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Le 11 mai 1944, une étrange conférence se tient à Rennes, au théâtre municipal. Au secours de la collaboration survient... un Britannique d'une famille connue et engagée, puisqu'il s'agit du fils de Léopold Amery, secrétaire d'Etat pour l'Inde dans le cabinet de Churchill, {{w|John Amery}}, 32 ans. À Paris, il avait rencontré Jacques Doriot, <ref> [[Attentat contre Doriot le 19 avril 1942]]</ref> avec qui il voyagea en Autriche, en Italie et en Allemagne pour assister aux résultats du fascisme dans ces pays | Le 11 mai 1944, une étrange conférence se tient à Rennes, au théâtre municipal. Au secours de la collaboration survient... un Britannique d'une famille connue et engagée, puisqu'il s'agit du fils de Léopold Amery, secrétaire d'Etat pour l'Inde dans le cabinet de Churchill, {{w|John Amery}}, 32 ans. Il avait participé à la guerre civile espagnole combattant du côté de Franco. À Paris, il avait rencontré Jacques Doriot, <ref> [[Attentat contre Doriot le 19 avril 1942]]</ref> avec qui il voyagea en Autriche, en Italie et en Allemagne pour assister aux résultats du fascisme dans ces pays à partir desquelles il donna à la radio des plaidoyers en faveur de l'Allemagne nazie. Après l'invasion de l'URSS par l'Allemagne, il avait publié en 1943 un livre, ''England and Europe'', qui prônait la création d'une unité combattante, composée uniquement de volontaires anglo-saxons anti-communistes, qu'il baptisa : "Legion of St.George", pour combattre aux côtés de l'Allemagne. Sa première campagne de recrutement eut lieu à Saint-Denis, dans un camp de prisonniers de guerre, où il s’adressa sans succès à 50 détenus de divers pays du Commonwealth britannique. Au total, seulement 300 prisonniers britanniques répondront à son appel pour former le "SS British Free Corps", en quelque sorte une LVF britannique, incorporée en 1944, comme la légion française, dans la Waffen SS mais qui ne fut pas combative. | ||
À Rennes, les collaborationnistes pensent donc avoir en sa personne un remarquable exemple de la voie qu'ils préconisent puisqu'il s'agit d'un Anglais et on met en avant le nom de Churchill. | À Rennes, les collaborationnistes pensent donc avoir en sa personne un remarquable exemple de la voie qu'ils préconisent puisqu'il s'agit d'un Anglais et on met en avant le nom de Churchill. |
Version du 2 mai 2020 à 12:50
Le 11 mai 1944, une étrange conférence se tient à Rennes, au théâtre municipal. Au secours de la collaboration survient... un Britannique d'une famille connue et engagée, puisqu'il s'agit du fils de Léopold Amery, secrétaire d'Etat pour l'Inde dans le cabinet de Churchill, John Amery , 32 ans. Il avait participé à la guerre civile espagnole combattant du côté de Franco. À Paris, il avait rencontré Jacques Doriot, [1] avec qui il voyagea en Autriche, en Italie et en Allemagne pour assister aux résultats du fascisme dans ces pays à partir desquelles il donna à la radio des plaidoyers en faveur de l'Allemagne nazie. Après l'invasion de l'URSS par l'Allemagne, il avait publié en 1943 un livre, England and Europe, qui prônait la création d'une unité combattante, composée uniquement de volontaires anglo-saxons anti-communistes, qu'il baptisa : "Legion of St.George", pour combattre aux côtés de l'Allemagne. Sa première campagne de recrutement eut lieu à Saint-Denis, dans un camp de prisonniers de guerre, où il s’adressa sans succès à 50 détenus de divers pays du Commonwealth britannique. Au total, seulement 300 prisonniers britanniques répondront à son appel pour former le "SS British Free Corps", en quelque sorte une LVF britannique, incorporée en 1944, comme la légion française, dans la Waffen SS mais qui ne fut pas combative.
À Rennes, les collaborationnistes pensent donc avoir en sa personne un remarquable exemple de la voie qu'ils préconisent puisqu'il s'agit d'un Anglais et on met en avant le nom de Churchill. Le 13 mai, le journal rend compte des propos de John Amery venu à Rennes dans sa série de conférences. Il dit combattre non pas l'Angleterre, sa patrie qu'il aime profondément, mais la "clique ploutocratique qui la gouverne et son chef d'orchestre Winston Churchill". Prétendant parler au nom de millions d'Anglais, il dénonce aussi sa "minorité enjuivée" et ne manque pas de vanter les "admirables soldats de la Wehrmacht" qui combattent le "bolchevisme judéo-mongol". Le journal indique que "Très applaudi, M. John Amery reçut les remerciements de M. Guillemot qui traduisit, en termes excellents,les sentiments de l'auditoire". [2] Il ne semble pas que le conférencier ait tiré argument du tout récent bombardement britannique de Bruz[3]
Arrêté à Milan, John Amery assuma pleinement son comportement. En novembre 1945, il est jugé pour trahison. Lors d’une audience préliminaire, il fait valoir qu’il n’avait jamais attaqué la Grande-Bretagne et était un anti-communiste. Il plaide coupable à huit chefs d’accusation de trahison. Il est immédiatement condamné à mort. L’ensemble des procédures a duré huit minutes. Il fut donc condamné à mort pour trahison et pendu à la prison de Wandsworth à Londres par Albert Pierrepoint, le célèbre bourreau, à 09h00 le 19 décembre 1945. Le corps fut enterré dans une tombe anonyme au cimetière de la prison de Wandsworth. En 1996, après la mort de sa mère, la famille le fit exhumer et incinérer et les cendres furent dispersées en France selon la demande d’Amery.
Lien interne
- ↑ Attentat contre Doriot le 19 avril 1942
- ↑ Jacques Guillemot, rédacteur en chef du quotidien La Bretagne
- ↑ Bombardement de Bruz du 8 mai 1944