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Choisir serait né à Rennes en septembre 1972 avec l’idée de régler un problème, celui de l’illégalité de l’avortement, alors considéré comme un crime. Ce combat est déjà engagé en France | Choisir serait né à Rennes en septembre 1972 avec l’idée de régler un problème, celui de l’illégalité de l’avortement, alors considéré comme un crime. Ce combat est déjà engagé en France: publication du {{w|manifeste des 343}}, {{w|Procès de Bobigny}}, et développement du {{w|Mouvement de Libération des Femmes}} (MLF). La section rennaise de Choisir est composée de jeunes travailleur.se.s, étudiant.e.s (notamment en médecine), militantes féministes. | ||
La section locale de Choisir veut se battre pour rendre la contraception libre et gratuite (la prescription de la pilule est autorisée depuis la {{w|loi Neuwirth}} de 1967, seulement pour les majeures), obtenir la suppression de tous les textes répressifs relatifs à l'avortement, défendre gratuitement et assister toute personne accusée d'avortement ou de complicité. Mais ce qui fait la singularité de la section rennaise, c'est que contrairement à l'association nationale qui veut rester dans le champ de la légalité, elle va très vite se lancer dans la pratique des avortements militants et illégaux et rompre ainsi avec l'association nationale {{w|Choisir (mouvement féministe)|Choisir}} de {{w|Gisèle Halimi}}. | La section locale de Choisir veut se battre pour rendre la contraception libre et gratuite (la prescription de la pilule est autorisée depuis la {{w|loi Neuwirth}} de 1967, seulement pour les majeures), obtenir la suppression de tous les textes répressifs relatifs à l'avortement, défendre gratuitement et assister toute personne accusée d'avortement ou de complicité. Mais ce qui fait la singularité de la section rennaise, c'est que contrairement à l'association nationale qui veut rester dans le champ de la légalité, elle va très vite se lancer dans la pratique des avortements militants et illégaux et rompre ainsi avec l'association nationale {{w|Choisir (mouvement féministe)|Choisir}} de {{w|Gisèle Halimi}}. | ||
Version du 21 décembre 2012 à 12:10
Naissance de la section Choisir-Rennes
L'existence du groupe Choisir-Rennes fut à la fois très courte et très intense. Choisir serait né à Rennes en septembre 1972 avec l’idée de régler un problème, celui de l’illégalité de l’avortement, alors considéré comme un crime. Ce combat est déjà engagé en France: publication du manifeste des 343 , Procès de Bobigny , et développement du Mouvement de Libération des Femmes (MLF). La section rennaise de Choisir est composée de jeunes travailleur.se.s, étudiant.e.s (notamment en médecine), militantes féministes. La section locale de Choisir veut se battre pour rendre la contraception libre et gratuite (la prescription de la pilule est autorisée depuis la loi Neuwirth de 1967, seulement pour les majeures), obtenir la suppression de tous les textes répressifs relatifs à l'avortement, défendre gratuitement et assister toute personne accusée d'avortement ou de complicité. Mais ce qui fait la singularité de la section rennaise, c'est que contrairement à l'association nationale qui veut rester dans le champ de la légalité, elle va très vite se lancer dans la pratique des avortements militants et illégaux et rompre ainsi avec l'association nationale Choisir de Gisèle Halimi .
Pratique illégale de l'avortement et départs à l'étranger
Choisir-Rennes souhaite à la fois aider les femmes qui ne désirent pas continuer leur grossesse, mais aussi faire comprendre que l'avortement est une réalité, qu'il se pratique déjà sans danger et que c'est un droit. Pour cela, le groupe de militant.e.s, très bien organisé et formé à la méthode de Karman à Grenoble, réalise, en toute illégalité, des avortements à Rennes mais aussi organise des départs à l'étranger, en Angleterre ou aux Pays-Bas, où l'avortement est légal. Une permanence a lieu une fois par semaine au 13 rue Saint-Michel.
Actions politiques
En mai 1973, le groupe Choisir-Rennes organise, avec d'autres organisations, une manifestation en réaction à l’arrestation du Dr Annie Ferrey-Martin [1], accusée d'avoir pratiqué des avortements illégaux, qui aurait réuni 180 personnes. L'idée de Choisir-Rennes est triple : organiser des avortements à Rennes ou à l'étranger, avoir une visibilité politique sur la place publique, mais aussi avoir une implantation dans les quartiers. C'est ainsi par exemple qu'ils entament un travail d'information dans le quartier de Cleunay.
La fin de Choisir-Rennes
Mais toutes ces tâches sont lourdes pour des militant.e.s certes très motivé.e.s mais peu nombreux.ses : le groupe se fatigue. Avant de s'éteindre tout à fait début 1974, Choisir-Rennes travaille quelques mois avec le groupe rennais du MLAC sur quelques actions publiques, toujours pour revendiquer la libéralisation de l’avortement. A partir d’avril 1974 c'est le MLAC seul qui continue le combat à Rennes, jusqu'au vote de la loi Veil promulguée le 17 janvier 1975.