A l'occasion des 80 ans de la libération de Rennes, (re)découvrez l'ensemble des
contributions autour de la Seconde Guerre mondiale et de la libération sur Wiki-Rennes.
« Cleunay » : différence entre les versions
(lien interne) |
Aucun résumé des modifications |
||
Ligne 6 : | Ligne 6 : | ||
=== Les calvinistes rennais au 16e siècle=== | === Les calvinistes rennais au 16e siècle=== | ||
Au 16e siècle le culte protestant de l'Eglise Réformée avait pris place à l'entrée de la [[rue Saint-Hélier]], en bordure du chemin du moulin de Saint-Hélier, au manoir de Bouzillé, propriété de messire Escoufflart de Mesmenier, huguenot, qui accueillait ses coreligionnaires dans sa grande salle, premier temple protestant de Rennes<ref>''Au long de la voie douloureuse...'' L. B. Ouest-Eclair, 17 juillet 1944</ref> où, en 1560, les calvinistes n'étaient qu'une soixantaine, ce qui n'empêchait pas une haine populaire de se manifester contre eux, avec par exemple des placards menaçants représentant une potence et une cage contenant un homme, tel celui affiché à la porte d'un membre du consistoire, le médecin Melot. En [[Juillet 1560 : pluie et protestants boucs émissaires]] vont de pair et l'on va sus au manoir de Bouzillé. Mais il n'y eut pas de Saint-Barthélémy à Rennes, la force armée ayant empêché des attaques contre des domiciles de protestants<ref>''Histoire de Rennes'', p.236, Émile Ducrest de Villeneuve et D. Maillet. Edouard Morault, libraire. Rennes - 1845 </ref>. Toutefois on constate que, les protestants ayant réclamé, conformément au nouvel édit de tolérance, un lieu de culte, le roi Charles IX, à la requête des Rennais, défendit "l'exercice de la nouvelle et prétendue religion dréformée dans ladicte ville et fauxbourgs". | Au 16e siècle le culte protestant de l'Eglise Réformée avait pris place à l'entrée de la [[rue Saint-Hélier]], en bordure du chemin du moulin de Saint-Hélier, au manoir de Bouzillé, propriété de messire Escoufflart de Mesmenier, huguenot, qui accueillait ses coreligionnaires dans sa grande salle, premier temple protestant de Rennes<ref>''Au long de la voie douloureuse...'' L. B. Ouest-Eclair, 17 juillet 1944</ref> où, en 1560, les calvinistes n'étaient qu'une soixantaine, ce qui n'empêchait pas une haine populaire de se manifester contre eux, avec par exemple des placards menaçants représentant une potence et une cage contenant un homme, tel celui affiché à la porte d'un membre du consistoire, le médecin Melot. En [[Juillet 1560 : pluie et protestants boucs émissaires]] vont de pair et l'on va sus au manoir de Bouzillé que l'on espérait écroulé dans la [[Vilaine]]. Mais il n'y eut pas de Saint-Barthélémy à Rennes, la force armée ayant empêché des attaques contre des domiciles de protestants<ref>''Histoire de Rennes'', p.236, Émile Ducrest de Villeneuve et D. Maillet. Edouard Morault, libraire. Rennes - 1845 </ref>. Toutefois on constate que, les protestants ayant réclamé, conformément au nouvel édit de tolérance, un lieu de culte, le roi Charles IX, à la requête des Rennais, défendit "l'exercice de la nouvelle et prétendue religion dréformée dans ladicte ville et fauxbourgs". | ||
===Le temple protestant à Cleunay au 17 e siècle=== | ===Le temple protestant à Cleunay au 17 e siècle=== |
Version du 18 août 2018 à 15:59
Cleunay est la partie ouest du quartier Cleunay-Arsenal Redon. Cleunay vient de l’ancien français « clos naye » signifiant clos noyé. cette partie de la ville était régulièrement inondée jusqu'à l'automne 1974, avant que la ville de Rennes n'effectuât des travaux sur la Vilaine[1].
Histoire
Les calvinistes rennais au 16e siècle
Au 16e siècle le culte protestant de l'Eglise Réformée avait pris place à l'entrée de la rue Saint-Hélier, en bordure du chemin du moulin de Saint-Hélier, au manoir de Bouzillé, propriété de messire Escoufflart de Mesmenier, huguenot, qui accueillait ses coreligionnaires dans sa grande salle, premier temple protestant de Rennes[2] où, en 1560, les calvinistes n'étaient qu'une soixantaine, ce qui n'empêchait pas une haine populaire de se manifester contre eux, avec par exemple des placards menaçants représentant une potence et une cage contenant un homme, tel celui affiché à la porte d'un membre du consistoire, le médecin Melot. En Juillet 1560 : pluie et protestants boucs émissaires vont de pair et l'on va sus au manoir de Bouzillé que l'on espérait écroulé dans la Vilaine. Mais il n'y eut pas de Saint-Barthélémy à Rennes, la force armée ayant empêché des attaques contre des domiciles de protestants[3]. Toutefois on constate que, les protestants ayant réclamé, conformément au nouvel édit de tolérance, un lieu de culte, le roi Charles IX, à la requête des Rennais, défendit "l'exercice de la nouvelle et prétendue religion dréformée dans ladicte ville et fauxbourgs".
