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La '''rue Jeanne Jugan''' à été dénommée par délibération du conseil municipal du '''11 décembre 1931''' et prolongée par délibération du conseil municipal du '''16 décembre 1957'''. Cette voie fut ainsi dénommée car elle se trouve à proximité de l'ancienne maison-mère de la congrégation des Petites Sœurs des Pauvres de la Piverdière, où vécut un temps enfermée Jeanne Jugan. A l'époque de la dénomination cette voie était celle la plus proche de la maison de la Piverdière. Cette rue se situe dans le quartier 6 : Jeanne d’Arc - Longs Champs - Beaulieu.
La '''rue Jeanne Jugan''' a été dénommée par délibération du conseil municipal du '''11 décembre 1931''' et prolongée par délibération du conseil municipal du '''16 décembre 1957'''. Cette voie fut ainsi dénommée car elle se trouve à proximité de l'ancienne maison-mère de la congrégation des Petites Sœurs des Pauvres de la Piverdière, où vécut un temps enfermée Jeanne Jugan. A l'époque de la dénomination cette voie était celle la plus proche de la maison de la Piverdière. Cette rue se situe dans le quartier 6 : Jeanne d’Arc - Longs Champs - Beaulieu.


== Biographie de Jeanne Jugan, fondatrice des Petites Soeurs des Pauvres.<ref>à partir de la notice rédigée par Joël DAVID, chargé d'odonymie à la Ville de Rennes, Rennes Métropole</ref> ==
== Biographie de Jeanne Jugan, fondatrice des Petites Sœurs des Pauvres.<ref>à partir de la notice rédigée par Joël DAVID, chargé d'odonymie à la Ville de Rennes, Rennes Métropole</ref> ==


'''Jeanne Jugan, à cette époque son nom s'écrivait Joucan, est née le 25 octobre 1792,''' à Cancale, au village des grands-prés, dans une famille de quatre enfants vivants à qui on apprend les principes catholiques. Son père est pêcheur terre-neuvas l'hiver et ouvrier agricole l'été et sa mère est servante. Elle a à peine 4 ans lorsque son père meurt en mer. La famille est très pauvre, c'est donc très tôt que Jeanne va travailler, elle garde des moutons sur les hautes falaises dominant la mer. Puis elle est placée d'abord comme aide-cuisinière dans une famille des alentours.
'''Jeanne Jugan, à cette époque son nom s'écrivait Joucan, est née le 25 octobre 1792,''' à Cancale, au village des grands-prés, dans une famille de quatre enfants vivants à qui on apprend les principes catholiques. Son père est pêcheur terre-neuvas l'hiver et ouvrier agricole l'été et sa mère est servante. Elle a à peine 4 ans lorsque son père meurt en mer. La famille est très pauvre, c'est donc très tôt que Jeanne va travailler, elle garde des moutons sur les hautes falaises dominant la mer. Puis elle est placée d'abord comme aide-cuisinière dans une famille des alentours.
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A 25 ans, elle quitte Cancale et sa famille, laissant à ses sœurs mariées et bientôt mères de famille, les vêtements élégants qu'elle avait. Elle se rend à Saint-Servan pour se mettre au service des pauvres. Elle veut apporter son soutien et son appui aux malades, aux impotents, aux malheureux. Elle entre comme garde-malade à l'hôpital du Rosais à Saint-Servan. Elle y reste 6 ans de 1817 à 1823; étant allée aux limites de ses forces, elle est épuisée et quitte son travail. Elle retrouve rapidement un nouvel emploi chez une demoiselle qui est une vieille amie du prêtre dont elle avait la garde. Mlle Lecoq la prend en amitié et lui demande de venir vivre chez elle, près de l'église de Saint-Servan, elle accepte cette proposition. Là elle découvre la vraie misère car Mlle Lecoq malgré ses faibles revenus distribue aux pauvres et aux malades, aidée par Jeanne. Pour apporter un peu de joie dans la vie de ces malheureux et instruire les plus jeunes, elle va jusqu'à faire l'aumône pour eux.
A 25 ans, elle quitte Cancale et sa famille, laissant à ses sœurs mariées et bientôt mères de famille, les vêtements élégants qu'elle avait. Elle se rend à Saint-Servan pour se mettre au service des pauvres. Elle veut apporter son soutien et son appui aux malades, aux impotents, aux malheureux. Elle entre comme garde-malade à l'hôpital du Rosais à Saint-Servan. Elle y reste 6 ans de 1817 à 1823; étant allée aux limites de ses forces, elle est épuisée et quitte son travail. Elle retrouve rapidement un nouvel emploi chez une demoiselle qui est une vieille amie du prêtre dont elle avait la garde. Mlle Lecoq la prend en amitié et lui demande de venir vivre chez elle, près de l'église de Saint-Servan, elle accepte cette proposition. Là elle découvre la vraie misère car Mlle Lecoq malgré ses faibles revenus distribue aux pauvres et aux malades, aidée par Jeanne. Pour apporter un peu de joie dans la vie de ces malheureux et instruire les plus jeunes, elle va jusqu'à faire l'aumône pour eux.


