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Rue Du Guesclin
La rue Du Guesclin est une voie ouest-est reliant la rue de Brilhac en haut de la place de la Mairie, côté nord, à la place Saint-Sauveur en face de la basilique Saint-Sauveur. Elle avait été nommée en 1792 rue de la Liberté.
Dans ce secteur de la ville, de nombreuses cours intérieures restent invisibles depuis la rue. C'est le cas aux abords de la rue Du Guesclin, comme le souligne un article du Ouest-France paru en août 2015: "Au Moyen Âge, il était possible de passer d'une rue à une autre en traversant des petits patios intérieurs, maintenant fermés par des digicodes. Ils avaient trois avantages : celui de garder la fraîcheur, d'être à l'abri du vent en hiver et d'apporter de la lumière dans les immeubles". L'article met également en relief l'aspect paisible de ces patios, "ce silence, malgré la proximité de la rue Du Guesclin, très fréquentée".[1]
Le plan officiel de la Ville 2009/2010 intercale la rue de l'Hermine entre la rue de Brilhac et la rue Du Guesclin.
Elle fut ainsi nommée (en un seul mot sur l'actuelle plaque de rue) en l'honneur de :
Bertrand Du Guesclin
Connétable de France
(1320, Broons - 13 juillet 1380, Chateauneuf de Randon)
Une enfance ingrate
Fils aîné des dix enfants de Robert II Du Guesclin, seigneur de la Motte-Broons, et de son épouse Jeanne de Malesmains, Bertrand Du Guesclin est issu d'une seigneurie rurale de petite noblesse bretonne gallo. Il est en nourrice chez des paysans jusqu'à l'âge de cinq ans. On le décrit petit, les jambes courtes et noueuses, les épaules très larges, les bras longs, avec une grosse tête ronde et de peau noire. De plus il est brutal et son père qui le traite assez mal, refuse de le préparer à la chevalerie. Il se fait remarquer dès son enfance par sa force, son habileté dans les exercices du corps et ses goûts belliqueux avec ses compagnons de jeunesse, des paysans roturiers. Illettré et bagarreur, il se sent une vocation de guerrier. Alors qu'il s'est enfui chez son oncle (Bertrand Du Guesclin, Seigneur de Vauruzé) à Rennes, il assiste à un tournoi sur la Place des Lices le 4 juin 1337, où il a interdiction de participer mais un de ses cousins, vaincu, quitte la lice et lui prête son équipement. Bertrand aurait défait, masqué, douze ou quinze chevaliers, avant de refuser de combattre son père en inclinant sa lance par respect au moment de la joute, à la grande surprise de l'assemblée. Un dernier chevalier le défie et parvient à faire sauter la visière de son heaume. Le père découvre le visage de son fils.
Au service du roi de France
Bertrand commence à montrer sa bravoure dans les guerres que se livrent Charles de Blois et les comtes de Montfort, Jean II et son fils Jean III, pour l'héritage du duché de Bretagne. Il se fait remarquer en 1354 en prenant par ruse le château du Grand-Fougeray et en 1357 en participant à la défense de Rennes assiégée par Henry de Grosmont, duc de Lancastre[2]. Il est adoubé chevalier au château de Montmuran, aux Iffs en 1354 et nommé capitaine de Pontorson et du Mont Saint-Michel. Soutenant Charles de Blois, imposé par le roi de France, il guerroit plusieurs années dans la forêt de Paimpont et ses alentours et les Anglais le surnomment : le Dogue noir de Brocéliande. En 1360, il est lieutenant de Normandie, d'Anjou et du Maine puis, en 1364, capitaine général pour les pays entre Seine et Loire et chambellan de France. Il passe en 1361 au service de la France et célèbre l'avènement de Charles V en avril 1364, en remportant la bataille de Cocherel contre l'armée du roi de Navarre. Il reçoit le comté de Longueville en Normandie.
Après cette victoire, il vole de nouveau au secours de Charles de Blois en Bretagne ; mais, en septembre 1364, à la bataille d'Auray, malgré tous ses efforts, son parti est battu : il est fait prisonnier parle chef de l'armée anglaise. Le roi paie sa rançon de 100 000 livres. En 1365, à la demande du roi, il délivre le royaume des Grandes compagnies, groupes de mercenaires qui ravageaient les provinces, et les persuade de participer à la première guerre civile de Castille. Il s'y couvre de gloire mais il est défait à la bataille de Nájera, livrée contre son avis en 1367. Il est fait prisonnier et n'est libéré que contre une forte rançon, à nouveau payée par Charles V. Il venge sa défaite à la bataille de Montiel, en 1369. Il rétablit Henri sur le trône et, en récompense de ses actions en Espagne, il est fait duc de Molina.
Le connétable de France
En octobre 1370, revenu en France, il est fait connétable de France par Charles V. Sa grande entreprise va être d'expulser les Anglais. Il reconquiert méthodiquement des provinces entières, assiégeant château après château. Il va ainsi chasser les Anglais de Normandie, de Guyenne, de Saintonge et du Poitou. Souvent, il ruse. Pour libérer Niort, il fait revêtir ses soldats de l'uniforme anglais. L'ennemi, confiant, ouvre les portes de la ville et l'armée. Cette tactique victorieuse est menée car Charles V lui donne peu de moyens et il tire le maximum de ses maigres effectifs pratiquant la guérilla bien adaptée aux circonstances, puisqu'il s'agit de reprendre des châteaux dispersés, qui commandent routes et carrefours ; son petit groupe, mobile, souple, avec un noyau d'élite breton, préfigure les actions « commandos » du 20e siècle. en frappant vite, à l'improviste, en restant insaisissable, en entretenant l'insécurité chez l'ennemi. En 1374, il combat à La Réole. La même année il se marie avec Jeanne de Laval dans la chapelle du château de Montmuran et en devient propriétaire par alliance jusqu'en 1380. En 1376, il reçoit la seigneurie de Pontorson en Normandie. Charles V, ayant en 1378 fait prononcer la confiscation du duché de Bretagne, occupé par ses officiers depuis 1373, le duc Jean IV, en exil à Londres, provoque une fronde nobiliaire bretonne et revient en Bretagne. L'inaction de Du Guesclin lors du débarquement de Jean IV à Dinard le fait soupçonner de trahison. Ayant retrouvé la confiance du roi grâce à l'entremise du duc d'Anjou, il retourne combattre encore les Anglais dans le Midi. En 1378, il participe à la campagne contre la Bretagne et en 1380, contre les Grandes compagnies en Auvergne et dans le sud du Massif central, et il met le siège devant Châteauneuf-de-Randon (Gévaudan) où il tombe malade et décède.
En Bretagne, certains ont considéré Du Guesclin comme un collaboirateur du roi de France, ennemi de la Bretagne. A Rennes, la statue de Du Guesclin, inaugurée en 1825, est posée au centre du boulingrin du Thabor puis déplacée à l'ouest en 1938, fut détruite en 1946 par des tenants de cette position.
Sur la carte
Lien interne
- ↑ L'article en question: http://www.ouest-france.fr/bretagne/rennes-35000/les-tresors-caches-des-rues-et-des-cours-rennaises-3612712
- ↑ Portes Mordelaises
- ↑ photo prise par Etienne Maignen en 1892