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L''''hospice de La Piletière''' est fondé en 1789 par le sieur Guy-Julien-Toussaint Carron, vicaire à [[Église Saint-Germain|Saint-Germain]] de Rennes, qui avait acheté sur la route de Paris, un peu au-delà de l'[[Asile de Saint-Méen]], une fabrique de toiles de 80 métiers. Il y consacra trois salles d'hospice aux vieux ouvriers fatigués, et demanda aux Filles de la Charité de s'en occuper. On n'avait pas vu de création charitable de ce genre à Rennes depuis plus de deux cents ans ! L'époque n'étant pas favorable, les religieuses furent renvoyées en 1792, l'usine confisquée au profit de la Nation et l'hôpital dissout en 1794<ref>''Histoire des hôpitaux de Rennes'', professeur J-C. Sournia. BIU Santé - 1969 </ref>.
 
 
 
L''''hospice de La Piletière''' est fondé en 1789 par le sieur Guy-Julien-Toussaint Carron, vicaire à [[Église Saint-Germain|Saint-Germain]] de Rennes, qui avait acheté sur la route
de Paris, un peu au-delà de l' [[Asile de Saint-Méen]], une fabrique de toiles de
80 métiers. Il y consacra trois salles d'hospice aux vieux ouvriers fatigués, et
demanda aux Filles de la Charité de s'en occuper. On n'avait pas vu de
création charitable de ce genre à Rennes depuis plus de deux cents ans !
L'époque n'étant pas favorable, les religieuses furent renvoyées en 1792,
l'usine confisquée au profit de la Nation et l'hôpital dissout en 1794<ref>''Histoire des hôpitaux de Rennes'', professeur J-C. Sournia. BIU Santé - 1969 </ref>


Des bâtiments s'y élevaient, nombreux, construits de bonne pierre, mais sur un plan irrégulier.
Des bâtiments s'y élevaient, nombreux, construits de bonne pierre, mais sur un plan irrégulier.


Rachetée sous le consulat, la Piletière redevenait fabrique de toile à voile ; en 1820, Vaysse de Villiers <ref> ''Ouest de la France. Route de Paris à Rennes'' par Jean Vaysse de  Villiers, p. 361 - 1822</ref> note que "la manufacture de toiles à voile, tenue par une société de marchands, était composée de 100 métiers, dont 72 seulement étaient en activité". Elle prospéra, puis périclita, terriblement concurrencée par d'autres fabriques à tissage mécanique. D'où chez les propriétaires, un désir croissant de liquider une situation sans issue, précisément à l'époque où les Petites Sœurs avaient besoin d'une grande maison qui ne fût pas trop chère. Le livre de Mgr Trochu, <ref>''La servante de Dieu : Jeanne Jugan''  Mgr Francis Trochu - 1947 </ref>
Rachetée sous le consulat, la Piletière redevenait fabrique de toile à voile ; en 1820, Vaysse de Villiers<ref>''Ouest de la France. Route de Paris à Rennes'' par Jean Vaysse de  Villiers, p. 361 - 1822</ref> note que "la manufacture de toiles à voile, tenue par une société de marchands, était composée de 100 métiers, dont 72 seulement étaient en activité". Elle prospéra, puis périclita, terriblement concurrencée par d'autres fabriques à tissage mécanique. D'où chez les propriétaires, un désir croissant de liquider une situation sans issue, précisément à l'époque où les Petites Sœurs avaient besoin d'une grande maison qui ne fût pas trop chère. Le livre de Mgr Trochu<ref>''La servante de Dieu : Jeanne Jugan''  Mgr Francis Trochu - 1947 </ref>, retrace une partie de l'évolution de la Piletière, enclose aujourd'hui dans la paroisse [[Sainte Jeanne-d'Arc]], devenue maison de retraite.  
retrace une partie de l'évolution de la Piletière, enclose aujourd'hui dans la paroisse [[Sainte Jeanne-d'Arc]], devenue maison de retraite.  


