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Version du 9 mai 2016 à 16:18
A Rennes, seul subsiste un lavoir, près du boulevard de Chézy ; il se situe sur la rive droite de l'Ille juste avant qu'elle ne rejoigne le Canal d’Ille-et-Rance (sous le boulevard de Chézy), à l'arrière de l’École régionale d'architecture. Il n'est visible que de la promenade discrète du bord de l’Ille, rive gauche (allée Guillaume Chauvin), car il est en bordure de la rive droite où il n'est plus accessible ; on l'aperçoit aussi parfaitement depuis le porche du 99, rue de Dinan.
Ce lavoir est le témoin des bâtiments construits à façon en matériaux durables dans la tradition du bâti de pays de l'époque (Murs en terre -charpente bois). Ils permettent d'être à l'abri des intempéries et offrent un plus avec des équipements tels que des chaudières à bois, indispensables pour qui veut faire bouillir son linge à l'eau de javel ainsi que de multiples accessoires.
Construit en 1880, l’ouvrage appartenait à la famille Briand. Il est constitué de deux étages. Au rez-de-chaussée, les blanchisseuses s’installaient sur une marche au bord de l’eau avec battoirs, planches à laver, brosses et savon, et elles étendaient leur linge sur des fils, à l'étage sous le toit d'ardoises.
Les propriétaires louent les emplacements et proposent différents services. Le lavoir accueille les employées des blanchisseries, des laveuses indépendantes qui travaillent "au paquet" et des ménagères. La location de l'emplacement sur la contremarche est obligatoire, que ce soit à la demi-journée, à la journée ou plus; son prix s'établit dans les années 1930 entre 0,50F et 1,25F. Moyennant paiement, il est aussi possible de disposer de planches à laver, des boîtes à laver (les laveuses s'y agenouillent pour se protéger de l'eau), des brosses, de la lessive, de l'eau de javel, du savon et finalement un métrage sur le fil à linge pour le séchage. Trois foyers de briques contenant les chaudières en fonte étaient encore visibles jusqu'à il y a peu.
Fort logiquement, les propriétaires des lavoirs développent des ateliers de blanchissage et de repassage car l'ensemble de ces tâches forment un tout. La blanchisserie BRIAND est attenante au lavoir. Chez les BRIAND, un atelier de fabrication d'ustensiles en bois (baquets cerclés, épingles à linge) vient en complément et fournit du travail aux hommes de la famille. Avant sa mort, en 1919, M. BRIAND est à la tête d'une quinzaine d'ouvriers. Pour conserver ou augmenter leur clientèle, toutes ces entreprises artisanales comptent sur leur réputation : linge livré propre et sans pertes ou dommages d'aucune sorte. On aime également citer les clients prestigieux. La fréquentation connaît des pointes en hiver et au printemps.
Après un ralentissement régulier de ses activités dû aux progrès des blanchisseries industrielles et à l'entrée des "lave-linge" dans les foyers dans la seconde moitié du XX° siècle; le Lavoir de Chézy BRIAND a cessé son activité en 1963 et a ensuite servi d’abri pour les pêcheurs.
Préservation du lavoir
Préservé jusqu'à ce jour des démolitions, même s'il est bien mal en point, le lavoir de Chézy reste là, pour faire trace d'un mode de vie ardu sans le confort moderne plus douillet, mécanisé et informatisé d'aujourd'hui.
Acquis par la Ville de Rennes, il est répertorié comme un élément de patrimoine rennais important (trois étoiles dans le classement de la Ville). Malgré ce statut, le lavoir menace ruine: le toit d'ardoise s'affaisse et est troué à maints endroits et les piliers de bois se délitent.
Les habitants, divers collectifs des environs et depuis 2004, Les Amis du Patrimoine rennais interviennent régulièrement près de la Ville de Rennes pour réclamer la sauvegarde et la réhabilitation du Lavoir de Chézy. De multiples articles de journaux et magazines ont évoqué cet endroit pour souligner sa beauté bucolique et se désoler de sa décrépitude. Bon nombre d'étudiant(e)s ont produit des travaux remarquables concernant son histoire, sa remise en état, sa place dans le cœur des rennais, son positionnement de réaffectation future. La plupart restent affectivement attaché(e)s à cet équipement et se soucient toujours de son devenir. Des institutions comme l'Office de Tourisme quand il était associatif, les Amis des Musées, ont insisté sur l'importance de tels sites, sur un cheminement vert de traversée de Rennes Est-ouest, dans le développement de l'attrait touristique.
Lors des États généraux de la culture en 2015, La Ville de Rennes s'est engagée a mener "l’expérimentation d’un projet-pilote pour la restauration du lavoir de Chézy qui associe les élèves de l’école d’architecture, les associations de protection du patrimoine et les habitants".
Avenir du Lavoir
Dans la foulée des Etats généraux de la Culture, le lancement des budgets participatifs à Rennes dans le cadre de la Fabrique Citoyenne a été l'occasion de relancer le débat de l'avenir du Lavoir. En effet, 7 projets différents ont été déposés. 5 d'entre eux demandaient la rénovation du Lavoir, deux d'entre eux esquissaient des usages futurs pour ce lieu :
- celui déposé par un certain RB
- celui déposé par l'association "Le bal Pirate"
Lors du vote du premier budget participatif proposé par la Ville et approuvé le 14 mùrs 2016, 54 projets ont été retenus par les votse des habitants et la mise en valeur du lavoir de Chézy a été classé deuxième,de peu derrière un projet de jardins flottants sur la Vilaine.
Voir aussi
- Rennes d'histoire et de souvenirs - quatrain 28.