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Le 16 novembre, une commission spéciale fut nommée pour juger La Chalotais. Celui-ci plaida l'illégalité du procès, soutenant que comme procureur général, il avait le droit d'être jugé par le Parlement de Bretagne ou, à défaut, par celui de Bordeaux, conformément à la coutume de la province. Les juges n'osèrent pas le condamner sur la base d'expertises en écriture. Louis XV décida alors d'évoquer l'affaire devant le Conseil qui exila La Chalotais à Saintes (1767). Cette sentence augmenta la fermentation des esprits. Philosophes, parlementaires, Jansénistes soutinrent que La Chalotais était victime de la vindicte du duc d'Aiguillon et des Jésuites. Le Roi ayant accepté de rappeler les parlementaires bretons qui avaient démissionné, le Parlement se réunit et réclama le retour de La Chalotais qui finit par être accordé en 1775 après que le nouveau roi, Louis XVI, eut rappelé les anciens parlements, revenant ainsi sur la réforme du chancelier Maupeou. La Chalotais fut autorisé à transmettre son office à son fils. | Le 16 novembre, une commission spéciale fut nommée pour juger La Chalotais. Celui-ci plaida l'illégalité du procès, soutenant que comme procureur général, il avait le droit d'être jugé par le Parlement de Bretagne ou, à défaut, par celui de Bordeaux, conformément à la coutume de la province. Les juges n'osèrent pas le condamner sur la base d'expertises en écriture. Louis XV décida alors d'évoquer l'affaire devant le Conseil qui exila La Chalotais à Saintes (1767). Cette sentence augmenta la fermentation des esprits. Philosophes, parlementaires, Jansénistes soutinrent que La Chalotais était victime de la vindicte du duc d'Aiguillon et des Jésuites. Le Roi ayant accepté de rappeler les parlementaires bretons qui avaient démissionné, le Parlement se réunit et réclama le retour de La Chalotais qui finit par être accordé en 1775 après que le nouveau roi, Louis XVI, eut rappelé les anciens parlements, revenant ainsi sur la réforme du chancelier Maupeou. La Chalotais fut autorisé à transmettre son office à son fils. | ||
Une des quatre statues qui ornaient la façade du palais du [[Parlement de Bretagne]] jusque dans les années soixante-dix du siècle dernier était celle de La Chalotais et la ville donna en 1862 à la rue parallèle au quai allant de la [[rue de Nemours]] à la [[place de Bretagne ]]le nom de [[rue de La Chalotais]] |
Version du 15 novembre 2011 à 09:43
Louis-René de Caradeuc de La Chalotais (né à Rennes le 6 mars 1701 dans le petit hôtel particulier de l'actuelle rue Gambetta et mort à Rennes le 12 juillet 1785) fut procureur général du Parlement de Bretagne, et une des principales personnalités du mouvement de la fronde parlementaire qui se déroula à la fin du règne de Louis XV.
Sa famille appartenait à la noblesse de robe originaire de Bretagne. (Le château de Caradeuc à Bécherel appartient toujours aux descendants de cette famille.)
La Chalotais fut nommé avocat général au Parlement de Bretagne en 1730 et procureur général en 1752.
Opposant farouche des Jésuites, il présenta au Parlement en 1761 un mémoire sur les constitutions de l'Ordre qui contribua à sa suppression en France. En 1763, il publia un Essai d'éducation nationale, dans lequel il proposait un programme d'enseignements scientifiques destiné à se substituer à ceux des Jésuites.
Cette même année commençait le conflit entre les Etats de Bretagne et le gouverneur de la province, le duc d'Aiguillon, auquel la Chalotais étai très hostile. Les Etats ayant refusé de voter les impôts extraordinaires demandés par le gouverneur au nom du roi, il prit la tête d'une opposition où le Parlement se rangea aux côtés des Etats, interdisant la levée d'impôts auxquels les Etats n'auraient pas consenti. L'annulation de cet arrêt par le roi entraîna la démission de tous les membres du Parlement sauf douze.
Le Secrétaire d'État à la Maison du Roi, chargé des affaires de la province, Louis Phélypeaux, comte de Saint-Florentin, ayant reçu deux lettres anonymes, La Chalotais fut suspecté d'en être l'auteur, ce que confirmèrent trois experts. Son arrestation et celle de son fils, en l'hôtel de Marbeuf qu'il avait acquis l'année précédente(actuellement rue Général Guillaudot), ainsi que celle de quatre autres parlementaires fit sensation et l'on parla de despotisme. Il écrivit quatre mémoires pour se justifier. Voltaire y alla de sa plume, décrivant le procureur général emprisonné à Saint-Malo, puis au château du Taureau, près de Morlaix, et réduit, faute d'encre, à écrire sa défense avec un cure-dent trempé dans du vinaigre.
Le 16 novembre, une commission spéciale fut nommée pour juger La Chalotais. Celui-ci plaida l'illégalité du procès, soutenant que comme procureur général, il avait le droit d'être jugé par le Parlement de Bretagne ou, à défaut, par celui de Bordeaux, conformément à la coutume de la province. Les juges n'osèrent pas le condamner sur la base d'expertises en écriture. Louis XV décida alors d'évoquer l'affaire devant le Conseil qui exila La Chalotais à Saintes (1767). Cette sentence augmenta la fermentation des esprits. Philosophes, parlementaires, Jansénistes soutinrent que La Chalotais était victime de la vindicte du duc d'Aiguillon et des Jésuites. Le Roi ayant accepté de rappeler les parlementaires bretons qui avaient démissionné, le Parlement se réunit et réclama le retour de La Chalotais qui finit par être accordé en 1775 après que le nouveau roi, Louis XVI, eut rappelé les anciens parlements, revenant ainsi sur la réforme du chancelier Maupeou. La Chalotais fut autorisé à transmettre son office à son fils.
Une des quatre statues qui ornaient la façade du palais du Parlement de Bretagne jusque dans les années soixante-dix du siècle dernier était celle de La Chalotais et la ville donna en 1862 à la rue parallèle au quai allant de la rue de Nemours à la place de Bretagne le nom de rue de La Chalotais