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[[Fichier:Th%C3%A9%C3%A2tre_et_tram.png|300px|left|thumb|Théâtre et tram place de la Mairie]] | [[Fichier:Th%C3%A9%C3%A2tre_et_tram.png|300px|left|thumb|Théâtre et tram place de la Mairie]] | ||
[[File:Rennes-tram-hdv.jpg| | [[File:Rennes-tram-hdv.jpg|279x279px|thumb|L'Hôtel de Ville au début du XXème siècle]] | ||
[[Fichier:Place_de_la_Mairie.png|300px|center|thumb|La place de la mairie vers 1900]] | [[Fichier:Place_de_la_Mairie.png|300px|center|thumb|La place de la mairie vers 1900]] |
Version actuelle datée du 16 novembre 2023 à 18:23
Sur un plan répertoriant les rues de Rennes au début du XVIIème siècle, on peut apercevoir que le site actuel était occupé par la rue de la Fanerie, qui rejoignait la rue d'Orléans à l'angle sud-ouest de la place du Parlement de Bretagne.
A la suite de l'incendie de 1720...
À Rennes, la place de la Mairie a été créée à la suite de l'incendie de 1720 et presque au centre de la zone détruite. La "rue Feydeau", qui tenait son nom de Paul Esprit Feydeau de Brou, intendant en Bretagne, traversait la place et reliait la rue d'Orléans depuis le sud à la rue d'Estrées au nord.
Avant la construction du théâtre, la partie située à l'est de cette voie, bordée au nord par la rue de Brilhac et au sud par la rue de Coëtquen, est nommée "place Flesselles", du nom de Jacques de Flesselles, intendant de Bretagne de 1765 à 1767, puis "place du Peuple" car c'est ici qu'étaient lues les nouvelles du jour et les lettres royales. Flesselles ordonna dès 1757 l'enlèvement des décombres de l'incendie de 1720 qui jonchait l'endroit, afin d'aménager la nouvelle place. Cette dernière était surélevée par rapport à la partie ouest, et on y accédait par trois escaliers[1]. Par la suite, on lui donna le nom de "place aux Arbres" puisqu'elle était plantée de tilleuls[2] en 1783[3] et devait servir de promenade. La place joignait l'angle sud-ouest de la place du Parlement, ce qui donnait à cet ensemble une forme irrégulière.
La "place aux Arbres" est visible sur le plan Periaux de 1829. Depuis 1831 et l'abattage des arbres ainsi que le nivellement de la place simultané à la construction du théâtre, le vaste emplacement ne fait qu'un.
La place permet d'apprécier, sur son côté ouest, le déploiement de l'élégante façade de l'hôtel de ville avec sa tour de l'horloge et ses "ailes en forme de clavecin" comme on les décrivit au 18e siècle. Ce sera la seconde place royale de la cité puisque, en 1754, est installée dans la niche au pied du beffroi, une statue pédestre de Louis XV entourée de la Bretagne assise et de Hygie, déesse de la Santé, œuvre de Lemoyne. La guillotine y fut installée l 29 octobre 1792 et y montèrent les conspirateurs Charles Elliot et René Maloeuvre mais, sur demande de Jean Leperdit, navré de voir les mares de sang des suppliciés, elle fut bientôt transportée place du Parlement : Leperdit, maire, qui fut toujours l’adversaire de Carrier, avait fait prendre à son conseil le 20 floréal, an II, la délibération suivante : « Sur représentation faite par le maire qu’il répugnait à la bonne police de voir ruisseler le sang sur la place d'Armes où l’échafault de la guillotine a été élevé, il a arrêté que le dit échafault serait transféré sur la place de l'Egalité et placé sur la touque y existant ». Un employé de la municipalité s'amusa à graver avec un clou le dessin de la guillotine et d'un prêtre sur le chambranle d'une fenêtre de la Mairie. On peut encore voir aujourd'hui ce dessin près d'une fenêtre.
Effet recherché ou pas, l'opéra, avec sa rotonde, en pendant de l'hôtel de ville, semble répondre à la partie centrale concave de ce dernier comme ne manquent pas de l'observer les visiteurs[4].
