement...

Divers

L'excavation pratiquée en 1994, nécessaire à la construction d'un parc-auto souterrain de quatre niveaux, a entraîné des fouilles archéologiques qui ont mis à jour des vestiges de l'époque gallo-romaine : puits circulaires, un seau de bois à anse de fer, des ateliers de forgerons, un petit autel conservé dans le hall commercial de la Visitation.

Suite à la mort du poète breton Anatole Le Braz le 20 mars 1926, le conseil municipal de la ville de Rennes étudie, dans sa séance du 16 novembre de la même année, la possibilité de renommer la place Hoche en place Anatole Le Braz[4]. Finalement, c'est la rue de Vitré qui portera le nom de l'illustre auteur.

Sur la carte

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Références

  1. Le vieux Rennes, par P. Banéat; Larcher, éditeur -1912
  2. L'Ouest-Eclair du 6 décembre 1940
  3. Rennes au XIXe siècle, architectes, urbanisme et architecture, par Jean-Yves Veillard, éditions du Thabor - 1978
  4. L'Ouest-Eclair du 16 novembre 1926



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