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« Attentat contre Doriot le 19 avril 1942 » : différence entre les versions

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===Au théâtre===
En Ille-et-Vilaine, le Parti populaire français (PPF), parti fasciste et collaborationniste, est surtout présent à Saint-Malo. Très active, la section malouine organise la venue de Jacques Doriot, chef du parti, à Rennes le dimanche 19 avril 1942. Le lieutenant Doriot, de la Légion des volontaires français contre le bolchevisme, dira ce qu'il a vu en Russie. Le théâtre municipal est rempli et des centaines de Rennais sont présents sur la place de la Mairie afin d'écouter la retransmission  par haut-parleur du discours de Doriot qui méne sa croisade anti-bolchevique. Un attentat a été organisé par l'OS (Organisation Spéciale de Combat), dont le responsable pour l'Ille-et-Vilaine et le Morbihan est Edouard Hervé, et les FTPF (Francs-Tireurs et Partisans Français. Le journal du lendemain traite sur 3 pages du discours de Doriot mais ne relate l'attentat qu'en quelques lignes :
En Ille-et-Vilaine, le Parti populaire français (PPF), parti fasciste et collaborationniste, est surtout présent à Saint-Malo. Très active, la section malouine organise la venue de Jacques Doriot, chef du parti, à Rennes le dimanche 19 avril 1942. Le lieutenant Doriot, de la Légion des volontaires français contre le bolchevisme, dira ce qu'il a vu en Russie. Le théâtre municipal est rempli et des centaines de Rennais sont présents sur la place de la Mairie afin d'écouter la retransmission  par haut-parleur du discours de Doriot qui méne sa croisade anti-bolchevique. Un attentat a été organisé par l'OS (Organisation Spéciale de Combat), dont le responsable pour l'Ille-et-Vilaine et le Morbihan est Edouard Hervé, et les FTPF (Francs-Tireurs et Partisans Français. Le journal du lendemain traite sur 3 pages du discours de Doriot mais ne relate l'attentat qu'en quelques lignes :


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Après sa visite, une section est créée à Rennes. Quelques mois plus tard, les membres du PPF d'Ille-et-Vilaine, seulement une soixantaine, continuent, comme ceux des autres départements, à provoquer  des arrestations de juifs ou de résistants, faisant ainsi du PPF une sorte de police supplétive.
Après sa visite, une section est créée à Rennes. Quelques mois plus tard, les membres du PPF d'Ille-et-Vilaine, seulement une soixantaine, continuent, comme ceux des autres départements, à provoquer  des arrestations de juifs ou de résistants, faisant ainsi du PPF une sorte de police supplétive.


L'auteur de l'attentat était '''Maurice Fourrier''', 19 ans, ajusteur et agent technique au dépôt de la SNCF. Il fut arrêté le 11 juillet 1942, jugé avec 28 camarades communistes par le tribunal militaire allemand, notamment pour divers attentats perpétrés à Rennes, avec Maurice Leost de mars à juillet 1942 : le 22 mars contre les bureaux du Rassemblement national populaire ( RNP), de ceux de la Légion des volontaires français (LVF), 9 [[rue Nationale]], le 4 juin, contre un immeuble occupé par des Allemands [[boulevard de Sévigné]] et contre un lieu de réunion de la Wehrmacht, [[boulevard  Solférino]] le 22 juin. Il fut condamné pour crime de franc-tireur, dira que la seule chose qu'il regrette est d'avoir raté Doriot et demandera à être fusillé le premier. Il est fusillé ainsi qu'Edouard Hervé et Maurice Leost, avec 22 autres résistants le 30 décembre 1942 à la butte de [[la Maltière]].
===et attentats contre des soldats allemands===
 
L'auteur de l'attentat était '''Maurice Fourrier''', 19 ans, ajusteur et agent technique au dépôt de la SNCF. Il fut arrêté le 11 juillet 1942, jugé avec 28 camarades communistes par le tribunal militaire allemand, notamment pour divers attentats perpétrés à Rennes, avec Maurice Leost de mars à juillet 1942 : le 22 mars contre les bureaux du Rassemblement national populaire ( RNP), de ceux de la Légion des volontaires français (LVF), 9 [[rue Nationale]], le 4 juin, contre un immeuble occupé par des Allemands 124 [[boulevard de Sévigné]] et contre un lieu de réunion de la Wehrmacht, 33 [[boulevard  Solférino]] le 22 juin, vers 23 h 30. Il fut condamné pour crime de franc-tireur, dira que la seule chose qu'il regrette est d'avoir raté Doriot et demandera à être fusillé le premier. Il est fusillé ainsi qu'Edouard Hervé et Maurice Leost, avec 22 autres résistants le 30 décembre 1942 à la butte de [[la Maltière]].
 
A la suite des attentats du 22 juin un appel à la population de Rennes et de la Bretagne est lancé le 25 juin par le préfet régional Jean Quénette qui qualifie  ces actes de « gestes stupides dont les auteurs n'ont que le seul désir de chercher à troubler les relations entre les autorités occupantes et les autorités ainsi que la population françaises. »
 
Pour lui, les Rennais n'ont pris aucune part à ces attentats et les désapprouvent. Il indique que lecChef de la police allemande a été spontanément d'accord avec lui pour estimer que les attentats commis sont le seul fait de quelques terroristes à la solde de l'étranger. Aussi aucune sanction n’est-elle infligée mais le couvre-feu est institué de 22 h 30 à 5 heures. Débits restaurants, cinéma et théâtre fermeront à 22 H 00.
 
