A l'occasion des 80 ans de la libération de Rennes, (re)découvrez l'ensemble des
contributions autour de la Seconde Guerre mondiale et de la libération sur Wiki-Rennes.
Rue Anatole Le Braz
La rue Anatole Le Braz est axée ouest-est, partant du carrefour rue de Fougères - boulevard de la Duchesse Anne et atteignant le boulevard de Metz.
En 1864, un M. Dubosq avait ouvert le boulevard de Sévigné, suivi, dès 1872, d´un projet de lotissement des terres de la ferme des Mottais, dont l'ancienne maison noble se trouvait au sud vers le milieu de la nouvelle voie nommée rue de Vitré, [1], le Conseil municipal ayant fait droit, par délibération du 19 décembre 1884, à la requête du propriétaire des terrains, la direction de la rue vers l'est étant à peu près celle de la ville de Vitré.[2] Le lotissement fut partiellement réalisé avec l'ouverture de cette rue en 1882 (rive nord, partie ouest), par le négociant Charles Jailliard, à la suite d´un accord avec la Ville qui s´engagea, par délibération du Conseil municipal du 11 novembre 1881, à en prendre possession dès son achèvement. Le plan de 1880 figure en pointillés le tracé du prolongement du boulevard de Sévigné et de la rue de la Palestine, après l´ouverture en périphérie est du boulevard de Strasbourg et du boulevard de Metz, qui permit une extension vers l´est.
C´est sur cette structure de base que se greffa le nouveau lotissement des Mottais, en 1909. La publicité de 1910 propose sur plan 45 lots à vendre, de la rive nord de la rue de Vitré jusqu'à la rue de la Palestine et la rue Ernest Renan sera l'axe médian de cette voirie en arête de poisson. Le plan de 1919 montre une forte urbanisation au niveau du boulevard de la Duchesse-Anne et des rues parallèles, à l´est.
La rue de Vitré eut sa dénomination actuelle de rue Anatole Le Braz en 1927. Les constructions riveraines étant achevées, elle fut dotée de trottoirs et de caniveaux, construits en 1932 par l'entrepreneur Jean Chevrel.[3]
Cette voie est ainsi nommée en mémoire de :
Anatole Le Braz
poète de Bretagne
(2 avril 1859, Saint-Servais-en-Duaul, Côtes-du-Nord - 20 mars 1926, Menton)
Anatole fut élève au lycée de Saint-Brieuc puis au lycée Saint-Louis, et professeur au collège de Melun puis au lycée de Quimper.
En août 1898, il est président de l'Union régionaliste bretonne créée à Morlaix. En 1899 il dirige une délégation de 21 bretons qui se rendent à l'Eisteddvod de Cardiff et reçoit l'investiture comme barde, sous le nom de Skreo ar Mor (La mouette). Il est nommé maître de conférence, puis professeur à la faculté des Lettres de Rennes de 1901 à 1924.
Ses travaux portent sur la Bretagne (Chanson de la Bretagne, Légende de la Mort) le romantisme et sur le théâtre celtique (sa thèse), sujet de sa thèse en 1904. Après la mort de sa femme en 1906, il fut chargé de mission d'enseignement en Suisse et aux États-Unis. Par la suite, il fit de nombreuses conférences sur la littérature française et sur la Bretagne dans ces deux pays. Il vint à Rennes en 1911 participer aux cérémonies pour l'inauguration du monument symbolisant l'union de la Bretagne à la France qui était placé sur la façade de l'hôtel de ville de Rennes. * Contre la volonté des autorités, il prononça alors une partie de son discours en breton. Son œuvre est principalement composée de fiction (Le Gardien du feu), de récits de voyages en Bretagne et de conférences. Il a été aussi un folkloriste quand il a assisté Luzel dans l'édition de chansons en breton et quand il a recueilli des discours et contes populaires sur la Mort, en Bretagne. Anatole Le Braz a été admiré pour la qualité de sa langue écrite et son art oratoire. L'influence littéraire et politique d'Anatole Le Braz, disciple et visiteur régulier d'Ernest Renan, a été importante, sa relation à la Bretagne n'excluant pas l'allégeance à la France.
Aux États-Unis pendant la guerre de 1914-1918 il s'efforce, sans l'aval des autorités françaises, de convaincre ses publics américains de la nécessité d'entrer en guerre. Il perd son fils mort au front en 1916 et sa deuxième épouse en 1919. Il revient enseigner en 1920 à l'Université de Rennes, mais malade, il prend sa retraite.
En 1921, remarié avec Mary Lucinda Davidson, sœur de Henry Davidson, ancien président de la Croix-Rouge des États-Unis et directeur de J.P. Morgan, à New-York, il entreprend une seconde carrière de conférencier sur la Bretagne dans le pays de son épouse. Il mourut en 1926 d'une congestion cérébrale et il est enterré à Tréguier.