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Stade d’eau vive de Cesson-Sévigné
Le stade d’eau vive
Le projet de stade d’eau vive a longtemps tourné sur Rennes dans les années 80 avant de venir à Cesson-Sévigné, puisque le pôle d’entraînement se trouvait plaine de Baud. Le bassin était à Servon-sur-Vilaine et nous avions également le moulin de Guenou (Thorigné-Fouillard), dont la veine d’eau a disparu depuis les travaux de la rocade Est. Il manquait donc un stade d’eau vive, la région a fait une grosse politique d’équipement avec un projet par département, Lannion a vu le jour en premier en 1992, puis Lochrist et Cesson-sévigné en 1998. À Rennes ça ne s’est pas fait, mais la commune acceptait d’aider une autre commune à construire un bassin. En 1993, l’association sportive des Poissons Volants a été créée à Cesson par Marie-Pierre Prigent, à l’époque, il y avait déjà un club, Cesson eau vive. Roger Belliard, le maire de l’époque a souhaité que les deux clubs fusionnent, ils faisaient des choses très différentes, Cesson eau vive faisait beaucoup de rivières, Les Poissons Volants plutôt de la compétition avec les plus jeunes. Cesson eau vive a donc été s’installer à Thorigné au domaine de Tizé.
Au départ, le club des Poissons Volants a fonctionné sur la pelouse de la presqu’île qui est juste en face du stade d’eau vive, nous avions une remorque et des bateaux. Ensuite, nous avons pu nous installer dans le garage à vélos du Manoir de Grippé, nous y sommes restés quelques années, nous disposions un petit embarcadère à côté du pigeonnier, soit nous remontions vers le golfe soit nous descendions vers la Vilaine. Puis, très vite, la construction du bassin s’est décidée, il a été construit en 1998. Dans la foulée, en 2000, nous avons récupéré le Pôle France canoë kayak à Cesson-Sévigné. À l’époque, il y avait uniquement la spécialité slalom avec un entraîneur et 12 sportifs.
En 2004, la ville a postulé pour un pôle France multi-activités que nous avons donc récupéré et un autre projet a vu le jour : le bâtiment du Pôle France, lancé en 2005 et inauguré en 2009. Aujourd’hui, c’est une équipe de 10 cadres et de plus de 50 athlètes. L’outil a donc été structurant. Le stade d’eau vive a permis de promouvoir le canoë-kayak et de le faire découvrir au plus grand nombre en permettant à l’école municipale d’une part, et le plus haut niveau d’autre part, de cohabiter, et ça c’est unique ! Pau est en train de travailler dans ce sens, mais ils n’ont pas la totalité de la structure que l’on possède sur Cesson-Sévigné. Cesson-Sévigné est un endroit presque unique au monde, il y a des bassins plus prestigieux, mais qui n’ont pas de club, en passant par l’accueil municipal, l’accueil scolaire, le centre d’entraînement, la section Pole espoir, le Pôle France : du club à l’excellence sur un seul site, c’est unique !
C’est grâce à la pugnacité de la famille Grange-Prigent que ce bassin a vu le jour. Quand la municipalité a annoncé la construction d’un stade d’eau vive à Cesson, quand on connaît la Vilaine et son débit, cela paraissait mission impossible ! Grâce à leur énergie et à leur volonté, tout le monde s’est mis dans la tête que c’était réalisable et qu’avec 1,20 mètre de différence de hauteur, on pouvait faire quelque chose de bien.
Le Maire connaissait bien l’activité et avait envie de la promouvoir auprès de la jeunesse qui ne pouvait pas partir en vacances, à la mer, c’est un peu le sport nature à la ville. Le Directeur des sports de l’époque, Yves Helleu, a compris qui cela pouvait être un atout d’animation sportive pour tous. Les élus et les techniciens se sont bien emparés du projet et il existait une volonté régionale forte. Ce projet a été co-financé de manière très large : Ville, Conseil Général, Conseil Régional, État, Fédération. Cela a été compliqué, parce qu’il y a eu des changements d’équipes mais le maire actuel, qui à l’époque était dans l’opposition a beaucoup soutenu ce dossier. Cela a fonctionné, tous bords politiques confondus, tous niveaux sportifs confondus… Pour implanter cette rivière sportive, il a fallu tenir compte de certains paramètres ainsi le maire de l’époque ne voulait pas toucher aux arbres, un tracé a été effectué pour lui montrer que nous n’allions pas toucher aux arbres. Les entreprises qui ont contribué à la construction du bassin d’eau vive ont réussi à jouer le jeu en travaillant ce site sans y toucher. On doit l’escalier un peu pentu à Monsieur Belliard, parce qu’il y avait un arbre au bout, donc on n’a pas pu mettre m’escalier comme on aurait souhaité, mais l’arbre il a bien fallu l’enlever à un moment donné parce qu’en fait il avait été chahuter par divers engins autour des racines.
Le problème de la lutte contre les crues est venu s’ajouter, Cesson étant souvent inondé, un premier pont avait été créé, puis, un deuxième avec un barrage au niveau du plan où se trouve le stade. Pour faire fonctionner ce bassin, il est nécessaire d’utiliser des pompes, l’été il n’y a qu’un m3 d’eau dans la Vilaine ! Il fallait remonter l’eau, actuellement, 4 pompes de 3 mètres de haut permettent de remonter 6m3 d’eau à la seconde. Lorsqu’il y a des montées des eaux, ça fonctionne bien. Plus il y a d’eau plus on est content, plus la ville fait des économies, c’est un bassin qui fonctionne en gravitaire, plus il pleut, plus il y en a dans la rivière, moins on a besoin de mettre les pompes en route et moins il y a d’eau, plus on est obligé de se servir du système de pompage qui renvoie un contre-courant sur La Vilaine. Quand il y a beaucoup d’eau, cela ressemble au débit d’une rivière des Alpes, c’est du spectacle ! Certains bassins d’eau vive, notamment en Espagne, réussissent à être bénéficiaire ou à équilibrer en produisant de l’électricité avec l’énergie qu’ils récupèrent de l’eau qui coule.
Par ailleurs, Cesson-Sévigné fait partie des bassins qui ont permis de tester les nouvelles formules d’obstacles mobiles. La ville est régulièrement visitée par d’autres communes. Le bassin d’eau vive est un des éléments qui a fait que Cesson est devenue la ville la plus sportive en 2011 avec l’Équipe.
Ce stade d’eau vive permet de multi pratiques : clubs, locales, régionales, nationales, internationales… Il tourne avec des manifestations régionales et nationales régulières, pas trop sinon il y a une concurrence avec le fonctionnement du grand public, notamment l’été, l’hiver c’est plutôt professionnel et sportif et l’été, pour le grand public, les plus jeunes et les scolaires.
Tony Estanguet (triple champion olympique) a navigué sur ce stade ainsi qu'Emilie Fer (Médaille d’or aux JO 2012) qui a passé deux ans au Pôle France dans les années 2000.