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On annonce la visite à Rennes les 13 et 14 juillet 1941 du commissaire général à l'Éducation générale et aux Sports. Ledit commissaire est le grand champion de tennis Jean Borotra, entré dans le gouvernement de l'État français du Maréchal.<ref> Borotra quitta ses fonctions après le retour de Laval en avril 1942. Arrêté par les Allemands en novembre de la même année, il fut incarcéré, avant d'être envoyé en Allemagne, puis à Itter, en Autriche ; il fut libéré en mai 1945</ref>
Borotra pose la 1re pierre du [[société des Régates Rennaises - Aviron|club des régates rennaises]].


Accueilli par toutes les personnalités, ce sont deux grandes journées auxquelles va participer Borotra : à la piscine, puis pour la pose de la première pierre du club des Régates rennaises, et surtout, le dimanche, au stade municipal du [[vélodrome]] à 14 h 30, où ont lieu des démonstrations de gymnastique et d'athlétisme. Visitant les parcs, Borotra aura, au [[parc du Thabor]] des visées sur le carré Du Guesclin en vue d'y aménager un terrain de sports, au grand dam du maire [[ François Château]] mais l'idée fera long feu. L'''Ouest-Eclair'' rendra compte largement de cette visite, soulignant le succès de ces présentations au vélodrome, agrémentées de chants et de danses bretonnes devant une tribune de personnalités au premier rang desquelles se tenaient le préfet régional Ripert, Mgr Roques,<ref>[[rue Cardinal Roques]]</ref> archevêque et M. Château, maire. Ce qu'il taira c'est l'opération de nettoyage en urgence de la piste sur laquelle s'étalaient de grandes lettres en peinture noire "'''A bas Pétain et à bas Borotra''' ". Cette manifestation dissonante était l'œuvre de deux jeunes communistes :Joseph Boussin, 21 ans <ref>  
On annonce la visite à Rennes les 13 et 14 juillet 1941 du commissaire général à l'Éducation générale et aux Sports. Ledit commissaire est le grand champion de tennis Jean Borotra, entré dans le gouvernement de l'État français du Maréchal<ref>Borotra quitta ses fonctions après le retour de Laval en avril 1942. Arrêté par les Allemands en novembre de la même année, il fut incarcéré, avant d'être envoyé en Allemagne, puis sur la requête du roi Gustave V de Suède, tennisman averti, au château d'Itter, en Autriche, qui servait de lieu de détention principalement pour des personnalités françaises ; il fut libéré en mai 1945</ref>.
histoireetdevoirdememoire.wordpress.com </ref>(qui sera un des fusillés du 30 décembre 1942) et Rémi Lebrun, 16 ans, élève à l’école d’industrie du [[boulevard Laënnec]] à Rennes, qui sera un résistant osant dérober un revolver d'officier allemand du vêtement accroché au porte-manteau d'un café. Arrêté le 1er mars 1942, il ira de la [[prison Jacques-Cartier]] jusqu'en avril 1942 à la centrale de Fontevrault puis en camps de concentration dont il reviendra en mai 1945. Il deviendra parachutiste militaire. <ref> ''Ouest-Eclair'' des 13 et 15 juillet 1941</ref>
 
