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Incendie de 1720
Entre le 23 et le 29 décembre 1720, un feu, né rue Tristin, la future rue de l'Horloge, détruit 850 maisons de la ville-haute (centre nord), alors entièrement construite en bois. les gens fuient leurs maisons, sauvent ce qu’ils peuvent de meubles et de valeurs.
Le manuscrit de Christophe Paul de Robien [1] (1698-1756), Description historique, topographique et naturelle de l'ancienne Armorique comporte une gravure représentant l'incendie aux abords du parlement. Sa légende est : Cet affreux événement est arrivé le 22 décembre 1720 et a continué ses progrès jusqu'au 29 du même mois par la destruction de 27 rues, 5 places publiques, une église paroissiale, une chapelle, l'hôtel de ville, le Présidial, l'horloge publique, et plus de 800 maisons.[2].
Causes
L'incendie s'est rapidement propagé, du fait de la proximité des habitations, de leurs fabrication, de leur greniers remplis de graisse et de bois pour passer l'hiver, mais en raison de l'inactivité des acteurs de l'époque. L'intendant de Bretagne, Paul Feydeau de Brou ne fait abattre les maisons pour enrayer l'incendie que bien tard. La lutte contre l'incendie est moins prioritaire que le pillage/sauvetage des biens de chacun. " Le Régiment d'Auvergne qui estoit à Rennes en quartier eut l'ordre de M. l'Intendant d'aller au secours des bourgeois, mais comme il y fût confusément et sans discipline, au lieu d'esteindre le feu, ils ne cherchoient qu'à le perpétuer et à piller ce qu'il y avait de plus précieux dans les maisons; les manoeuvres et gens de métier, qui estoient en grand nombre dans cette ville, suivirent leur exemple, ce qui acheva de mettre la désolation partout.
Et l'accusation va plus loin concernant les soldats : " On fut obligé à la fin de désarmer les soldats et de les faire camper sur le mur des Carmes avec garde de bourgeois d'un costé et de l'autre, pour les empescher de rentrer dans la ville. Mais il n'en estoit plus temps puisqu'on assure qu'eux mêmes avoient mis le feu dans plusieurs quartiers où il n'estoit point afin de faire durer le pillage.
Il n'en fut fait nulle part de recherche; au contraire un mois après quand ils s'en allerent ils eurent la liberté de charger plusieurs charrettes, sans qu'on se mit en peine de les fouiller, et ils enrichirent la ville d'Angers des dépouilles de notre malheureuse cité. Il n'y eut qu'un soldat de puni qui laissa tomber la patène d'un calice qu'il avait dérobée aux Cordeliers."[3]
"Le Palais se garantit par sa hauteur et par la quantité d'eau qu'on transporta dans les plombs avec laquelle on eteignoit les flammes des que le vent y portoit." [4]
C'est finalement une averse (et l'abattage des habitations) qui sauvera la ville, à moins qu'il ne s'agisse d'une intervention de la Vierge, comme beaucoup de Rennais le pensèrent à l'époque.
Étendue du sinistre
L'ampleur des destructions est synthétisée dans un plan de l'époque gravé en 1726. Les limites de propagation de l’incendie correspondent à la rue du Chapitre et à la Place du Parlement. Au moins sept hectares de superficie ont été détruits, 2400 familles sont sans logement.
Reconstruction
La valeur des biens immobiliers détruits s'élève à 293 246 £, celle des biens mobiliers monte à 2 527 947 £. Un terrier (cadastre) est établi, les adjudications se font aux anciens propriétaires, en respectant un nouvel alignement. Ce drame a permis de transformer le cadre de vie des Rennais autour du parlement et de l’hôtel de Ville. Il s’agit de réédifier la ville car elle est anéantie en de nombreux quartiers. Sous le contrôle de Gabriel, les architectes Pierre Le Mousseux , Joseph Abeille , François Huguet participent à sa reconstruction.
La reconstruction fut menée de 1726 à 1754 sous la direction de Jacques Gabriel , qui en profita pour compléter la place du Parlement de Bretagne. Elle se fit selon un plan dessiné par Isaac Robelin , ingénieur de la marine à Brest, avec un projet de redressement du cours de la Vilaine, en rupture avec ce qui restait de la ville à pans de bois. Ces constructions très anciennes se situent dans les secteurs actuels de la rue Saint-Georges, rue Saint-Michel – rue Pont aux Foulons, rue Saint-Yves – [[rue du dureté et son peu d'attention à leurs besoins excitait "une nouvelle espèce d'incendie presque aussi funeste que le premier" et, en 1724, le maire, Toussaint Rallier du Baty[6] alla même se plaindre à Paris.
Les bâtiments neufs furent construits sous le statut de la copropriété. Aussi trouve-t-on dans le secteur opérationnel actuel deux types principaux de constructions très distinctes : les immeubles à structure bois d’emprise au sol réduite et particulièrement dégradés et les immeubles de la reconstruction du 18e siècle aux murs de pierre sur rue mais à structure bois sur l’arrière, de grande emprise au sol, de style très classique et de gestion compliquée due au statut de la copropriété. Sur 1380 immeubles dans la partie historique, 330 sont en état moyen et 300 sont fortement dégradés[7].
Références
- ↑ rue de Robien
- ↑ Cette gravure est visible et téléchargeable sur Tablettes rennaises.
- ↑ Récit de M. de Jacquelot, député aux Etats de Bretagne, manuscrit détenu par le Dr de Closmadeuc, Vannes. Bulletin de la Société des bibliophiles bretons - 1905
- ↑ Récit de M. de Jacquelot
- ↑ Les goûts artistiques des officiers de judicature à Rennes, au XVIII e siècle t. 1, par Patrick Belorde, Université de Rennes 2- 2003-2004
- ↑ place Rallier du Baty
- ↑ L'état du bâti, Ville de Rennes, 23 mars 2012
- Rennes d'histoire et de souvenirs quatrain 16.
Liens externes
- Incendie de Rennes de 1720 sur Wikipédia
Coordonnées
48.112710°, -1.677806°