Elle entre vers cette époque dans le tiers-ordre du Cœur de la Mère Admirable, appelé également le tiers-ordre Eudiste; elle revêt alors le fichu noir et la coiffe sans broderie des veuves. Après le décès de Mlle Lecoq, le 28 Jjuin 1835, Jeanne hérite des meubles et d'une petite somme d'argent. Pour pouvoir vivre Jeanne devient journalière dans des familles de Saint-Servan qui font appel à elle pour la lessive, le ménage, le service de garde-malade… Jeanne Jugan fait la connaissance de Françoise Aubert, surnommée Fauchon, de 26 ans son aînée, dont elle partage l'ambition : cesser d'être en service et se mettre dans ses meubles. Les deux femmes louent alors un modeste logement au centre de Saint-Servan, deux pièces à l'étage et deux autres aménagées sous les combles. Les deux compagnes mènent une vie rythmée par la prière. Fauchon est fileuse à la maison, tandis que Jeanne va à l'extérieur faire des journées. Bientôt, en 1838, une troisième vient se joindre à elles, Virginie Trédaniel, jeune orpheline qui a 17 ans qui est donc 29 ans plus jeune que Jeanne.
Elle entre vers cette époque dans le tiers-ordre du Cœur de la Mère Admirable, appelé également le tiers-ordre Eudiste; elle revêt alors le fichu noir et la coiffe sans broderie des veuves. Après le décès de Mlle Lecoq, le 28 juin 1835, Jeanne hérite des meubles et d'une petite somme d'argent. Pour pouvoir vivre, Jeanne devient journalière dans des familles de Saint-Servan qui font appel à elle pour la lessive, le ménage, le service de garde-malade… Jeanne Jugan fait la connaissance de Françoise Aubert, surnommée Fauchon, de 26 ans son aînée, dont elle partage l'ambition : cesser d'être en service et se mettre dans ses meubles. Les deux femmes louent alors un modeste logement au centre de Saint-Servan, deux pièces à l'étage et deux autres aménagées sous les combles. Les deux compagnes mènent une vie rythmée par la prière. Fauchon est fileuse à la maison, tandis que Jeanne va à l'extérieur faire des journées. Bientôt, en 1838, une troisième vient se joindre à elles, Virginie Trédaniel, jeune orpheline qui a 17 ans qui est donc 29 ans plus jeune que Jeanne.


