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Version du 15 février 2023 à 11:42
La rue Hélène Boucher a été dénommée par la délibération du conseil municipal du 13 avril 1953 en tant qu'impasse. Le même jour qu'une autre impasse qu'elle rejoint au nom d'un Rennais, Maurice Noguès,[1], un aviateur également très renommé à son époque et qui s'est écrasé à bord d'un prototype la même année qu'Hélène Boucher. Les deux impasses ont été dénommées Rue Hélène Boucher par délibération du conseil municipal du 2 juin 1986.
La rue relie la rue des Frères Blin au boulevard de Verdun dans le quartier de la Touche et honore la mémoire de :
Hélène Boucher
Pionnière de l'aviation[2]
(23 mai 1908,Paris - 30 novembre 1934, Guyancourt)
Hélène, Antoinette, Eugénie Boucher est est la fille de Léon Boucher, architecte parisien, et d' Elisabeth Hélène Dureau. Dès son enfance, elle reçoit le surnom de Léno, qu'elle gardera toute sa vie, c'est l'anagramme du prénom de son père ainsi que celui de son frère aîné de 4 ans.
Après être allée au lycée Montaigne, elle entre au collège Sévigné. Toute jeune, Hélène cherche sa voie et attirée par la couture, elle arrête après quelques essais. Sa mère qui aurait aimé qu'elle fût musicienne lui fait apprendre le piano, mais ne supporte pas le solfège et les gammes. Son père l'envoie ensuite aux Beaux-Arts, où elle est très douée dans le dessin animalier.
A 16 ans, Hélène est admise à conduire une automobile et rapidement les moteurs n'ont plus de secret pour elle. Elle aime également conduire la motocyclette de son frère; elle n'a rien d'un garçon maqué, au contraire c'est une belle jeune fille, mais elle aime la mécanique et la vitesse.
A 22 ans, alors qu'un ami de son frère se tue en avion, pour Hélène c'est la révélation, elle veut être aviatrice. Le 4 juillet 1930, elle effectue son baptême de l'air d'une vingtaine de minutes avec un ami, à l'aérodrome d'Orly et découvre alors sa vocation. Elle deviendra l'élève d'Henri Farbos, pilote français et fondateur, en 1928, de l'aéroclub des Landes de Mont-de-Marsan[3].
Hélène prend son premier cours de pilotage en mars 1931 et obtient son brevet de pilotage en juin 1932. Dès juillet 1932, elle participe au rallye aérien Caen-Deauville, elle est la seule femme inscrite, son avion mal préparé tombe en panne et elle doit dans l'urgence se poser. L'avion reste accroché dans les branches d'un arbre, et Léno s'en sort sans blessure. Mais elle ne se laisse pas découragée, grâce à sa ténacité et à son enthousiasme, elle enchaîne une impressionnante série de succès et de records.
En juillet 1933, elle participe aux "12 heures d'Angers", avec un premier équipage féminin, à bord de son avion Mauboussin-Zodiac, de couleur bleu et argent, équipé d'un moteur de 60 cv, elles vont parcourir 1 645 kilomètres en 12 heures. En août, elle réalise un record du monde d'altitude féminin pour avions légers 2e catégorie, elle monte jusqu'à 5 900 mètres. Mais cela ne lui suffit pas, elle commence à apprendre l'acrobatie aérienne, avec un des champions de l'époque et en quelques semaines, elle est prête pour une compétition. Donc en octobre, elle s'engage dans une mémorable compétition internationale, couronnée de succès lors d'un meeting aérien à Villacoublay, dans les Yvelines, où elle s'oppose à la championne allemande Vera Von Bissing.
En 1934, avec les aviatrices Maryse Bastié[4] et Adrienne Bolland, Léno s'engage dans le combat féministe et devient militante pour le vote des Françaises et soutient Louise Weiss qui veut se présenter aux élections législatives, à Paris.
En juin 1934, Hélène Boucher signe un contrat avec la nouvelle société Caudron-Renault, Caudron le constructeur d'avion vient d'être racheté par la société Renault. C'est François Lehideux, patron de Renault de l'époque, qui décide de son embauche. Avec ce contrat elle obtient, outre un salaire assurant son indépendance financière, des moyens techniques lui permettant de donner le meilleur d'elle-même. Le 8 juillet 1934, elle est de retour au "12 heures d'Angers" et pilote un rafale "Coudron" à 50 mètres au dessus du sol, durant 12 heures, en se posant 3 minutes toutes les 4 heures pour faire le plein. Elle va se classer seconde, mais va battre le record du monde des 1 000 kilomètres parcourus avec un avion léger. À sa descente d'avion, elle est portée en triomphe. Un mois plus tard, le 8 août, elle bat le record féminin international de vitesse avec 409,2 km/heure sur une distance de 1 000 kilomètres, battant le record masculin alors de 393 km/h.
En novembre 1934, après un meeting aérien à Porto (Portugal), elle doit présenter devant une commission japonaise, le dernier né de Caudron-Renault, le "Rafale C 460", sur l'aérodrome de Guyancourt, dans les Yvelines. Avant elle veut le prendre en main une dernière fois, mais la visibilité est mauvaise. Hélène Boucher se tue lors du vol d'entrainement à l'orée du bois de l'aérodrome de Guyancourt, elle a 26 ans. Elle est la première femme à franchir la porte de la chapelle Saint-Louis des Invalides et son cercueil recouvert d'un drapeau va être exposé à la foule venue nombreuse durant deux jours. Hélène Boucher est inhumée au cimetière de Yermenonville, près de Maintenon, où elle vécut dans sa jeunesse. Durant le discours du maire un avion rasa les tombes et jeta une gerbe d'œillets blancs.
Hélène Boucher est nommée chevalier de la Légion d'Honneur.
Record féminin
Le 10 août 1934, Léno enlève le record féminin de vitesse pure avec une moyenne de 445, 028 km/h, ce qui est considérable pour l'époque. Son employeur Renault sort alors une voiture sportive de prestige, la Viva Stella Grand Sport connue sous le nom de "Vivasport" et demande alors à Hélène Boucher, l'aviatrice la plus rapide du monde, de devenir l'ambassadrice pour en assurer sa promotion publicitaire.
Liens internes
Liens externes
Sur la carte
Note et références
- ↑ allée Maurice Noguès
- ↑ à partir de la notice rédigée par Joël DAVID, chargé d'odonymie à la Ville de Rennes, Rennes Métropole
- ↑ Mont-de-Marsan
- ↑ Maryse Bastié
Projet porté par Joël David Chargé d'odonymie à la Ville de Rennes
Propos recueilli par Elisa Triquet Médiatrice numérique