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Version du 26 février 2020 à 16:35
Louise Bodin, "la bolchevique aux bijoux".
Journaliste et militante politique qui lutta pour l'égalité et la dignité des femmes[1]
(Paris 23 mai 1877 Paris - 3 février 1929, Rennes)
Louise Berthaut, Parisienne de 22 ans, dont le père était fonctionnaire municipal à Paris pendant la Commune, épouse un jeune médecin rennais et s'installe à Rennes en janvier 1898, 17 bis,quai Chateaubriand, puis 6, rue La Fayette et cette Parisienne, devenue Mme Eugène Bodin, n'apprécie pas cette ville de province et sa Vilaine qui mérite bien son nom, estime-t-elle. Pendant sa brève vie de 52 années, elle éprouve le remords d'être une privilégiée et aura la foi en une révolution qui devra apporter le bonheur aux plus défavorisés, d'où sa vie de combat contre toutes les injustices. En 1913, elle fait partie des Rennaises qui fondent un groupe local de l'Union française pour le suffrage des femmes, va proposer des articles et sort, à l'été 1914, un livre "Les Petites Provinciales (ou Lettres écrites par une provinciale à plusieurs de ses amis)".
En 1917, elle est avec Colette Reynaud la fondatrice et l’animatrice du journal La Voix des femmes, auquel collaborent de grandes figures du féminisme, comme Nelly Roussel et Hélène Brion. Elle est une pacifiste militante pendant la première guerre mondiale. Elle adhère à la 3e Internationale en novembre 1920 et pour elle, il s'agissait moins d'adhérer au parti communiste que de professer une foi. En 1921, après le congrès de Tours, Louise Bodin adhéra au Parti communiste et abandonne La Voix des femmes pour fonder Le Journal des femmes communistes. Elle publia plus de 500 articles dans le Populaire, l'Humanité, l'Ouvrière, La Pensée bretonne. Dès 1921, elle est secrétaire de la Fédération communiste d'Ille-et-Vilaine : c'est "la bolchevique aux bijoux" pour des bourgeois rennais qui la croisent le soir revenant de la Halle aux Toiles avec un groupe d'ouvriers qui la raccompagnent jusqu'à la rue La Fayette, elle, cultivée, issue d'un milieu bourgeois, épouse d'un professeur à l’École de médecine de Rennes, mère de trois enfants !
Elle dira d'une voix caustique ou amusée la vie des mères et des femmes dans le Rennes d'avant 1914, où on lave le linge dans la Vilaine, mais aura surtout une voix émouvante pour décrire la détresse des mères et des épouses pendant la guerre. Elle prend la parole dans de nombreux meetings en Ille-et-Vilaine, utilisant ses talents d'oratrice. Elle aura été successivement féministe, pacifiste, socialiste, communiste, voire trotskiste.
Malade, elle aime se reposer au Teilleau, leur propriété au milieu des champs et des fermes, en bordure de la route d'Antrain (actuellement juste avant la rocade nord). Elle donne sa démission à l'issue du second congrès du Parti communiste français, désapprouvant la victoire du centre contre sa gauche. Malade depuis longtemps, elle décède le 3 février 1929. L'Ouest-Éclair ne lui consacrera pas une ligne, hormis le faire-part de décès et d'obsèques en l'église N.-D. de Bonne-Nouvelle, mais les Nouvelles Rennaises la salueront[2]. Aucune rue de Rennes ne porte le nom de cette féministe engagée mais une crèche collective municipale de Rennes porte son nom (2, square de Copenhague). Une petite plaque rappelle qu'elle a habité au 6, rue La Fayette.
Notes et références
- ↑ Texte de la plaque apposée au n° 6, rue La Fayette, à Rennes
- ↑ La bolchevique aux bijoux, Louise Bodin, par Colette Cosnier, éd. Pierre Horay-1988.
Pour déambuler dans les rues de Rennes, son histoire et la Collection YRG, cliquer ici 228 ou ici 124
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