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Allée Hyacinthe-Charles Méaulle
L'allée Hyacinthe-Charles Méaulle est une petite voie, non ouverte à la circulation automobile, située entre la rue de Fougères et la rue François Lanno.
La plaque de rue rappelle à la mémoire :
Hyacinthe-Charles Méaulle
avocat, édile et homme politique rennais ( et la plaque porte un complément incongru :"...de Commerce et d'Industrie" !)
( Paris le 7 juillet 1795 - château des Rouxières (Ille-et-Vilaine) 28 mars 1890)
un avocat rennais républicain
Fils du conventionnel Jean-Nicolas Méaulle, Hyacinthe-Charles, élève de Charles Toullier à la faculté de droit de Rennes, plaide dès 1817, notamment dans l'affaire Tizon, lequel avait crié "Vive l'empereur !", dans l'affaire Louedec, lequel avait fait du bruit pendant une halte de procession de la Fête-Dieu, rue Saint-Georges en 1821, et dans l'affaire Hautbois et autres, une risque entre jeunes de Bais et Domalain avec des prévenus de rébellion. Il est inscrit au barreau de Rennes en 1820 En 1830 il se sent royaliste et se rallie à Louis-Philippe.[1] Le jeune avocat ne tarde pas à se faire une réputation et il fut plusieurs fois bâtonnier. On le remarqua surtout dans l'affaire du capitaine Bellot, accusé d'avoir fait la "traite des nègres" sur les côtes d'Afrique, et, en novembre 1846, dans celle du professeur rennais de droit romain Sarget, diffamé par un journal local, Le Journal de Rennes.
Dans ses plaidoiries, il attaqua la politique de M. Guizot, blâma ses complaisances pour les ministres anglais, et combattit ce qu'on appelait alors la liberté d'enseignement. I1 devint ainsi l'un des chefs les plus écoutés du parti libéral. Le 24 février 1848, il forma, dans le conseil municipal de Rennes, un comité révolutionnaire qui s'empara de la préfecture, proclama la République et administra la ville.
un député conservateur
Elu représentant d'Ille-et-Vilaine à l'Assemblée constituante, le 4 juin 1848, en l'emplacement de M. de Lamartine qui avait opté pour la Seine, par 37 436 voix sur 72 601 votants(151 768 inscrits). Il fit partie du comité des affaires étrangères, et vota en général avec le parti de Cavaignac,(Louis Eugène Cavaignac ) pour les poursuites contre Louis Blanc,(Louis Blanc ) le député qui voulait promouvoir l'organisation du travail. Il vote contre l'abolition de la peine de mort, contre l'impôt progressif, pour l'incompatibilité des fonctions, contre l'amendement Grévy visant à refuser l'élection du président de la République au suffrage universel, contre la sanction de la Constitution par le peuple, pour l'interdiction des clubs. Après l'élection présidentielle du 10 décembre 1851, il fit une opposition discrète au prince-président. [2] [3]
Dans un album de caricatures et de textes, Choses vues, publié en 1887, Victor-Hugo se fit l'écho d'un quatrain méchant et facile sur le député : " On se passait sur les bancs le quatrain que voici sur la lithographie d'un vieux député fort laid et fort bête appelé M. Méaulle et qui est représentant de Rennes :
Cette lithographie est pleine
du portrait d'un vieux homme à l'ineptie enclin.
On lit au bas : Ille-et-Vilaine.
On devrait lire : il est vilain.[4]
Non réélu à la Législative, il retourna reprendre sa place au barreau de Rennes. Chevalier de la Légion d'honneur en 1888, il est mort deux ans après, à 95 ans; il était, depuis cinquante ans, maire de Châtillon-en-Vendelais (Ille-et-Vilaine).
références
- ↑ Un jeune avocat rennais sous Louis XVIII, Hyacinthe-Charles Méaulle, par Charles-Antoine Cardot. Bulletin et mémoires de la Société archéologique et historique d'Ille-et-Vilaine, t. CXIII - 2004
- ↑ dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889, par Adolphe Robert et Gaston Cougny, Bourloton éditeur -1891
- ↑ Hyacinthe-Charles Méaulle : avocat, édile et homme politique rennais, par Charles-Antoine Cardot. Bulletin de la Société archéologique d'Ille-et-Vilaine Vol 76 - 1968
- ↑ Du texte au dessin l'écriture satirique hugolienne et ses implications graphiques, par Delphine Gleizes. Université Lyon 2