La "Place de la Mairie", a marqué pendant longtemps le lieu central de la ville. C'est ici qu'était le principal lieu de correspondances des tramways, de 1897 à 1952, puis des bus jusque dans les années 70 du siècle dernier, avant de voir cette fonction déplacée vers la place de la République. Elle a été, aux 19e et 20e siècles, le lieu des grandes manifestations locales ou nationales, souvent avec installation de gradins pour les officiels. Longtemps s'y tint un marché aux fleurs. Devenue piétonne, elle permet aussi maintenant la déambulation nord-sud des Rennais ou leur stationnement en toute tranquillité et à l'allure de forum avec exhibitions et présentations temporaires, à côté d'un petit manège pour enfants. D'aucuns critiquent son aspect minéral que n'arrivaient pas à atténuer des arbustes en caisson. En 2022 18 chênes ont été plantés en rives nord et sud, palliant cet aspect. Les touristes trouvent belle allure à cette place originale et grâcieuse.
Des régimes, des noms et des emblèmes
De "Place Neuve" à sa création, elle devint "place Royale" puis, à l'époque de la Révolution, "place Le Chapelier", du nom du député de Rennes, président de l'Assemblée constituante, avant de devenir "place d'Armes" avec un intermède de "place Marat" ! En 1807 elle devient... "place Napoléon", puis "place Impériale" pour redevenir "place d'Armes" à la chute de l'Empire mais... redevient, en 1830, "place Napoléon" et peu après va devenir enfin officiellement "place de la Mairie". Le 21 janvier 1941, [6] le conseil municipal la dénomme "place Philippe Pétain", (* 1) nom annulé le 16 septembre 1944. Le dôme du beffroi était, à l'origine, surmonté d'un grande fleur de lys de tôle à quatre branches. La Révolution la remplaça par un bonnet phrygien, puis un aigle pendant le premier Empire, puis à nouveau une fleur de lys sous la Restauration. On peut penser que les Rennais contemporains n'ont guère suivi dans la pratique ces dénominations successives, s'en tenant, pour la plupart, au nom "place de la Mairie" que... l'on décline aussi en breton Plazenn an Ti-Ker.
Les passants sur la place purent voir, au fil des ans et des régimes, en haut du campanile : une grande fleur de lys de tôle à quatre branches, puis un bonnet phrygien remplacé par un aigle, auquel succéda une nouvelle fleur de lys. La République s'abstint. En 1793, la statue du roi disparut de la niche de l'hôtel de ville, qui resta vide jusqu'en septembre 1911 quand on y installa un groupe du statuaire cessonnais Jean Boucher, symbolisant l'union de la Bretagne (à genoux) au roi de France (assis), ensemble que firent sauter des indépendantistes au petit matin du 7 août 1932, année du quadricentenaire de l'acte d'union.
De nombreuses manifestations culturelles, sociales, militaires, festives, y rythment la vie rennaise diurne et nocturne.
Haïku de nuit
Références
- ↑ http://www.infobretagne.com/rennes-place-mairie.htm
- ↑ Adolphe Orain, "Au Pays de Rennes - La Place de l’Hôtel de Ville", Hyacinthe Caillière, 1892, page 10
- ↑ http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/les-promenades-les-squares-et-les-jardins-a-rennes/a135ae45-d191-4f99-b2f7-f32986cbf4ea
- ↑ Rennes d'histoire et de souvenirs quatrain 25
- ↑ ed. de la Grande Photographie "Bernard", Rennes
- ↑ Les Rennais maréchalistes
Liens internes
- Les Rennais maréchalistes
- Hymne à Rennes quatrain 18, 26 et 42
- 7 août 1932 : le monument d'Union de la Bretagne à la France saute
- Hôtel de Ville
Lien externe
"La mémoire de la Guerre dans les rues rennaises", article extrait du 30ème numéro de "Place Publique" (juillet-août 2014), signé Erwan Le Gall: http://www.placepublique-rennes.com/article/La-memoire-de-la-Guerre-dans-les-rues-rennaises-1
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