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Moulin de Trublet

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Le moulin de Trublet ou Trublé

Le moulin de Trublé en 1890 avant sa transformation en tannerie.

Les moulins de Trublé

Les deux moulins de Trublé étaient situés, à même hauteur sur les rives droite et gauche du cours principal de l'Ille, à l'ouest de la Motte-Brulon, à Rennes. Avec les prés de Saint-Martin, ils faisaient partie, jusqu'à la révolution de 1789, des domaines de l'abbaye de Saint Melaine. Un acte relatif au droit de pêche de l'abbaye Saint-Melaine, cité par Paul Banéat, mentionne l'existence du moulin de Trublet en 1625.[1]

Cadastre de 1812 figurant les moulins de Trublé.

En 1688 Jean Potiron est meunier à Trublé, paroisse de Saint-Martin, décédé le 27 avril 1785. Du 31 mai au 3 juin, sont effectués l'inventaire, le prisage et l'estimation des biens de Julien-Pierre Brunel, meunier aux moulins de Trublet : un moulin à froment avec grenier, un moulin à seigle, une chambre et un cabinet au-dessus des moulins, une maison principale avec grenier, un cellier, une écurie, une étable, une cour et des jardins. Les moulins employaient cinq personnes.

L'activité des moulins de la rivière d'Ille, mis en chômage, fut perturbée en 1830 par la construction du canal d'Ille-et-Rance puis par un déficit d'eau en provenance de l'étang d'Ouée "pour tourner" et l'approvisionnement de Rennes en farine s'en ressent, de plus le meunier Julien Burel, le chemin de servitude des moulins ayant été coupé, doit laisser ses voitures au pont Saint-Martin, chez le sieur Brieux, aubergiste, où le lendemain il fait deux chargements d'un seul, le sol du chemin de halage étant trop instable pour ses charrettes et ses chevaux.

En 1843, Edouard Leroux, riche bourgeois épris de sens social, nouveau propriétaire des moulins va refaire une des roues du moulin et installe, en 1859, une machine à vapeur locomobile destinée à faire mouvoir pendant la rareté de l'eau l'outillege des minoteries de Trublet et de St Martin.

En août 1867, M. Lecoq est sous-locataire à Trublet et restera à la tête de la minoterie du Trublet jusqu’en 1892 sans jamais résider aux moulins. Il est semble-t-il à l'origine du développement de l’activité d'écrasement des phosphates, en parallèle de la minoterie. Les nodules phosphatés sont transportés de Boulogne à Saint-Malo et leur acheminement se faisait vers Rennes par chalands le long du canal avec débarquement au moulin.

Mme Veuve E. Leroux décède le 14 juillet 1882 et ses neveux Le Bastard (Alfred et Edouard) deviennent les propriétaires des moulins de Trublet .

Edouard Tollemer, meunier-chef, sa femme et ses trois fils sont logés au moulin de Trublet au moins à partir de 1882 .

En 1893, les frères Tollemer reprennent la minoterie et veulent continuer l’écrasement des phosphates commencé par M. Lecoq en 1867 mais leur bail ne sera pas renouvelé en 1894. [2] [3]

En 1892, les Rennais pêchaient à Trublé dans un cadre bucolique - photo E. Maignen
Les moulins de Trublé

La tannerie dite manufacture de cuirs lissés, puis société des Tanneries de France

La tannerie en 1904

En 1895 et 1896, M. Laurent Zwingelstein, tanneur demeurant rue du Mail devient locataire du moulin et transforme le site en tannerie industrielle. Mme Veuve Edgar Le Bastard, propriétaire sollicite l'autorisation de supprimer les deux vannes motrices pour les remplacer par une seule, dite plongeante et M. Swingelstein sollicite l'autorisation de prélever de l'eau dans le petit bras du canal d'Ille-et-Rance qui actionne le moulin de la dite usine. En 1907, des riverains se plaignent des déversements d'eau bouillante dans l'Ille et des puanteurs ambiantes résultant des effluents de tanin et des eaux qui suintent des fosses de travail disposées le long de la rivière. L'aménagement d'épuration entrepris s'avérera insuffisant.[4]

Grâce à l'énergie de son fondateur, Laurent. Zwingelstein, et de ses deux fils, Charles et Georges Zwingelstein, cette maison acquiert rapidement une notoriété nationale et internationale pour la qualité de ses produits.

En 1919, l'usine incendiée est reconstruite sur les plans de l'architecte F. Pithois.

En 1925, la conjugaison des forces hydraulique et thermique permet de produire 70 000 cuirs par an en disposant d'environ 300 ch de force motrice.

Le 15 septembre 1938, l'usine est vendue à la Société des Tanneries de France dont le siège social est à Strasbourg.[1]

L'après-tannerie

Le site de l'ancienne tannerie du Trublet (Avril 2015)

En 1948, la tannerie cesse son activité. En 1958, le nouveau propriétaire, M. Moisan, installe des chambres froides pour poids lourds, puis les bâtiments sont loués à des entreprises.[1]

La zone a ensuite accueilli toutes sortes d'activités : plombiers, carreleurs, électriciens, société de location de matériel, le moulin, l'atelier Jobbé-Duval de restauration de meubles, de tableaux, un sellier, le carrossier Le prince.[5]

Références

  1. 1,0 1,1 et 1,2 Moulin à blé de Trublet, puis tannerie dite manufacture de cuirs lissés Y. et M. Zwingelstein et Cie, puis société des Tanneries de France, http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/moulin-a-ble-de-trublet-puis-tannerie-dite-manufacture-de-cuirs-lisses-y-et-m-zwingelstein-et-cie-puis-societe-des-tanneries-de-france/00a9127e-82a9-466e-846d-e179d73b5192
  2. Inventaire topographique de Rennes, par Gasnier Marina et Barbedor Isabelle - 2001
  3. Les moulins Saint-Martin, par Annik Pelhâte-Peron, dans "Des Moulins du Pays de Rennes". Université du Temps Libre du Pays de Rennes. UTLA de Bretagne - Vol.6 – oct. 1999
  4. Les Moulins de Trublet, par A. Pelhâte, Des Moulins au Pays de Rennes. Université du temps Libre du pays de rennes, UTLA de Bretagne; vol. 6 - octobre 1999
  5. Saint Martin, un quartier au fil de l'eau. Regards croisés, paroles d'habitants, Ville de Rennes, 2008