Jeanne est de plus en plus attentive aux pauvres gens qui l'entourent à Saint-Servan, elle ne peut rester sans rien faire. Aux premiers froids de l'hiver de 1839, avec l'accord de ses colocataires, elle amène dans le logement une vielle femme, aveugle et infirme, qui vivait jusqu'à présent assistée par sa sœur, mais qui malheureusement venait d'être hospitalisée. Jeanne laisse alors son lit pour cette vieille femme et monte s'installer au grenier, dont l'accès se fait par une échelle.
Jeanne est de plus en plus attentive aux pauvres gens qui l'entourent à Saint-Servan, elle ne peut rester sans rien faire. Aux premiers froids de l'hiver de 1839, avec l'accord de ses colocataires, elle amène dans le logement une vielle femme, aveugle et infirme, qui vivait jusqu'à présent assistée par sa sœur, mais qui malheureusement venait d'être hospitalisée. Jeanne laisse alors son lit pour cette vieille femme et monte s'installer au grenier, dont l'accès se fait par une échelle.
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A partir de là d'autres maisons vont ouvrir, à Dinan, Tours, Chartres, Angers, Nantes, Paris, Besançon, Nancy, Rouen, Bordeaux... En 1850, les Petites Sœurs sont plus d'une centaine dans onze "maisons d'asile", avec plus de six cents bénéficiaires. Le '''29 mai 1852''', le vœu de Jeanne se réalisa, Mgr l'évêque de Rennes, Brossay Saint-Marc approuva '''les statuts de la Famille Hospitalière des Petites-Sœurs-des-Pauvres''' ; de ce fait, la création de Jeanne Jugan devenait congrégation religieuse. En 1854, un décret pontifical confirme l'Institut des Petites-Sœurs-des-Pauvres comme congrégation à vœux simples.
A partir de là d'autres maisons vont ouvrir, à Dinan, Tours, Chartres, Angers, Nantes, Paris, Besançon, Nancy, Rouen, Bordeaux... En 1850, les Petites Sœurs sont plus d'une centaine dans onze "maisons d'asile", avec plus de six cents bénéficiaires. Le '''29 mai 1852''', le vœu de Jeanne se réalisa, Mgr l'évêque de Rennes, Brossay Saint-Marc approuva '''les statuts de la Famille Hospitalière des Petites-Sœurs-des-Pauvres''' ; de ce fait, la création de Jeanne Jugan devenait congrégation religieuse. En 1854, un décret pontifical confirme l'Institut des Petites-Sœurs-des-Pauvres comme congrégation à vœux simples.


Après être passée par Tours et Paris, la maison-mère des Petites Sœurs des Pauvres vient s'installer dans la périphérie de Rennes dans un nouveau domaine que l'on venait d'acheter à la Piletière, (l'actuelle maison de retraite des Petites Sœurs des Pauvres,[[ avenue Général Leclerc]]).C'est en ce lieu que l'abbé Le Pailleur, officiellement supérieur général de la congrégation, décide que Jeanne Jugan doit rester et que désormais, elle ne devait plus avoir de relations suivies avec les bienfaiteurs, ni de fonction notable dans la congrégation, qu'elle devrait vivre cachée derrière les murs de [[la Piletière]], elle a à peine 60 ans.
Après être passée par Tours et Paris, la maison-mère des Petites Sœurs des Pauvres vient s'installer dans la périphérie de Rennes dans un nouveau domaine que l'on venait d'acheter à la Piletière, (l'actuelle maison de retraite des Petites Sœurs des Pauvres, [[avenue Général Leclerc]]). C'est en ce lieu que l'abbé Le Pailleur, officiellement supérieur général de la congrégation, décide que Jeanne Jugan doit rester et que désormais, elle ne devait plus avoir de relations suivies avec les bienfaiteurs, ni de fonction notable dans la congrégation, qu'elle devrait vivre cachée derrière les murs de [[la Piletière]], elle a à peine 60 ans.


