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Champ de Mars
Le champs de Mars, devenu Esplanade Charles de Gaulle, fait étroitement et largement partie de la vie urbaine des Rennais depuis plus de deux siècles.
D'abord une prairie...
A l'emplacement de l'endroit connu des Rennais pendant des décennies comme le Champ de Mars, existait jusqu'en 1785 la prairie de Beaumont qui occupait la moitié du Champ de Mars tel qu'il a existé jusqu'en 1950, avec au sud sa butte, transformée en promenade nommée Terrasse des Champs de Montmorin ( * 1 ) et plantée de 200 arbres en 1787. La prairie de Beaumont avait été vendue par les Carmes en 1786 à la Communauté de Ville pour en faire un champ de foire, devenu Champ de Mai, ou de la Fédération en 1790, après de gros terrassements effectués par la population dans l'enthousiasme. Le nom "Champ de Mars" date de 1802 lorsque l'empereur eut prescrit l'aménagement d'un champ de manoeuvres dans chaque ville de garnison. [1] Le Champ de Mars, circonscrit par leboulevard de la Liberté au nord, la rue d'Isly à l'ouest avec la caserne du Colombier, la butte au sud et le boulevard Magenta à l'est, demeura tel de 1850 à 1950. Une foire d'hiver sera endeuillée par le terrible bombardement du 8 mars 1943. ( * 7 )
devenue le lieu des grandes manifestations rennaises
Pendant ce siècle, il fut le lieu polyvalent de toutes les manifestations populaires, commerciales, militaires, officielles nécessitant une grande surface disponible. Fêtes, manifestations patriotiques,( *3 ,4, 5, 6 ) gymniques, folkloriques, religieuses, foires aux bestiaux, foire-exposition de Rennes, étai devenu le vaste espace disponible entre la cité anciennement enfermée dans ses murs et l'urbanisation au sud découlant de la décision d'implanter en 1854 la gare du chemin de fer. ( * 2 ) Le maire Ange Léon des Ormeaux avait, en 1855, envisagé un aménagement avec création de voies dans la partie nord, qui aurait créé quatre ilôts constructibles, projet d'amputation qui ne fut pas réalisé mais, un siècle plus tard, survint le grignotage.
peu à peu grignoté
La seconde moitié du 20e siècle va être l'époque du grignotage de cette surface par des constructions : construction en 1955 d'une gare routière au pied de la butte, côté boulevard Magenta. Constructions le long de celui-ci d'une cité administrative des impôts, puis du haut immeuble de la sécurité sociale, côté rue de l'Alma construction vers 1960 de la Chambre des Métiers, puis, à côté, de l'hôtel des Douanes. Au nord, le long du boulevard de la Liberté,c'est la construction d'un restaurant universitaire, près du monument aux morts élevé en 1893, et celle de la Salle Omni-sports. La partie centrale sert de parc en plein air pour 800 autos, sauf lors de la fête foraine d'hiver. La foire-exposition quitte définitivement le Champ de Mars pour des terrains dans l'emprise et voisins de l'aérodrome de Rennes - Saint-Jacques. ( * 8 )
et devenu esplanade des cultures
On note ensuite le déplacement de la gare routière à l'est de la place de la gare, l'aménagement du cours des Alliés, la construction de la Maison des associations, près de l'hôtel des Douanes, puis celle de l'ensemble polyvalent appelé le NEC (nouvel équipement culturel), baptisé Les Champs Libres, la salle Omni-sports étant tranformée en deux salles de spectacle dénommées Le Liberté. Le 4 bis est construit dans le prolongement des Champs Libres. L'ensemble est desservi par une station de métro du Val et un dernier empiètement est effectué pour l'implantation du grand complexe cinématographique Gaumont, après la construction d'un grand parc souterrain de quatre niveaux, libérant la surface réaménagée. Le pourtour de l'ancien Champ de Mars ainsi reconfiguré est complété par la destruction de l'ancien restaurant universitaire pour faire place à une cité universitaire internationale.
On ne parle plus, sauf dans les bouches des Rennais d'un âge certain, de "Champ de Mars", mais d'Esplanade général de Gaulle.
références
- ↑ Les rue de Rennes, par Lucien Decombe, Le Roy, éditeur - 1892