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Rue Julien Geoffroy

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La rue Julien Geoffroy, axée nord-sud, relie la rue du Père Maunoir à la rue René Desfontaines qu'elle traverse pour se terminer en impasse au sud. Elle apparaît dans la nomenclature des voies de Rennes du 24 juillet 1923, avant d'être classée dans la voirie vicinale par délibération du conseil municipal de la ville de Rennes le 13 novembre 1933.

Sa dénomination rapelle :

Julien-Louis Geoffroy

(17 août 1743, Rennes - 27 février 1814)

Julien-Louis étudia chez les Jésuites de Rennes de 1750 à 1758, puis au collège Louis-le-Grand de Paris. Entré au noviciat de la Compagnie de Jésus en 1758, il fut maître de quartier au collège de Montaigu, puis précepteur particulier.

Agrégé à l'Université, il remporta à trois reprises le prix de discours latin dans le concours annuel des maîtres ès art. Après la suppression des Jésuites, il enseigna la rhétorique et acquit une assez grande réputation.

Il commença une carrière de critique littéraire en collaborant à partir de 1776 à L'Année littéraire, fondée par Élie Fréron, jusqu'à la disparition du journal en 1792. Il y montra du discernement, une solide culture, un style élégant et ferme, ne cherchant jamais l'ironie. De 1781 à 1788, Geoffroy collabora également au Journal de Monsieur. Pendant la Révolution, il fut le cofondateur, avec l'abbé Royou, du journal royaliste L'Ami du roi. Son engagement lui valut évidemment des ennuis pendant la Terreur mais il parvint à échapper à l'emprisonnement ou à la guillotine, déguisé en paysan dans un village des environs où il devint maître d'école. En 1796 il revint à Paris.

Il collabora au Journal des débats, comme critique dramatique s'intéressant en particulier au théâtre, à l'opéra et aux concerts. Pour plaire, il adapta son style cherchant le trait d'esprit, la tournure piquante, l'élément polémique qui susciterait l'intérêt, sans reculer, à l'occasion, devant la méchanceté concernant l’œuvre. Pendant 14 ans, à quelques absences près, il rédigea son feuilleton deux ou trois fois la semaine dans le Journal des débats ou Journal de l'Empire. Son audience était considérable. Il luttait avec une énergie inlassable contre la préciosité, le néologisme, le goût «moderne», la philosophie, contre la «légèreté» de Voltaire, les «dangereux paradoxes» de Rousseau, contre le drame sensible et toutes les manifestations de «l'esprit du siècle»[1]. Après 1800, il pratique la polémique et l'art du pamphlet avec virtuosité ; ses attaques contre les auteurs du temps, ce qui lui valut de nombreuses inimitiés. On attaqua sa moralité et on l'accusa de vendre ses éloges et ses blâmes.

Selon Sainte-Beuve : « Il manquait essentiellement de distinction, mais il ne manquait ni d'esprit, ni d'un certain sel. Il a volontiers le style gros, l'expression grasse, mais en général juste, saine ». On le considère comme un modèle de la critique pour le début du 19e siècle.

A sa mort parut cette épigramme :

Nous venons de perdre Geoffroy.

— Il est mort ? — Ce soir on l'inhume.

— De quel mal ? — Je ne sais pas. — Je le devine, moi.

L'imprudent par mégarde aura sucé sa plume.

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Références

  1. Dictionnaire des Journalistes (1600-1789) notice de Jean Sgard

Lien externe

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