La maison-mère va ensuite être déplacée au Manoir de la Tour Saint-Joseph à Saint-Pern, près de [[Bécherel]], situé à 35 kilomètres de Rennes en limite des Côtes-du-Nord (Côtes-d'Armor) et Jeanne Jugan va suivre et y rester pendant 27 ans, jusqu'à sa mort. D'ailleurs, elle n'est plus Jeanne Jugan mais uniquement "Sœur Marie de la Croix". Au fil des années, l'abbé Le Pailleur se fait reconnaître comme le fondateur et le supérieur général des Petites Sœurs des Pauvres.
La maison-mère va ensuite être déplacée au Manoir de la Tour Saint-Joseph à Saint-Pern, près de [[Bécherel]], situé à 35 kilomètres de Rennes en limite des Côtes-du-Nord (Côtes-d'Armor) et Jeanne Jugan va suivre et y rester pendant 27 ans, jusqu'à sa mort. D'ailleurs, elle n'est plus Jeanne Jugan mais uniquement "Sœur Marie de la Croix". Au fil des années, l'abbé Le Pailleur se fait reconnaître comme le fondateur et le supérieur général des Petites Sœurs des Pauvres.
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'''Jeanne Jugan décède le 29 août 1879, à Saint-Pern (35), à l'âge 87 ans.'''
'''Jeanne Jugan décède le 29 août 1879, à Saint-Pern (35), à l'âge 87 ans.'''


Se rendant compte que l'histoire des origines des la Congrégation des Petites Sœurs des Pauvres avait été déformée le Saint-Siège fit faire une enquête. On apprend alors que l'Abbé Le Pailleur qui se faisait passer pour le fondateur, avait déformé la vérité auprès des nouvelles sœurs, que Jeanne Jugan n'était que la troisième. Lui se faisait donner des marques de respect excessives, qu'il exerçait une autorité absolue sur la congrégation, tout devait passer dans ses mains et toutes les décisions devaient être prises par lui. Il fut convoqué à Rome, en 1890, où il acheva ses jours dans un couvent.
Se rendant compte que l'histoire des origines des la Congrégation des Petites Sœurs des Pauvres avait été déformée, le Saint-Siège fit faire une enquête. On apprend alors que l'Abbé Le Pailleur qui se faisait passer pour le fondateur, avait déformé la vérité auprès des nouvelles sœurs, que Jeanne Jugan n'était que la troisième. Lui se faisait donner des marques de respect excessives, qu'il exerçait une autorité absolue sur la congrégation, tout devait passer dans ses mains et toutes les décisions devaient être prises par lui. Il fut convoqué à Rome, en 1890, où il acheva ses jours dans un couvent.


Les Petites Sœurs des Pauvres sont actuellement représentées dans 31 pays étrangers. Jeanne Jugan fut béatifiée par le pape Jean-Paul II, le 30 octobre 1982 et fut canonisée par le pape Benoit XVI, le 11 octobre 2009.
Les Petites Sœurs des Pauvres sont actuellement représentées dans 31 pays étrangers. Jeanne Jugan fut béatifiée par le pape Jean-Paul II, le 30 octobre 1982 et fut canonisée par le pape Benoit XVI, le 11 octobre 2009.

Version du 16 septembre 2022 à 08:12

Jeanne Jugan[1].

La rue Jeanne Jugan a été dénommée par délibération du conseil municipal du 11 décembre 1931 et prolongée par délibération du conseil municipal du 16 décembre 1957. Cette voie fut ainsi dénommée car elle se trouve à proximité de l'ancienne maison-mère de la congrégation des Petites Sœurs des Pauvres de la Piverdière, où vécut un temps enfermée Jeanne Jugan. A l'époque de la dénomination cette voie était celle la plus proche de la maison de la Piverdière. Cette rue se situe dans le quartier 6 : Jeanne d’Arc - Longs Champs - Beaulieu.

