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Rue Marie et Pascal Lafaye
La rue Marie et Pascal Lafaye à été dénommée par délibération du Conseil Municipal du 22 juillet 1960. Groupe scolaire Pascal Lafaye dénommé par délibération du Conseil Municipal du 7 Février 1983.
Biographie de Marie et Pascal Lafaye, déportés[1]
Marie, Céline, Célestine Daucé est née le 28 juillet 1891 à Pleugueneuc (35), d'un père boulanger et d'une mère ménagère. Le 1er août 1912 elle épouse Laurent Lafaye, employé de bureau, de leur union naîtront quatre enfants dont Pascal né en 1927, est le benjamin.
D'abord domiciliés boulevard de l'Ouest (aujourd'hui boulevard de Verdun), les époux Lafaye s'installent Passage de la Croix Carrée en 1929.
Gazé au cours de la guerre 1914/1918, Laurent Lafaye meurt le 25 septembre 1934. Marie doit achever seule l'éducation des ses derniers fils : deux d'entre eux sont lycéens et Pascal fréquente encore l'école primaire de la rue Saint-Melaine.
En Juin 1941, durant la seconde guerre mondiale, Pascal, son fils a 14 ans, hostile à l'occupation allemande, il se lie à un groupe de collégiens de l'Ecole d'Industrie, qui font partie d'une Organisation Spéciale, O.S.. Il participe alors à différentes manifestations contre les autorités d'occupation : lacération d'affiches prônant la collaboration, destruction de panneaux de signalisation allemands, à la diffusion de tracts émanant du groupe de Résistance de la SNCF, etc. Il participe aussi à des actions plus importantes telles la récupération d'armes dans un dépôt boulevard Chézy.
Madame Lafaye cache à son domicile les armes récupérées par le groupe qui va bientôt être dénoncé par un étudiant compromis dans une affaire pénale. Pascal Lafaye est arrêté le 5 mars 1942 au collège de la rue d'Echange, une perquisition au domicile familial a permis de retrouver des armes. Il est alors incarcéré à la prison Jacques Cartier avec d'autres membres du groupe arrêtés le même jour : Gilbert Anquetil, Yves Le Moigne, Guy Faisant, Jacques Tarrière et Michel Goltais. Ils sont interrogés au siège du S.D. (Service de Sécurité de l'armée allemande), au 10, rue de Robien.
La Gestapo perquisitionne le domicile familial, en vain dans un premier temps, puis découvre les armes. Marie Lafaye est alors arrêtée le 20 mai 1942. Ce même jour l'autre fils, Michel est interrogé en rentrant à son domicile. Ayant une bonne connaissance de l'Allemand, il comprend qu'on le libère pour le piéger. Il part alors en zone dite libre pour s'engager et va être tué après son débarquement en Italie.
Le groupe de jeunes est envoyé à la prison du Cherche-Midi à Paris, puis envoyé en Allemagne, Pascal Lafaye n'a pas encore 15 ans.
Le 15 juin 1942, Marie Lafaye est déportée en Allemagne, d'abord internée à la prison de Wittlich, dans la région de Trèves, elle est transférée à Lauban en Silésie le 29 septembre 1943.
Elle est emmenée à Cologne mais à cause des bombardements alliés elle est envoyée au Tribunal spécial de Breslau. Durant ce transfert, Pascal Lafaye, qui est dans le même convoi, apprend que sa mère fait partie du convoi. Tout le groupe est inquiet pour leur famille, mais ils apprennent rapidement qu'elle est la seule rennaise.
Le 10 Janvier 1944, à Breslau, elle retrouve son fils, Pascal et ses camarades rennais qui doivent être jugés en même temps. C'est la dernière fois qu'elle voit son fils sans pouvoir échanger un mot. Marie Lafaye est condamnée à la réclusion, peine qu'elle subit alors à la prison de Jauer en Silésie.
Le 22 janvier 1945, devant l'avance de l'armée russe, elle est évacuée vers le camp de Ravensbrück.
Malade, épuisée, Madame Lafaye est renvoyée au camp désaffecté de Jurgendlager (camp des jeunesses hitlériennes) à la fin du mois de février 1945 : elle y meurt le 14 mars. Le 8 Avril 1945, Pascal va trouver la mort lors du bombardement du camp de Nordhausen en Saxe où il se trouve, moins d'un mois après le décès de sa mère.
Marie Daucé, épouse Lafaye, est titulaire, à titre posthume, des décorations suivantes : Médaille Militaire, Croix de Guerre avec palme et médaille de la Résistance.
Note et références
- ↑ à partir de la notice rédigée par Joël DAVID, chargé d'odonymie à la Ville de Rennes, Rennes Métropole