Le temple protestant à Cleunay au 17 e siècle
Le village de Cleunay est mentionné dès 1153 comme existant déjà depuis longtemps "pretermissis antiquis cassamentis veteris ville Cloonei" (Pouillé de Rennes) : il relevait de l'Abbaye de Saint-Georges puis du Chapitre de Rennes et fut le lieu de réunion des Calvinistes[4].
Au 17 e siècle les protestants y disposaient d'un temple qui fut l'objet de l'ire des catholiques et sera démoli quatre fois en cinquante ans ! Ainsi, le 14 juillet 1651 "la presche des huguenots à Cleuné" fut il brûlé et rasé par un mouvement populaire, en représailles des coups de pistolet tirés par un noble protestant, Amaury Gouyon, marquis de la Moussaye, sur des gens au boulevard de Toussaints. Il fut reconstruit avec "défense d'y toucher sous peine de la vie"... Las, dix ans plus tard, il fut à nouveau incendié en janvier 1661 par le peuple en colère, un protestant nommé Caillon ayant refusé d'avouer le vol d'un calice et de livrer ses complices. Le bourgeois rennais René Duchemin écrivait à ce propos dans son journal: "Le 7 janvier, au grand bout de Cohue, il fut pendu et brûlé un nommé Caillon, hérétique, et l'un des coupables des sacrilèges faits par ceux de la maison de la Roche-Giffart, lequel Caillon mourut dans son hérésie et ne voulut déclarer aucune chose de ce qui s'était passé et ainsi sauva ses autres complices ; de quoi le simple peuple s'étant indigné, ils furent le même jour au soir mettre le feu au prêche de Cleunay qui fut tout brûlé"[5][6]. Le 25 avril 1675, lors de la révolte du papier timbré, le temple protestant est incendié sous prétexte que des commis des tabacs et du papier timbré sont de "la religion". Après la révocation de l'édit de Nantes le temple fut à nouveau détruit en 1685. Les registres de la paroisse protestante du temple de Cleunay / Cleusné de Rennes couvrent la période de 1663 à 1685 pour les baptêmes, 1645 à 1685 pour les mariages et 1668 à 1685 pour les sépultures. Pour la période 1645-1685, les Archives de Rennes conservent les registres du temple protestant de Cleunay.
Le quotidien rennais L'Ouest-Éclair nous donne quelques explications sur la vie au sein du village de Cleuné en 1901, dans un article traitant d'un meurtre :
« Les vieux historiens bretons nous racontent que ce village s'appelait jadis Cleunay.
D'autres soutiennent qu'il s'agit simplement de Cleuné. A l'heure où la réforme de l'orthographe bat son plein, nous ne nous ne nous arrêterons pas à ce léger détail. [...]
Est-il bien besoin de dépeindre le hameau de Cleuné? Il est bien connu des Rennais. En montant le faubourg de Redon, on arrive en face l'usine à gaz. Un chemin tracé en face l'usine longe la ligne de la Compagnie de l'Ouest et aboutit à une autre voie voisine de la soierie Cathelineau. A la jonction de ces deux voies, on suit un chemin qui conduis directement à la Prévalaye.
Cleuné doit compter au moins soixante habitants, et la vie active de ce carrefour se passe entre deux auberges, le cabaret Morice et le cabaret Neveu.
Ce n'est pas petite affaire que ces deux noms dans ce petit pays, et on le comprendra facilement par les explications très simples qui vont suivre :
Depuis l'année dernière, deux groupes se sont formés. Pourquoi ? Il serait trop long de le dire. Il y a des questions de travail, des ambitions de journaliers et peut être aussi des rivalités de famille.
De part et d'autre, on s'est présenté fréquemment devant le juge de paix, pour des bagatelles, pour de simples propos. [...]
A l'auberge Neveu, qui porte l'enseigne de la Grande-Maison, nous trouvons un cabaret qui eût fait triste mine à l'Exposition universelle. On marche sur la terre ; l'installation est des plus sommaires. Une grande cheminée dans laquelle on va griller des saucisses que dévoreront les clients habituels du lundi. [...]
Nous avons dit que le hameau de Cleuné ne compte que deux auberges : les maisons Neveu et Morice.
Cette dernière se trouve droite en venant de Rennes. Elle est au bord de la route. L'auberge Neveu est située à trente mètres plus haut, du côté opposé. Ce sont deux forts occupés par des ennemis d'où les observations sont des plus faciles. »
— L'Ouest-Eclair
Origine : Numéro du 12 mars 1901 • Recueilli par Manu35 • 2018 • licence
L'époque contemporaine
Ce quartier ne fut pas peuplé très tôt à cause de la nature marécageuse du terrain. De 1931 à 2000, la population est passée de 592 habitants à 6500. Les fermiers ont d’abord laissé place aux maraîchers qui approvisionnaient Rennes puis aux ouvriers et employés.