Biographie de Jeanne Jugan, fondatrice des Petites Sœurs des Pauvres.[2]

Jeanne Jugan, à cette époque son nom s'écrivait Joucan, est née le 25 octobre 1792, à Cancale, au village des grands-prés, dans une famille de quatre enfants vivants à qui on apprend les principes catholiques. Son père est pêcheur terre-neuvas l'hiver et ouvrier agricole l'été et sa mère est servante. Elle a à peine 4 ans lorsque son père meurt en mer. La famille est très pauvre, c'est donc très tôt que Jeanne va travailler, elle garde des moutons sur les hautes falaises dominant la mer. Puis elle est placée d'abord comme aide-cuisinière dans une famille des alentours.

Très attirée par la vocation religieuse, alors qu'elle avait 18 ans elle repoussa les avances d'un jeune marin qui voulait l'épouser, disant à sa mère : "Dieu me veut pour lui. Il me garde pour une œuvre qui n'est pas connue, pour une œuvre qui n'est pas encore fondée.".

A 25 ans, elle quitte Cancale et sa famille, laissant à ses sœurs mariées et bientôt mères de famille, les vêtements élégants qu'elle avait. Elle se rend à Saint-Servan pour se mettre au service des pauvres. Elle veut apporter son soutien et son appui aux malades, aux impotents, aux malheureux. Elle entre comme garde-malade à l'hôpital du Rosais à Saint-Servan. Elle y reste 6 ans de 1817 à 1823; étant allée aux limites de ses forces, elle est épuisée et quitte son travail. Elle retrouve rapidement un nouvel emploi chez une demoiselle qui est une vieille amie du prêtre dont elle avait la garde. Mlle Lecoq la prend en amitié et lui demande de venir vivre chez elle, près de l'église de Saint-Servan, elle accepte cette proposition. Là elle découvre la vraie misère car Mlle Lecoq malgré ses faibles revenus distribue aux pauvres et aux malades, aidée par Jeanne. Pour apporter un peu de joie dans la vie de ces malheureux et instruire les plus jeunes, elle va jusqu'à faire l'aumône pour eux.

Elle entre vers cette époque dans le tiers-ordre du Cœur de la Mère Admirable, appelé également le tiers-ordre Eudiste; elle revêt alors le fichu noir et la coiffe sans broderie des veuves. Après le décès de Mlle Lecoq, le 28 juin 1835, Jeanne hérite des meubles et d'une petite somme d'argent. Pour pouvoir vivre, Jeanne devient journalière dans des familles de Saint-Servan qui font appel à elle pour la lessive, le ménage, le service de garde-malade… Jeanne Jugan fait la connaissance de Françoise Aubert, surnommée Fauchon, de 26 ans son aînée, dont elle partage l'ambition : cesser d'être en service et se mettre dans ses meubles. Les deux femmes louent alors un modeste logement au centre de Saint-Servan, deux pièces à l'étage et deux autres aménagées sous les combles. Les deux compagnes mènent une vie rythmée par la prière. Fauchon est fileuse à la maison, tandis que Jeanne va à l'extérieur faire des journées. Bientôt, en 1838, une troisième vient se joindre à elles, Virginie Trédaniel, jeune orpheline qui a 17 ans qui est donc 29 ans plus jeune que Jeanne.

Jeanne est de plus en plus attentive aux pauvres gens qui l'entourent à Saint-Servan, elle ne peut rester sans rien faire. Aux premiers froids de l'hiver de 1839, avec l'accord de ses colocataires, elle amène dans le logement une vielle femme, aveugle et infirme, qui vivait jusqu'à présent assistée par sa sœur, mais qui malheureusement venait d'être hospitalisée. Jeanne laisse alors son lit pour cette vieille femme et monte s'installer au grenier, dont l'accès se fait par une échelle.