Accueilli par toutes les personnalités, ce sont deux grandes journées auxquelles va participer Borotra : à la piscine, puis pour la pose de la première pierre du club des Régates rennaises, et surtout, le dimanche, au stade municipal du [[vélodrome]] à 14 h 30, où ont lieu des démonstrations de gymnastique et d'athlétisme. Visitant les parcs, Borotra aura, au [[parc du Thabor]] des visées sur le carré Du Guesclin en vue d'y aménager un terrain de sports, au grand dam du maire [[François Château]] mais l'idée fera long feu. L'''Ouest-Eclair'' rendra compte largement de cette visite, soulignant le succès de ces présentations au vélodrome, agrémentées de chants et de danses bretonnes devant une tribune de personnalités au premier rang desquelles se tenaient le préfet régional Ripert, Mgr Roques<ref>[[rue Cardinal Roques]]</ref>, archevêque et M. Château, maire. Ce qu'il taira c'est l'opération de nettoyage en urgence de la piste sur laquelle s'étalaient de grandes lettres en peinture noire "'''A bas Pétain et à bas Borotra''' ". Cette manifestation dissonante était l'œuvre de deux jeunes communistes : Joseph Boussin, 21 ans<ref>  
histoireetdevoirdememoire.wordpress.com </ref> (qui sera un des fusillés du 30 décembre 1942) et Rémi Lebrun, 16 ans, élève à l’école d’industrie du [[boulevard Laënnec]] à Rennes, qui sera un résistant osant dérober un revolver d'officier allemand du vêtement accroché au porte-manteau d'un café. Arrêté le 1er mars 1942, il ira de la [[prison Jacques-Cartier]] jusqu'en avril 1942 à la centrale de Fontevrault, dans le Maine-et-Loire, qui avait pris place au sein de l'abbaye bénédictine, puis en camps de concentration dont il reviendra en mai 1945. Il deviendra parachutiste militaire<ref>''Ouest-Eclair'' des 13 et 15 juillet 1941</ref>.




====Références====
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Version du 4 juin 2020 à 08:30

Borotra à Rennes.jpg

Borotra pose la 1re pierre du club des régates rennaises.

On annonce la visite à Rennes les 13 et 14 juillet 1941 du commissaire général à l'Éducation générale et aux Sports. Ledit commissaire est le grand champion de tennis Jean Borotra, entré dans le gouvernement de l'État français du Maréchal[1].

Accueilli par toutes les personnalités, ce sont deux grandes journées auxquelles va participer Borotra : à la piscine, puis pour la pose de la première pierre du club des Régates rennaises, et surtout, le dimanche, au stade municipal du vélodrome à 14 h 30, où ont lieu des démonstrations de gymnastique et d'athlétisme. Visitant les parcs, Borotra aura, au parc du Thabor des visées sur le carré Du Guesclin en vue d'y aménager un terrain de sports, au grand dam du maire François Château mais l'idée fera long feu. L'Ouest-Eclair rendra compte largement de cette visite, soulignant le succès de ces présentations au vélodrome, agrémentées de chants et de danses bretonnes devant une tribune de personnalités au premier rang desquelles se tenaient le préfet régional Ripert, Mgr Roques[2], archevêque et M. Château, maire. Ce qu'il taira c'est l'opération de nettoyage en urgence de la piste sur laquelle s'étalaient de grandes lettres en peinture noire "A bas Pétain et à bas Borotra ". Cette manifestation dissonante était l'œuvre de deux jeunes communistes : Joseph Boussin, 21 ans[3] (qui sera un des fusillés du 30 décembre 1942) et Rémi Lebrun, 16 ans, élève à l’école d’industrie du boulevard Laënnec à Rennes, qui sera un résistant osant dérober un revolver d'officier allemand du vêtement accroché au porte-manteau d'un café. Arrêté le 1er mars 1942, il ira de la prison Jacques-Cartier jusqu'en avril 1942 à la centrale de Fontevrault, dans le Maine-et-Loire, qui avait pris place au sein de l'abbaye bénédictine, puis en camps de concentration dont il reviendra en mai 1945. Il deviendra parachutiste militaire[4].


Références

  1. Borotra quitta ses fonctions après le retour de Laval en avril 1942. Arrêté par les Allemands en novembre de la même année, il fut incarcéré, avant d'être envoyé en Allemagne, puis sur la requête du roi Gustave V de Suède, tennisman averti, au château d'Itter, en Autriche, qui servait de lieu de détention principalement pour des personnalités françaises ; il fut libéré en mai 1945
  2. rue Cardinal Roques
  3. histoireetdevoirdememoire.wordpress.com
  4. Ouest-Eclair des 13 et 15 juillet 1941