Dans le courant de 1851, la Communauté obtint facilement une promesse de vente. L'acte de vente est signé le 8 avril par devant Me Duclos notaire à Rennes. Le domaine s'étendait sur une surface de trois hectares trente-trois ares. Il appartenait à des personnes qui touchaient de très près l'évêque de Rennes puisque sa propre mère, Dame Aimée Couarde, veuve de Mr [[Godefroy Brossays Saint-Marc]], était au nombre des copropriétaires. En fait, la ville de Rennes possédait déjà un Hôtel-Dieu desservi par les religieuses de [[Saint-Augustin]] et destiné aux (indigents malades); un Hospice général pour (les infirmes de tout âge, les vieillards et les orphelins), confié aux Dames de Saint-Thomas de Villeneuve, un Hospice des incurables, et en plus l'Hospice de Saint-Méen, au tertre de joué, où les Sœurs de la Charité traitaient les fous, les épileptiques, les teigneux et les galeux.
Dans le courant de 1851, la Communauté obtint facilement une promesse de vente. L'acte de vente est signé le 8 avril par devant Me Duclos notaire à Rennes. Le domaine s'étendait sur une surface de trois hectares trente-trois ares. Il appartenait à des personnes qui touchaient de très près l'évêque de Rennes puisque sa propre mère, Dame Aimée Couarde, veuve de Mr [[Godefroy Brossays Saint-Marc]], était au nombre des copropriétaires. En fait, la ville de Rennes possédait déjà un Hôtel-Dieu desservi par les religieuses de [[Saint-Augustin]] et destiné aux (indigents malades); un Hospice général pour (les infirmes de tout âge, les vieillards et les orphelins), confié aux Dames de Saint-Thomas de Villeneuve, un Hospice des incurables, et en plus l'Hospice de Saint-Méen, au tertre de joué, où les Sœurs de la Charité traitaient les fous, les épileptiques, les teigneux et les galeux.


Malheureusement, l'existence de ces quatre hôpitaux n'empêchait pas la présence  à Rennes de nombreux vieillards réduits à la mendicité.  
Malheureusement, l'existence de ces quatre hôpitaux n'empêchait pas la présence  à Rennes de nombreux vieillards réduits à la mendicité.  
C'était pour ceux-ci que s'employa Jeanne Jugan <ref> [[rue Jeanne Jugan]] </ref> à créer un asile qu'elle souhaitait serait d'utilité publique dans toute la force du terme. Arrivée comme quêteuse le 19 Janvier, elle ignorait tout de la capitale bretonne, qui comptait un peu plus de 35 000 habitants. Le 14 février 1846 elle avait obtenu toutes les autorisations du préfet et du maire. il lui avait suffit d'à peine vingt jours pour acquérir le droit d'ouvrir un asile dans le quartier de La Madeleine. En 1855, ils y seront trois cents vieillards accueillis.
C'était pour ceux-ci que s'employa Jeanne Jugan<ref>[[rue Jeanne Jugan]]</ref> à créer un asile qu'elle souhaitait serait d'utilité publique dans toute la force du terme. Arrivée comme quêteuse le 19 janvier, elle ignorait tout de la capitale bretonne, qui comptait un peu plus de 35 000 habitants. Le 14 février 1846 elle avait obtenu toutes les autorisations du préfet et du maire. Il lui avait suffit d'à peine vingt jours pour acquérir le droit d'ouvrir un asile dans le quartier de La Madeleine. En 1855, ils y seront trois cents vieillards accueillis.
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==références==
==références==

Version du 9 janvier 2024 à 14:54

L'hospice de La Piletière est fondé en 1789 par le sieur Guy-Julien-Toussaint Carron, vicaire à Saint-Germain de Rennes, qui avait acheté sur la route de Paris, un peu au-delà de l'Asile de Saint-Méen, une fabrique de toiles de 80 métiers. Il y consacra trois salles d'hospice aux vieux ouvriers fatigués, et demanda aux Filles de la Charité de s'en occuper. On n'avait pas vu de création charitable de ce genre à Rennes depuis plus de deux cents ans ! L'époque n'étant pas favorable, les religieuses furent renvoyées en 1792, l'usine confisquée au profit de la Nation et l'hôpital dissout en 1794[1].