Peu après, une autre vieille servante, dont les employeurs sont morts est recueillie par le groupe. Cette fois c'est Virginie qui rejoint Jeanne sous les combles. Virginie qui maintenant est couturière a une amie, Marie Jamet qui tient un petit commerce avec sa mère, et vient régulièrement la voir. Rapidement Marie à une admiration pour Jeanne. De temps en temps, Jeanne, Virginie, Marie et parfois Fauchon se retrouvent pour parler de Dieu, des pauvres et des questions que leur pose la vie. Les deux plus jeunes parlent de ce groupe à un jeune vicaire de Saint-Servan, qui est leur confesseur, Auguste Le Pailleur. Attentif lui-même aux malheureux, il va les aider à former une association de charité. Cette petite cellule est l'embryon de ce qui va être appelé plus tard "la communauté des Petites-Sœurs-des-Pauvres"; bien que laïques, elles s'appellent entre elles "sœur Jeanne, sœur Virginie, sœur Marie et bientôt, sœur Madeleine", qui va rapidement rejoindre le groupe. Les locaux deviennent rapidement trop petits, mais le 25 septembre 1841, la providence une fois encore, sourit à Jeanne Jugan : un vaste immeuble bas d'étage dont le sol était en terre battue se trouve libre et Jeanne va le louer.

Mais rapidement c'est la nourriture qui manque et les vieilles pensionnaires parlent de retourner mendier, mais pour Jeanne, il n'en est pas question, c'est elle qui va aller mendier à leur place et désormais la quête est l'une des ressources des "Petites-Sœurs-des-Pauvres".

Bientôt, en 1842, le nouveau logement est insuffisant pour contenir toutes ces femmes qui arrivaient de partout. Il faut encore déménager et il se trouve qu'à ce moment, l'ancien couvent des Filles-de-la-Croix est en vente. Grâce à de généreux donateurs, elles peuvent faire l'acquisition des lieux. Même le notaire, sachant qu'il s'agissait d'une œuvre de charité, refuse de percevoir des honoraires.

Au cours d'une cérémonie à laquelle elle ne s'attend pas, Jeanne Jugan est élue supérieure de l'ordre. Elle prend le nom de Sœur Marie de la Croix et l'organisation prend le nom de "Servantes-des-Pauvres". Ensuite elles vont prononcer des vœux religieux. C'est maintenant quarante pauvres qui sont accueillis dans un établissement plus confortable.

En décembre 1843, Jeanne Jugan est réélue supérieure, mais brusquement, l'abbé Le Pailleur déclare l'élection nulle, lui préférant Marie Jamet, qui a 23 ans et surtout plus malléable. Jeanne redevient quêteuse de l'ordre. Si pour Jeanne ce fut vraisemblablement douloureux, aux yeux de tous c'est elle, la créatrice et la garante de l'œuvre entreprise. D'ailleurs c'est elle qui va recevoir le prix Montyon de l'Académie française, d'une valeur de 3 000 francs. Ce prix était attribué chaque année par l'Académie française à un Français pauvre, auteur de l'action la plus méritante. Le 11 décembre 1845, pour le choix d'attribution du prix l'éloge de Jeanne Jugan va y être fait, devant un parterre d'illustres personnalités comme Victor Hugo, Lamartine, Chateaubriand…

Au début de l'année 1844, l'association change de nom officiel, les sœurs ayant choisi de s'appeler "Sœurs des Pauvres".

En Janvier 1846, Jeanne Jugan vient à Rennes pour faire la quête pour les pauvres de Saint-Servan et l'a fait annoncer par les journaux locaux qui rappellent alors le prix Montyon et le discours qui fut fait à l'Académie. Dès le premier jour de cette quête Jeanne Jugan remarque qu'à Rennes il y a également des mendiants comme à Saint-Servan, mais proportionnellement moins nombreux. Elle s'aperçoit qu'il y a beaucoup de misère dans les quartiers pauvres de la ville. Elle projette donc, avec l'autorisation de sa "supérieure" de fonder un établissement à Rennes.

