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=== Victime de représailles après l'assassinat de Philippe Henriot à Paris ===
=== Victime de représailles après l'assassinat de Philippe Henriot à Paris ===


Le 28 juin 1943, un milicien très actif de la collaboration, {{w|Philippe Henriot}}, secrétaire d'État à la propagande, est exécuté au petit matin par des résistants, dans les locaux du ministère de l'information à Paris. Cent cinquante personnes doivent alors être désignées pour être assassinées par la milice. A Rennes les miliciens désignent cinq personnes en vue : Louis Volclair <ref>[[boulevard Louis Volclair]]</ref>, [[Pierre Lemoine]], Oscar Leroux, François Château et Gaëtan Hervé, ces deux derniers ayant eu des démêlés avec la milice plus d'un an auparavant.
Le 28 juin 1943, un milicien très actif de la collaboration, {{w|Philippe Henriot}}, secrétaire d'État à la propagande, est exécuté au petit matin par des résistants, dans les locaux du ministère de l'information à Paris. Cent cinquante personnes doivent alors être désignées pour être assassinées par la milice. A Rennes les miliciens désignent cinq personnes en vue : Louis Volclair <ref>[[boulevard Louis Volclair]]</ref>, [[Pierre Lemoine]] <ref>[[boulevard Pierre Lemoine]]</ref>, Oscar Leroux, François Château et Gaëtan Hervé, ces deux derniers ayant eu des démêlés avec la milice plus d'un an auparavant.


Vers 22 h 30, dans la nuit du 30 juin au 1er juillet, des miliciens se présentent au domicile de '''Louis Volclair''', qui est libraire [[rue Jules Simon]], et demandent à sa femme de le voir. Celle-ci leur déclare alors que son mari est hospitalisé à la clinique de la Sagesse. Les miliciens se présentent en tant que policiers à la porte de l'établissement et après avoir obtenu le numéro de la chambre, ils bousculent le personnel et font irruption dans la chambre où ils massacrent, sans explication, Louis Volclair sur son lit. Il semble qu'il fut assassiné à la place de son père, Louis-Marie Volclair, instituteur et militant socialiste.
Vers 22 h 30, dans la nuit du 30 juin au 1er juillet, des miliciens se présentent au domicile de '''Louis Volclair''', qui est libraire [[rue Jules Simon]], et demandent à sa femme de le voir. Celle-ci leur déclare alors que son mari est hospitalisé à la clinique de la Sagesse. Les miliciens se présentent en tant que policiers à la porte de l'établissement et après avoir obtenu le numéro de la chambre, ils bousculent le personnel et font irruption dans la chambre où ils massacrent, sans explication, Louis Volclair sur son lit. Il semble qu'il fut assassiné à la place de son père, Louis-Marie Volclair, instituteur et militant socialiste.

Version actuelle datée du 15 avril 2024 à 14:00

Deuxième à partir de la gauche, Gaëtan Hervé avec ses copains de chasse et son chien (dans l'eau).

Le boulevard Gaëtan Hervé est situé dans le quartier 8: Sud-Gare entre le boulevard Oscar Leroux et la rue de Châtillon. Il fut dénommé par délibération du conseil municipal de Rennes le 16 octobre 1957.

En bordure nord de sa partie centrale se trouve le lotissement de la Binquenais, autorisé en 1956, implanté sur les terrains de l'ancienne ferme de la Binquenais dont les vestiges subsistent au croisement de la rue Marie et Pascal Lafaye et de la rue Alfred Lavanant[1].

Gaëtan Hervé

(1er mars 1886, Rennes - 1er juillet 1944, Rennes)

Gaëtan, Émile, Georges Hervé avait un père instituteur. Après de brillantes études, il est licencié en droit en 1907 et obtient la deuxième médaille en procédure et en droit civils. D'octobre 1907 à septembre 1909, il effectue son service militaire. En avril 1912, son domicile est situé au 3 rue de la Monnaie à Rennes[2]. Le 6 juin 1912, il épouse Henriette Neveu.

Le 1er avril 1913, sous la municipalité de Jean Janvier, il entre comme rédacteur aux services municipaux de la Ville de Rennes, poste nouveau afin de seconder le secrétaire général. Il y assure la liaison des divers services et est le point central d'où partent les affaires en cours et où reviennent après étude toutes celles qui sont d'intérêt général.

À la déclaration de la première guerre mondiale, il est mobilisé en tant que lieutenant au 270e régiment d'infanterie. Parti de Rennes le 9 août 1914, il est blessé par balle le 29 du même mois et fait prisonnier. Resté en Allemagne pendant quatre ans, il est de retour en novembre 1918 et réside successivement au 5 boulevard de Sévigné et rue du Petit Villeneuve (actuelle rue Père Janvier). Il est démobilisé en juin 1919.

Un fonctionnaire municipal

À son retour, il reprend ses fonctions à la mairie de Rennes et en avril 1921, il est nommé rédacteur en chef. En 1925, le secrétaire général, en place depuis 1919, prend sa retraite et le maire de l'époque, Carle Bahon, nomme Gaëtan Hervé à son poste. Il va alors occuper, avec sa femme et ses trois filles, un logement de fonction à l'Hôtel de Ville, au 2 rue de l'Horloge. Il sera secrétaire général sous la municipalité de quatre maires : à Carle Bahon[3] succèdent Jean Lemaistre en 1929, puis François Château en 1935 et à celui-ci, très brièvement, à René Patay.

