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Rue Guillaume Lejean
La rue Guillaume Lejean est une voie de Rennes, axée ouest-est, dans le quartier Jeanne d'Arc. Elle relie le boulevard de Sévigné et le boulevard de Metz à la rue Danton. Sa dénomination rappelle :
Guillaume Lejean
Explorateur (1er février 1824 - 1er février 1871, Plouégat-Guérand (Finistère) )
Guillaume Marie Lejean eut un niveau scolaire si élevé qu’on tenta de lui faire embrasser la carrière ecclésiastique, puis celle d’administrateur (il travailla à la sous- préfecture de Morlaix), à l’époque, sources principales d’élévation sociale. Il s’y refusa. Il monta à Paris et tenta de devenir médecin, mais en vain.
En 1848, il est collaborateur du journal Le Pays où écrivait aussi Alphonse de Lamartine. Il est remarqué pour ses talents d’écrivains : d’abord de l’historien Jules Michelet (1845), puis du grand poète républicain, Lamartine, qui en fit son secrétaire (1850-1853). Cependant, ce fut la géographie qui l’attira. Il avait déjà rédigé des notices sur l’histoire de la Bretagne et sur la vie quotidienne en Bretagne à son époque. L’époque était propice. La France, pour restaurer sa puissance européenne, devait reconstituer son empire colonial, bien diminué après les pertes subies à cause de la Révolution et des errements napoléoniens telle la vente de la Louisiane. Elle avait donc besoin d’explorateurs sachant s’exprimer. Sa qualité de membre de la Société de géographie se révéla être la clé du soutien de l’Etat et de l’empereur Napoléon III - même si Guillaume Lejean était républicain.
Les missions que l’empereur Napoléon III confia à Guillaume Lejean ne furent donc pas dénuées d’arrière-pensées. Il fut envoyé d’abord étudier la Sublime Porte, c’est-à-dire l’empire ottoman en plein déclin que les puissances européennes étaient prêtes à dépecer. Guillaume partit étudier en 1857 trois des régions européennes les plus turbulentes de l’empire :la Valachie, la Moldavie et la Bulgarie. En chemin, il visita l’Albanie, le Monténégro et la Bosnie.
Le Nil était alors aussi un enjeu majeur. Il fallait contrôler ce fleuve dont on ne connaissait pas les sources. Une véritable course contre la montre s’engagea avec les Anglais. Guillaume Lejean passa de nombreuses années en Afrique de l’Est (1860, le Soudan par le Nil ; 1862-1864, l’Abyssinie ou Ethiopie actuelle). Il y est nommé consul de France. Ses livres voyages aux Deux Nils et voyage en Abyssinie et Théodore II, le nouvel empire à Abyssinie et les intérêts français le rendent célèbre mais il a aussi de graves ennuis à Karthoum ( Soudan) où il dénonça la traite négrière et en Abyssinie où l’empereur (le Négus, un chrétien) le fit prisonnier et le plaça en résidence surveillée.
Rentré en France, il repartit en 1865 pour l’Asie, pour une mission historique – découvrir l’itinéraire d’Alexandre (il identifia le site de la fameuse bataille d’Arbalès) et le berceau des Celtes.
Il fallait aussi constater l’état de l’empire ottoman dans sa partie asiatique, mais aussi les influences anglaises et russes au Proche et au Moyen Orient et cela jusqu’en Inde (où les Britanniques avaient rencontré d’importantes difficultés lors de la révolte des Cipayes en 1857). Guillaume, via Constantinople, traversa l’Asie mineure, l’Anatolie, la Syrie, arriva en Mésopotamie (Irak actuel), parcourut la Perse (Iran actuel) pour atteindre l’Afghanistan, le Cachemire et le Penjab. Ses rapports, ses dessins et ses clichés photographiques le rendirent à son retour mondialement célèbre.
De 1867 à 1869, il voyage, à nouveau, à plusieurs reprises, dans les provinces européennes de la Turquie. La Revue des Deux Mondes publie en août 1870 son étude "la traite des esclaves en Egypte et en Turquie". Cet explorateur, géographe et ethnographe mourut trop jeune.
références
Bretagne Liberté http://www.reseauliberte.eu/