Elle va alors trouver le préfet, le maire et d'autres personnes importantes enfin d'obtenir un dépôt de bienfaisance à Rennes. Dans un premier temps, elle va louer une vaste chambre, [[rue de Nantes}}, mais espère quelque chose de mieux. Alors qu'en compagnie de sa "supérieure", elle est à l'église Toussaints pour prier, une personne s'approche et demande si elle avait trouvé un lieu, n'ayant encore rien, elle s'entend répondre : "J'ai votre affaire". Aussitôt elles vont découvrir une maison située dans le faubourg de La Madeleine (ou faubourg de Nantes) dans un secteur où se trouvait autrefois une léproserie, où il est possible d'accueillir quarante à cinquante pauvres et un pavillon pouvant servir de chapelle.

A partir de là d'autres maisons vont ouvrir, à Dinan, Tours, Chartres, Angers, Nantes, Paris, Besançon, Nancy, Rouen, Bordeaux... En 1850, les Petites Sœurs sont plus d'une centaine dans onze "maisons d'asile", avec plus de six cents bénéficiaires. Le 29 mai 1852, le vœu de Jeanne se réalisa, Mgr l'évêque de Rennes, Brossay Saint-Marc approuva les statuts de la Famille Hospitalière des Petites-Sœurs-des-Pauvres ; de ce fait, la création de Jeanne Jugan devenait congrégation religieuse. En 1854, un décret pontifical confirme l'Institut des Petites-Sœurs-des-Pauvres comme congrégation à vœux simples.

Après être passée par Tours et Paris, la maison-mère des Petites Sœurs des Pauvres vient s'installer dans la périphérie de Rennes dans un nouveau domaine que l'on venait d'acheter à la Piletière, (l'actuelle maison de retraite des Petites Sœurs des Pauvres, avenue Général Leclerc). C'est en ce lieu que l'abbé Le Pailleur, officiellement supérieur général de la congrégation, décide que Jeanne Jugan doit rester et que désormais, elle ne devait plus avoir de relations suivies avec les bienfaiteurs, ni de fonction notable dans la congrégation, qu'elle devrait vivre cachée derrière les murs de la Piletière, elle a à peine 60 ans.

La maison-mère va ensuite être déplacée au Manoir de la Tour Saint-Joseph à Saint-Pern, près de Bécherel, situé à 35 kilomètres de Rennes en limite des Côtes-du-Nord (Côtes-d'Armor) et Jeanne Jugan va suivre et y rester pendant 27 ans, jusqu'à sa mort. D'ailleurs, elle n'est plus Jeanne Jugan mais uniquement "Sœur Marie de la Croix". Au fil des années, l'abbé Le Pailleur se fait reconnaître comme le fondateur et le supérieur général des Petites Sœurs des Pauvres.

Jeanne Jugan décède le 29 août 1879, à Saint-Pern (35), à l'âge 87 ans.

Se rendant compte que l'histoire des origines des la Congrégation des Petites Sœurs des Pauvres avait été déformée, le Saint-Siège fit faire une enquête. On apprend alors que l'Abbé Le Pailleur qui se faisait passer pour le fondateur, avait déformé la vérité auprès des nouvelles sœurs, que Jeanne Jugan n'était que la troisième. Lui se faisait donner des marques de respect excessives, qu'il exerçait une autorité absolue sur la congrégation, tout devait passer dans ses mains et toutes les décisions devaient être prises par lui. Il fut convoqué à Rome, en 1890, où il acheva ses jours dans un couvent.

Les Petites Sœurs des Pauvres sont actuellement représentées dans 31 pays étrangers. Jeanne Jugan fut béatifiée par le pape Jean-Paul II, le 30 octobre 1982 et fut canonisée par le pape Benoit XVI, le 11 octobre 2009.

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Note et références

  1. Wikipédia
  2. à partir de la notice rédigée par Joël DAVID, chargé d'odonymie à la Ville de Rennes, Rennes Métropole

Projet porté par Joël David Chargé d'odonymie à la Ville de Rennes

Propos mise à jour par Elisa Triquet Médiatrice numérique