Rue Michel Le Nobletz
La toute petite rue Michel Le Nobletz, à angle droit, reliant la rue d'Echange au boulevard de Chézy fait référence à :
Michel le Nobletz
Michel Le Nobletz (Mikêl an Nobletz) ( Plouguerneau, pays de Léon, 29 septembre 1577 - 5 mai 1652 Le Conquet) fut un grand missionnaire de la réforme catholique en Bretagne.
D'une famille noble et aisée de onze enfants, son père, notaire royal, lui fit faire ses études à Bordeaux. Pour parfaire ses connaissances, il alla étudier l'hébreu à la Sorbonne et reçut le sacerdoce à Paris. Rentré en Léon, il refusa la carrière classique et confortable qui s'ouvrait à lui pour une vie de pauvreté vouée à l'Évangile. Il se retira pendant un an à Plouguerneau dans une sorte de cellule au milieu des rochers de la plage de Treménac'h.
En 1608 il effectua sa première mission, dans l'île d'Ouessant, reprenant une activité que saint Vincent Ferrier avait initiée au début du XVe siècle en Bretagne, puis prêcha avec le P. Quintin, dominicain de Morlaix, parcourant le Trégor et le Léon de 1608 à 1611.
En 1614 il commença d'utiliser les cartes marines peintes, dites taolennou , mêlant science et religion, amenant les impies à la catéchèse par le biais de la géographie. Il mit aussi des paroles édifiantes sur des airs de chansons populaires, voire gaillardes. L'évêque de Léon ne comprenant pas le breton, interdit ces cantiques dont l'air lui semblait scandaleux, jusqu'à ce qu'on lui expliquât le sens des paroles.
De Landerneau, il fut autorisé par l'évêque de Quimper à évangéliser Quimper, Le Faou, Concarneau et les campagnes où les pratiques superstitieuses étaient selon lui développées au point de constituer un retour au paganisme. Après une mission dans l'île de Sein, il resta 25 ans à Douarnenez jusqu'en 1639. Il fut cependant en butte à bien des épreuves de la part de ses proches, des marchands, des débauchés dont il stigmatisait les vices, ainsi que des « dévots », des prêtres mondains que sa conduite austère condamnait, et qui le dénonçaient aux évêques comme un exalté. Surnommé « ar beleg foll » (le prêtre fou), il donnait prise aux accusations de fanatisme par ses outrances. Chassé de Douarnenez où il s'était rendu odieux à la population par son rigorisme, il revint au Conquet en 1639. Il y resta jusqu'à sa mort, handicapé par la maladie de Parkinson et souffrant de difficultés d'élocution.