Après la Seconde Guerre mondiale et ses bombardements, la pénurie de logements conduit à la construction de cités précaires. Dans les années 50, après le camp de la Guérinais, apparaissent la cité d’urgence, la cité des « Malgré–Tout » (1952), la cité « Champignons »…
A partir de l’année 1956, des immeubles HLM sont construits : l’opération « Million » : le square Colmar, le square Germain Gautier, la rue Ferdinand de Lesseps, la rue André Trasbot, la rue Champion de Cicé…
Puis viennent la cité « Champignons », les immeubles de la rue Jules Lallemand et de la rue Ferdinand de Lesseps, qui permettent l’accession à la propriété. C’est le début de la mixité sociale.
En 1961, un centre social est créé.
En 1962, création d'une MJC (qui deviendra l'Antipode MJC Rennes).
En 1963 est créé le Comité de quartier.
En 1966 s'implante une section du Cercle Paul Bert.
En 1974 est créée la Maison des Familles.
En 1983, la nouvelle délimitation des quartiers intègre Cleunay au quartier Cleunay-Arsenal Redon.
En 1984, construction des premières maisons de la ZAC de Cleunay, en bois :Les Maisons bois de Cleunay (le Clos du Cèdre)
La clinique de la Sagesse est construite en 1991-1992, la Maison de retraite de Cleunay ouvre en 1996.
La bibliothèque ouvre en 1992.
La première braderie est organisée en 1996.
En 1999, l'artiste Robert Milin installe sur Cleunay une de ses œuvres : « Cleunay : ses gens ».
Un nouveau centre commercial arrive en 2000, à l'emplacement de l'ancienne usine d'épuration.
En 2009, les Tombées de la nuit s'installent en partie sur le quartier pour leur festival.
Références
- ↑ Sources : Le Pont 9 - La voix des habitants d'Arsenal-Redon-Cleunay-numéro 18, décembre 2010, page 2, article de Jean Quéniard "Aux origines de Cleunay : L'eau"
- ↑ Au long de la voie douloureuse... L. B. Ouest-Eclair, 17 juillet 1944
- ↑ Histoire de Rennes, p.236, Émile Ducrest de Villeneuve et D. Maillet. Edouard Morault, libraire. Rennes - 1845
- ↑ infobretagne.com
- ↑ Journal d'un bourgeois de Rennes au 17e siècle, Ed. Apogée, Rennes, 1992, p. 143.
- ↑ Un certain regard sur Rennes au XVII e siècle, par Floriane Machard. Bulletin et mémoires de la Société archéologique & historique d'Ille-et-Vilaine. tome CXVIII - 2014
Travaux universitaires
- Bodha Nandcoomar
- Urbanisme opérationnel et concertation à Cleunay
- Diplôme d'études approfondies de géographie, Rennes 2, 1981, 259 p.
Bibliothèque des Sciences Sociales
- Hoski Zakaria
- Les mutations socio-économiques d'une zone urbaine et ses problèmes d'aménagement : le quartier de Redon-Arsenal à Rennes (1954 à 1982)
- Maîtrise de géographie, Rennes 2, 1982, 104 p.
Bibliothèque des Sciences Sociales
- Bellec Isabelle
- Essai d'analyse de la structure de la propriété immobilière dans le quartier Arsenal-Redon-La Mabilais (1975-1985)
- Diplôme d'études approfondies de géographie, Rennes 2, 1986, 82 p.
Bibliothèque des Sciences Sociales
- Blain Geneviève
- La maison des familles, un espace d'éducation permanente : observation d'une pratique sociale menée dans un quartier de Rennes, Cleunay (1986-1987)
- DHEPS : Collège coopératif de Bretagne, Rennes 2, 1987, 180 p.
Bibliothèque Centrale Espace documentaire campus La Harpe
- Hureau J.
- La zone d'aménagement concerté de Cleunay
- Maîtrise d'administration économique et sociale, Rennes 2, 1992, 135 p.
Bibliothèque des Sciences Sociales
- Delavigne Isabelle
- La zone d'aménagement concerté de Cleunay : un instrument de remodelage des formes, des activités, du profil social dans un quartier périphérique
- Maîtrise de géographie, Rennes 2, 1994, 257 p.
Bibliothèque des Sciences Sociales
- Michaux Servane
- Réhabilitation d'une population et de son espace par la rénovation de son habitat : exemple de la cité d'urgence de Cleunay et de la cité de transit C. Géniaux
- Maîtrise de géographie, Rennes 2, 1995, 160 p.
Bibliothèque des Sciences Sociales
- Hamon Annie
- Étude de marché des activités culturelles des enfants sur le quartier de Cleunay
- Maîtrise d'administration économique et sociale, Rennes 2, 1996, 79 p.
Bibliothèque des Sciences Sociales
- Vitre Jacques
- L'espace vécu de l'adolescent : l'exemple de Cleunay à Rennes
- Maîtrise de géographie, Rennes 2, 2002, 125 p.
Bibliothèque des Sciences Sociales
- Pichoff Alexandra
- La restructuration d'un quartier rennais : Cleunay , évolution récente et aménagement
- Maîtrise de géographie, Rennes 2, 2002, 200 p.
Bibliothèque des Sciences Sociale