En septembre 1939, le capitaine de réserve Gaëtan Hervé est affecté à la gare de Versailles et après la débâcle de 1940, il est démobilisé en juillet et rentre à Rennes en août. Il reprend alors ses fonctions à la mairie. Il s'accommode mal de l'occupation allemande mais il est obligé de faire face à de nombreuses difficultés d'organisation del'administration municipale au milieu des contraintes imposées par l'ennemi.

Des démêlés avec les collaborationnistes

En mars 1943, un groupe de jeunes gens appartenant à l'organisation franciste, pénètrent dans l'Hôtel de Ville et distribuent des tracts en faveur de la collaboration. Ils sèment le désordre dans les différents services, puis entrent de force dans le cabinet du secrétaire général où ils font tomber les dossiers qui se trouvent sur une table et s'installent dans les fauteuils. Gaëtan Hervé leur reproche vivement leur attitude et alerte la police. Avant l'arrivée de celle-ci, les Francistes s'en vont et menacent Gaëtan Hervé et François Château, avec qui ils ont eu aussi des mots, de les pendre. Toute la journée, le groupe va arpenter la place devant l'Hôtel de Ville (qui depuis 1941, porte alors le nom de place Maréchal Pétain) et vont proférer des menaces.

Victime de représailles après l'assassinat de Philippe Henriot à Paris

Le 28 juin 1943, un milicien très actif de la collaboration, Philippe Henriot Wikipedia-logo-v2.svg, secrétaire d'État à la propagande, est exécuté au petit matin par des résistants, dans les locaux du ministère de l'information à Paris. Cent cinquante personnes doivent alors être désignées pour être assassinées par la milice. A Rennes les miliciens désignent cinq personnes en vue : Louis Volclair [4], Pierre Lemoine [5], Oscar Leroux, François Château et Gaëtan Hervé, ces deux derniers ayant eu des démêlés avec la milice plus d'un an auparavant.

Vers 22 h 30, dans la nuit du 30 juin au 1er juillet, des miliciens se présentent au domicile de Louis Volclair, qui est libraire rue Jules Simon, et demandent à sa femme de le voir. Celle-ci leur déclare alors que son mari est hospitalisé à la clinique de la Sagesse. Les miliciens se présentent en tant que policiers à la porte de l'établissement et après avoir obtenu le numéro de la chambre, ils bousculent le personnel et font irruption dans la chambre où ils massacrent, sans explication, Louis Volclair sur son lit. Il semble qu'il fut assassiné à la place de son père, Louis-Marie Volclair, instituteur et militant socialiste.

l'avis d'obsèques de deux des trois Rennais assassinés : annoncés "décédés accidentellement"

Pierre Lemoine, greffier près de la Cour d'appel, est réveillé par un violent coup de sonnette à son logement de fonction au Parlement de Bretagne. Sans méfiance, il ouvre la porte et est assassiné dans les combles du palais. [6]

Oscar Leroux, qui habite une maison avec jardin dans un faubourg de la ville, vient juste de se coucher lorsque plusieurs coups de sonnettes retentissent. Oscar Leroux a un long passé de politicien et de militant derrière lui, il a même été premier adjoint au Maire de Rennes. Il ouvre alors les volets de la chambre, située au premier étage et demande ce qu'on lui veut. Par intuition, il refuse de descendre et aperçoit des hommes qui pénètrent dans sa propriété. Sa fille commet l'imprudence d'ouvrir la porte d'entrée au moment où son père descend l'escalier. Les miliciens vont sans doute tirer quand un groupe de policiers arrive. Les assaillants protestent de leurs bonnes intentions et s'en vont. De la rue un coup de feu est tiré sur Oscar Leroux qui est seulement blessé à l'épaule.

Durant la même nuit, des miliciens se présentent à la porte du logement de fonction de Gaëtan Hervé, un membre de la famille ouvre la porte et les visiteurs entrent. Ayant compris ce que viennent faire les Miliciens, Gaëtan Hervé sort sans bruit de la chambre qui se trouve près de l'entrée et s'enfuit. En pyjama, il passe devant le poste de police et se dirige vers la rue de Coëtquen. Les miliciens se sont lancés à sa poursuite. Il est abattu par une patrouille allemande, au carrefour des rues Jean Jaurès, Baudrairie et de Coëtquen. Son corps n'est retrouvé que le lendemain matin après la levée du couvre-feu.

Quant à François Château, le maire récemment démis de ses fonctions par le préfet, il n'est pas trouvé par les miliciens car il s'est déjà enfui de la ville pour avoir déjà été inquiété par la Gestapo, au début du mois de juin.

Les démêlés que Gaëtan Hervé avait eus avec des miliciens ayant envahi la mairie en mars 1943, ne sont vraisemblablement pas étrangers à sa désignation parmi les cent cinquante personnes devant être assassinées. La presse de l'époque ne fit pas état des attentats de cette nuit-là. Les obsèques de Gaëtan Hervé et de Louis Volclair sont annoncées dans Ouest-Eclair, le 3 Juillet 1944, avec cette précision : "décédé accidentellement"[7][8].

La plaque de la rue portant son nom précise étrangement et à tort "victime de l'occupation allemande" alors que s'il a été exécuté par une patrouille allemande de rencontre pendant le couvre-feu, ce sont des Français collaborationnistes, des Miliciens, qui étaient à sa poursuite pour le tuer.

Gaëtan Hervé est inhumé au cimetière du Nord de Rennes.

Une maison de retraite de Rennes porte également son nom.

Sur la carte

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Note et références

Lien interne

Juin 1944 : des Rennais otages, fusillés, assassinés