Promenade dans Arsenal-Redon
Promenade dans le quartier Cleunay-Arsenal-Redon-Prévalaye, organisées dans le cadre du projet « Mémoire d'habitants », en partenariat avec les Archives Municipales et la Direction de Quartier 9, au premier semestre 2010.
Quartier Arsenal-Redon
Le rendez-vous était donné sur la petite place récemment aménagée devant l’ancien couvent des Franciscains.
Une douzaine de personnes était présentes et ont suivi la petite visite durant une heure. Les guides ne sont pas des historiennes mais des habitantes du quartier qui confrontent leurs souvenirs ou leurs connaissances glanées aux Archives Municipales ou sur internet.
Ce quartier a été créé au milieu du 19ème siècle. Des documents d’archives attestent de projets spéculatifs. Le souci d’extension de l’Arsenal, le projet de la construction d’un nouvel abattoir ont aussi fait l’objet de polémiques, controverses et autres pétitions.
Jouxtant l’ancien couvent, l’église St François et la maison dite du « docteur JOLY » à l’architecture remarquable.
Remontant la rue de Redon vers le centre-ville on note au passage la maison de l’Octroi aujourd’hui occupée par une pharmacie. Les rues adjacentes datent de la fin du 19ème et du début du 20ème siècle. Sur certains frontons on peut lire la date de construction. La rue d'Inkermann s’appelait autrefois rue de la Sablonnière, la Vilaine n’est pas loin.
On peut voir derrière ses grilles, au numéro 15, un des derniers hôtels particuliers du quartier. En face une belle demeure fût rasée il y a une dizaine d’année et remplacée par une maison de retraite et des immeubles d’habitation.
En passant derrière la « Maison Héloïse » on remarque le joli jardin associatif et le petit square Vercingétorix.
On rejoint la rue Alexandre Duval où l’ancienne caserne a laissé place à une construction moderne et à une nouvelle rue. En prenant à gauche nous arrivons à la Cité judiciaire dans son champignon de verre. Les immeubles d’habitation et les cités administratives qui l’entourent, ont poussé à la place de l’Arsenal dont l’activité a rythmé la vie du quartier pendant plus d’un siècle et demi. Aux Archives Municipales, de nombreux documents attestent d’incidents et de conflits qui opposaient parfois les habitants et la Mairie au commandement militaire. Les ouvriers de l’Arsenal étaient aussi des clients pour les différents débits de boisson, de tabac et les commerces du quartier.
Avant l’Arsenal existait en ces lieux au 16ème siècle, un lazaret destiné à l’accueil des pestiférés. Il fût transformé en hôpital général dit « des incurables » en 1697. C’est en regagnant la rue de la Santé que l’on voit dans la cour du collège seul vestige : la chapelle. Un crochet par le Boulevard Sébastopol nous permet d’apercevoir le beau bâtiment des anciens « bains de la Prévalaye » dont nous ne savons pas grand chose et plus bas la Vilaine, canalisée à la même époque. Ce boulevard a été aménagé au milieu du 19ème par le comblement du canal de l’hôpital, ceci nous permet de rappeler que ce quartier était autrefois une zone rurale et marécageuse.
Revenant vers la place de la Rotonde et la rue de Redon, un passage piéton entre deux immeubles nous permet d’atteindre la rue de la Fonderie. Le nom de la rue indique l’activité qui y était pratiquée et on peut encore voir intacte la maison du propriétaire de la dite fonderie. Nous traversons la rue de Gaillon dont le nom évoque le domaine et son manoir qui sous le second Empire laissèrent place à un réseau de rues. Nous prenons un instant l’ombre dans le petit square du Meu avant de rejoindre la rue Malakoff. Le pont du même nom enjambe la Vilaine et est connu des anciens Rennais sous le nom de pont de l’Abattoir.
L'abattoir construit en 1852 a été remplacé dans les années 1960 par le bâtiment des « Télécom » aujourd’hui désaffecté. Nous rentrons dans le square Jean Guy, parc entourant une ancienne demeure occupée à présent par diverses associations. La crèche et la maison Marion du Faouët ont été bâties sur l’emplacement d’une biscuiterie. Par d’agréables passages piétonniers nous rejoignons la Vilaine au quai d'Auchel auquel quelques palmiers donnent un air de côte d’azur.
En 1842, lors de sa canalisation le fleuve était certainement moins souriant mais l’activité des berges plus intense. Après avoir admiré la perspective dégagée par l’espace du square Gabriel Vicaire nous longeons en contre-bas la voie du chemin de fer qui crée la « frontière » entre les deux parties du quartier 9. Au delà du pont commence Cleunay et là, c’est une autre histoire. Nous jetons cependant un coup d’œil sur les belles halles rénovées qui subsistent de l’usine à gaz transférée en ce lieu vers 1860.
Sur notre droite la rue Alexandre Duval où des friches industrielles reconverties rappellent le passé industriel et artisanal du quartier.
De retour par la rue de la Mabilais on peut voir la maison de la Petite Mabilais, sans doute la plus ancienne du quartier. Du manoir de la Mabilais nous n’avons pas de trace, sinon que ses terres ont servi de terrain à bâtir.