« Marie-Renée Quéréel - Blanchet » : différence entre les versions

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Le 6 août, le train de déportés est bombardé par les Alliés, à Langeais (Indre-et-Loire), d’où son nom le « train de Langeais ». Bilan : 23 morts et plusieurs évasions dont celle de Marie-Renée. Après Langeais, les hommes et les femmes ont été séparés pour rejoindre la gare de Saint-Pierre-des-Corps, près de Tours. Les premiers à pied, les secondes en camion. <ref> Entretien de  Marie-Renée Blanchet au journaliste Éric Chopin,  aux côtés d’Etienne Maignen, historien spécialiste de l’histoire de Rennes pendant la Seconde guerre mondiale,  Ouest-France,11 mars 2018 </ref>
Le 6 août, le train de déportés est bombardé par les Alliés, à Langeais (Indre-et-Loire), d’où son nom le « train de Langeais ». Bilan : 23 morts et plusieurs évasions dont celle de Marie-Renée. Après Langeais, les hommes et les femmes ont été séparés pour rejoindre la gare de Saint-Pierre-des-Corps, près de Tours. Les premiers à pied, les secondes en camion. <ref> Entretien de  Marie-Renée Blanchet au journaliste Éric Chopin,  aux côtés d’Etienne Maignen, historien spécialiste de l’histoire de Rennes pendant la Seconde guerre mondiale,  Ouest-France,11 mars 2018 </ref>
« Mauvaise tête, on m’avait mise  dans la cabine du chauffeur du premier camion, à côté d’un soldat allemand. Le chauffeur français me fait du pied, à moi, sale, amaigrie, échevelée, robe frippée mais il me souffle: «Quand je vais freiner, saute comme moi. » Un peu plus tard, le chauffeur a  freiné, bloquant  le convoi et a dit « À toi de jouer ! » Les femmes ont alors été descendues des camions, dans une rue, à Saint-Pierre-des-Corps. » Avec une camarade. nous avons couru, couru mécaniquement, craignant des tirs. Nous entendions les Allemands crier. Nous avons sollicité un presbytère pour être cachées, en vain.  Les volets  du bourg sont fermés.  Nous avons fini par être recueillis par des jeunes gens résistants qui  ont entrouvert une porte, nous ont cachées dans une cave puis nous ont aidées à franchir la Loire où nous avons trouvé refuge chez des vignerons résistants. » Le « train de Langeais » a quand même atteint Belfort le 15 août 1944. Un tiers des passagers n’est jamais revenu d’Allemagne.<ref>[[Le dernier train de résistants déportés et militaires prisonniers quitte Rennes juste avant la libération]]</ref>
« Mauvaise tête, on m’avait mise  dans la cabine du chauffeur du premier camion, à côté d’un soldat allemand. Le chauffeur français me fait du pied, à moi, sale, amaigrie, échevelée, robe frippée mais il me souffle: «Quand je vais freiner, saute comme moi. » Un peu plus tard, le chauffeur a  freiné, bloquant  le convoi et a dit « À toi de jouer ! » Les femmes ont alors été descendues des camions, dans une rue, à Saint-Pierre-des-Corps. » Avec une camarade. nous avons couru, couru mécaniquement, craignant des tirs. Nous entendions les Allemands crier. Nous avons sollicité un presbytère pour être cachées, en vain.  Les volets  du bourg sont fermés.  Nous avons fini par être recueillis par des jeunes gens résistants qui  ont entrouvert une porte, nous ont cachées dans une cave puis nous ont aidées à franchir la Loire où nous avons trouvé refuge chez des vignerons résistants. » Le « train de Langeais » a quand même atteint Belfort le 15 août 1944. Un tiers des passagers n’est jamais revenu d’Allemagne.<ref>[[Le dernier train de résistants déportés et militaires prisonniers quitte Rennes juste avant la libération]]</ref> <ref> le [https://fr.wikipedia.org/wiki/Train_de_Langeais Train de Langeais] sur Wikipédia </ref>


Après la guerre, Marie-Renée a rejoint Saint-Brieuc et a épousé Prudent Blanchet. Le couple a vécu à Nîmes puis s'est installé à Rennes dès 1950, dans le quartier de Maurepas. Trois enfants sont nés. Marie-Renée n’a jamais mis en avant sa résistance pendant la guerre. Les dernières années, Marie-Renée Blanchet vivait à la résidence ''Les Nymphéas'', à Pacé, et il fallut insister pour qu’elle acceptât un entretien un entretien. mais  « Mamie est un héros »,  a lancé un jour à l’école une de ses petites-filles. L’héroïne était aussi l’un des derniers témoins actifs de la résistance bretonne.<ref> Elle s’était évadée du dernier train de déportés en 1944. Ouest-France 15 juin 2020</ref>
Après la guerre, Marie-Renée a rejoint Saint-Brieuc et a épousé Prudent Blanchet. Le couple a vécu à Nîmes puis s'est installé à Rennes dès 1950, dans le quartier de Maurepas. Trois enfants sont nés. Marie-Renée n’a jamais mis en avant sa résistance pendant la guerre. Les dernières années, Marie-Renée Blanchet vivait à la résidence ''Les Nymphéas'', à Pacé, et il fallut insister pour qu’elle acceptât un entretien un entretien. mais  « Mamie est un héros »,  a lancé un jour à l’école une de ses petites-filles. L’héroïne était aussi l’un des derniers témoins actifs de la résistance bretonne.<ref> Elle s’était évadée du dernier train de déportés en 1944. Ouest-France 15 juin 2020</ref>


===Références===
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