Des bâtiments s'y élevaient, nombreux, construits de bonne pierre, mais sur un plan irrégulier.

Rachetée sous le consulat, la Piletière redevenait fabrique de toile à voile ; en 1820, Vaysse de Villiers[2] note que "la manufacture de toiles à voile, tenue par une société de marchands, était composée de 100 métiers, dont 72 seulement étaient en activité". Elle prospéra, puis périclita, terriblement concurrencée par d'autres fabriques à tissage mécanique. D'où chez les propriétaires, un désir croissant de liquider une situation sans issue, précisément à l'époque où les Petites Sœurs avaient besoin d'une grande maison qui ne fût pas trop chère. Le livre de Mgr Trochu[3], retrace une partie de l'évolution de la Piletière, enclose aujourd'hui dans la paroisse Sainte Jeanne-d'Arc, devenue maison de retraite.

Dans le courant de 1851, la Communauté obtint facilement une promesse de vente. L'acte de vente est signé le 8 avril par devant Me Duclos notaire à Rennes. Le domaine s'étendait sur une surface de trois hectares trente-trois ares. Il appartenait à des personnes qui touchaient de très près l'évêque de Rennes puisque sa propre mère, Dame Aimée Couarde, veuve de Mr Godefroy Brossays Saint-Marc, était au nombre des copropriétaires. En fait, la ville de Rennes possédait déjà un Hôtel-Dieu desservi par les religieuses de Saint-Augustin et destiné aux (indigents malades); un Hospice général pour (les infirmes de tout âge, les vieillards et les orphelins), confié aux Dames de Saint-Thomas de Villeneuve, un Hospice des incurables, et en plus l'Hospice de Saint-Méen, au tertre de joué, où les Sœurs de la Charité traitaient les fous, les épileptiques, les teigneux et les galeux.

Malheureusement, l'existence de ces quatre hôpitaux n'empêchait pas la présence à Rennes de nombreux vieillards réduits à la mendicité. C'était pour ceux-ci que s'employa Jeanne Jugan[4] à créer un asile qu'elle souhaitait serait d'utilité publique dans toute la force du terme. Arrivée comme quêteuse le 19 janvier, elle ignorait tout de la capitale bretonne, qui comptait un peu plus de 35 000 habitants. Le 14 février 1846 elle avait obtenu toutes les autorisations du préfet et du maire. Il lui avait suffit d'à peine vingt jours pour acquérir le droit d'ouvrir un asile dans le quartier de La Madeleine. En 1855, ils y seront trois cents vieillards accueillis.

A.G.2 - L'intérieur après le sinistre

Jeanne fut consignée à la Piletière de Rennes où elle restera quatre ans, des années Jeanne Jugan va s'enfoncer dans "la petitesse", ce mot qu'elle aimait tant[5].

références

  1. Histoire des hôpitaux de Rennes, professeur J-C. Sournia. BIU Santé - 1969
  2. Ouest de la France. Route de Paris à Rennes par Jean Vaysse de Villiers, p. 361 - 1822
  3. La servante de Dieu : Jeanne Jugan Mgr Francis Trochu - 1947
  4. rue Jeanne Jugan
  5. Article publié dans Jeanne d'Arc, mémoire d'un quartier, écrit par Claude Rouleau


Galerie cartes postales

L'hospice a subit un violent incendie le 5 février 1906, faisant 8 victimes.

Après l'incendie

Funérailles des victimes

1 - Exposition des huit cercueils. Coll. YRG et AmR 44Z0073

- A.G.

- E. Mary-Rousselière


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