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Rue Albert Camus
La rue Albert Camus, dénommée par la délibération du conseil municipal de Rennes du 22 juillet 1960, est située dans le quartier Maurepas, entre la rue de Trégain et la rue Gustave Charpentier.
La décision fut prise de rendre hommage à Albert Camus, décédé il y avait six mois, en donnant son nom à une voie voisine du boulevard Emmanuel Mounier et de la place Georges Bernanos lieux portant ceux de contemporains qui avaient engagé les mêmes "combats" durant la seconde guerre mondiale et qui étaient également des amis.
Albert Camus
écrivain
(7 novembre 1913, Mondovi (département de Constantine) - 4 janvier 1960)
Albert Camus n'a qu'un an lorsque son père, touché lors d'un combat durant de la première guerre mondiale, meurt à l'hôpital militaire de Saint-Brieuc. Son père était caviste dans un domaine viticole près de Bône ( maintenant Annaba).
Albert est repéré par son instituteur qui l'encourage à écrire ses premiers textes, car il est le meilleur de la classe en français. A 17 ans, il obtient son bac. Secrétaire général de la maison de la culture d'Alger, il fonde une troupe de théâtre et développe l'idée d'un théâtre militant.
Il adhère et démissionne presque aussitôt du parti communiste après le pacte germano-soviétique et entre au journal du Front populaire, Soir républicain dont il devient rédacteur en chef et son enquête sur la misère de la Kabylie aura un grand écho. En 1940, le gouvernement interdit le journal en Algérie et s'arrange pour qu'Albert Camus ne trouve plus de travail à cause de son passé communiste.
Il s'installe à Paris et travaille au journal Paris-Soir. Il publie son roman l'Etranger en 1942 qui va le révéler au public et son essai le Mythe de Sisyphe dans lequel il expose sa philosophie basée sur son constat de l'absurde né de "la confrontation entre l'appel humain et le silence déraisonnable du monde" . En 1943, il rejoint le mouvement de résistance Combat qui opère en zone non-occupée et publie également un journal clandestin du même nom dont il prend la direction et où il va ensuite retrouver Emmanuel Mounier et Georges Bernanos.
En 1945, il est le seul intellectuel occidental à dénoncer l'usage de la bombe atomique sur Hiroshima et Nagasaki.
Albert Camus va écrire de nombreux romans ainsi que des pièces de théâtre, qui est pour lui une forme essentielle de la création, acteur lui-même parfois. Il a successivement protesté contre les inégalités qui frappaient les musulmans d'Afrique du Nord, contre la caricature du pied-noir exploiteur. En 1956, à Alger, il lance son « Appel pour la trêve civile », tandis que dehors sont proférées à son encontre des menaces de mort. Son plaidoyer pacifique pour une solution équitable du conflit est alors très mal compris, ce qui lui vaudra de rester méconnu de son vivant par ses compatriotes pieds-noirs en Algérie puis, après l'indépendance, par les Algériens qui lui ont reproché de ne pas avoir milité pour cette indépendance. Il écrivit en 1958 dans la dernière de ses Chroniques Algériennes que « l'indépendance nationale [de l'Algérie] est une formule purement passionnelle ». Il disait souhaiter la fin du système colonial mais avec une Algérie toujours française, proposition qui paraît contradictoire. Il est aussi allé au secours des Espagnols exilés antifascistes, des victimes du stalinisme, des objecteurs de conscience. Dénonçant tous les totalitarismes il avait écrit "le pouvoir rend fou celui qui le détient ». Dans l’Homme révolté, il écrivait : " La liberté sans la justice, c’est la sauvagerie du plus fort".
En 1957 il reçoit le prix Nobel de littérature qu'il dédie à son instituteur d'Alger, Louis Germain. Il refuse la Légion d'honneur et, pour se changer les idées, il décide de partir, au volant d'une traction, faire un tour en Bretagne où il va découvrir Rennes, Saint-Malo, Combourg, Tréguier et Saint-Brieuc où, pour la première fois, il va se recueillir sur la tombe de son père.
Malade de la tuberculose, il était persuadé que c'est cette maladie qui allait l'emporter, mais il trouve la mort sur une route de l'Yonne, aux côtés de son ami Michel Gallimard. Dans l'épave est trouvé un roman inachevé, le Premier Homme, qui sera publié par sa fille en 1994.[1]
Note et références
- ↑ à partir de la notice rédigée par Joël DAVID, chargé d'odonymie à la Ville de Rennes, Rennes Métropole