Puis vient la promesse : toute personne donnant des indications susceptibles d'aider avec succès à la lutte contre le terrorisme recevra une prime de 50 000 francs et pourra demander la libération d'un prisonnier de guerre. Le préfet ajoute : "jeter des explosifs de nuit dans une maison dans laquelle dorment des soldats allemands au repos est un acte de lâcheté. Ce n'est pas un geste de Français. Songez à nos compatriotes prisonniers; ne faites rien qu'ils puissent vous reprocher un jour."<ref> ''Ouest-Eclair'' du 25 juin 1942</ref>
 
===Références===
<references/>

Version du 4 janvier 2013 à 19:07


Au théâtre

En Ille-et-Vilaine, le Parti populaire français (PPF), parti fasciste et collaborationniste, est surtout présent à Saint-Malo. Très active, la section malouine organise la venue de Jacques Doriot, chef du parti, à Rennes le dimanche 19 avril 1942. Le lieutenant Doriot, de la Légion des volontaires français contre le bolchevisme, dira ce qu'il a vu en Russie. Le théâtre municipal est rempli et des centaines de Rennais sont présents sur la place de la Mairie afin d'écouter la retransmission par haut-parleur du discours de Doriot qui méne sa croisade anti-bolchevique. Un attentat a été organisé par l'OS (Organisation Spéciale de Combat), dont le responsable pour l'Ille-et-Vilaine et le Morbihan est Edouard Hervé, et les FTPF (Francs-Tireurs et Partisans Français. Le journal du lendemain traite sur 3 pages du discours de Doriot mais ne relate l'attentat qu'en quelques lignes :

" La conférence était terminée quand une grenade fut lancée des deuxièmes galeries et aurait éclaté entre le premier et le second banc des fauteuils d'orchestre, sans le sang-froid d'une spectatrice qui détourna l'engin. La grenade éclata dans la fosse de l'orchestre. L'explosion arracha les boiseries placées sous la scène, transformant les sphères de bronze des timbales en véritables écumoires. Toute la salle debout a acclamé Jacques Doriot et et a entonné la Marseillaise. Un blessé lèger est à déplorer. La police a procédé ensuite au filtrage de la salle. Jusqu'alors l'auteur de cet acte odieux n'a pu être identifié."

Après sa visite, une section est créée à Rennes. Quelques mois plus tard, les membres du PPF d'Ille-et-Vilaine, seulement une soixantaine, continuent, comme ceux des autres départements, à provoquer des arrestations de juifs ou de résistants, faisant ainsi du PPF une sorte de police supplétive.

et attentats contre des soldats allemands

L'auteur de l'attentat était Maurice Fourrier, 19 ans, ajusteur et agent technique au dépôt de la SNCF. Il fut arrêté le 11 juillet 1942, jugé avec 28 camarades communistes par le tribunal militaire allemand, notamment pour divers attentats perpétrés à Rennes, avec Maurice Leost de mars à juillet 1942 : le 22 mars contre les bureaux du Rassemblement national populaire ( RNP), de ceux de la Légion des volontaires français (LVF), 9 rue Nationale, le 4 juin, contre un immeuble occupé par des Allemands 124 boulevard de Sévigné et contre un lieu de réunion de la Wehrmacht, 33 boulevard Solférino le 22 juin, vers 23 h 30. Il fut condamné pour crime de franc-tireur, dira que la seule chose qu'il regrette est d'avoir raté Doriot et demandera à être fusillé le premier. Il est fusillé ainsi qu'Edouard Hervé et Maurice Leost, avec 22 autres résistants le 30 décembre 1942 à la butte de la Maltière.

A la suite des attentats du 22 juin un appel à la population de Rennes et de la Bretagne est lancé le 25 juin par le préfet régional Jean Quénette qui qualifie ces actes de « gestes stupides dont les auteurs n'ont que le seul désir de chercher à troubler les relations entre les autorités occupantes et les autorités ainsi que la population françaises. »

Pour lui, les Rennais n'ont pris aucune part à ces attentats et les désapprouvent. Il indique que lecChef de la police allemande a été spontanément d'accord avec lui pour estimer que les attentats commis sont le seul fait de quelques terroristes à la solde de l'étranger. Aussi aucune sanction n’est-elle infligée mais le couvre-feu est institué de 22 h 30 à 5 heures. Débits restaurants, cinéma et théâtre fermeront à 22 H 00.

Puis vient la promesse : toute personne donnant des indications susceptibles d'aider avec succès à la lutte contre le terrorisme recevra une prime de 50 000 francs et pourra demander la libération d'un prisonnier de guerre. Le préfet ajoute : "jeter des explosifs de nuit dans une maison dans laquelle dorment des soldats allemands au repos est un acte de lâcheté. Ce n'est pas un geste de Français. Songez à nos compatriotes prisonniers; ne faites rien qu'ils puissent vous reprocher un jour."[1]

Références

  1. Ouest-Eclair du 25 juin 1942