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« Milan Kundera à Rennes » : différence entre les versions
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{{citation|texte=Je les regarde ''[les personnages de son livre]'' d'une grande distance de deux mille kilomètres. Nous sommes à l'automne 1977, mon pays sommeille depuis neuf ans déjà dans la douce et vigoureuse étreinte de l'empire russe, Voltaire ''[un des personnages de son roman]'' a été exclu de l'université et mes livres, ramassés dans toutes les bibliothèques publiques, ont été enfermées dans quelque cave de l'État. J'ai alors attendu quelques années, puis je suis monté dans une voiture et j'ai roulé le plus loin possible vers l'ouest jusqu'à la ville bretonne de Rennes où j'ai trouvé dès le premier jour un appartement à l'étage le plus élevé de la plus haute tour. Le lendemain matin, quand le soleil m'a réveillé, j'ai compris que ces grandes fenêtres donnaient à l'est du côté de Prague. Donc je les regarde à présent du haut de mon belvédère, mais c'est trop loin. Heureusement j'ai dans l'œil une larme qui semblable à la lentille d'un télescope, me rend plus proche leur visage. |auteur= Milan Kundera |qualite= |origine= Le Livre du rire et de l'oubli, page 197|collecteur= |date= 1978}} | {{citation|texte=Je les regarde ''[les personnages de son livre]'' d'une grande distance de deux mille kilomètres. Nous sommes à l'automne 1977, mon pays sommeille depuis neuf ans déjà dans la douce et vigoureuse étreinte de l'empire russe, Voltaire ''[un des personnages de son roman]'' a été exclu de l'université et mes livres, ramassés dans toutes les bibliothèques publiques, ont été enfermées dans quelque cave de l'État. J'ai alors attendu quelques années, puis je suis monté dans une voiture et j'ai roulé le plus loin possible vers l'ouest jusqu'à la ville bretonne de Rennes où j'ai trouvé dès le premier jour un appartement à l'étage le plus élevé de [[Les Horizons|la plus haute tour]]. Le lendemain matin, quand le soleil m'a réveillé, j'ai compris que ces grandes fenêtres donnaient à l'est du côté de Prague. Donc je les regarde à présent du haut de mon belvédère, mais c'est trop loin. Heureusement j'ai dans l'œil une larme qui semblable à la lentille d'un télescope, me rend plus proche leur visage. |auteur= Milan Kundera |qualite= |origine= Le Livre du rire et de l'oubli, page 197|collecteur= |date= 1978}} | ||
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Version du 11 avril 2011 à 11:35
Milan Kundera est un auteur originaire de Brno, en République tchèque.
Figure majeure du printemps de Prague, il perd son poste d'enseignant et ses livres sont bannis des librairies après l'invasion soviétique du 21 août 1968. En 1970, ses romans sont interdits de publication.
En 1975, il quitte la Tchécoslovaquie avec sa femme Véra et devient professeur invité à l'Université Rennes 2. On lui retire la nationalité Tchécoslovaque en 1979 suite à la publication du Livre du rire et de l'oubli, dans lequel un passage évoque Rennes :
« Je les regarde [les personnages de son livre] d'une grande distance de deux mille kilomètres. Nous sommes à l'automne 1977, mon pays sommeille depuis neuf ans déjà dans la douce et vigoureuse étreinte de l'empire russe, Voltaire [un des personnages de son roman] a été exclu de l'université et mes livres, ramassés dans toutes les bibliothèques publiques, ont été enfermées dans quelque cave de l'État. J'ai alors attendu quelques années, puis je suis monté dans une voiture et j'ai roulé le plus loin possible vers l'ouest jusqu'à la ville bretonne de Rennes où j'ai trouvé dès le premier jour un appartement à l'étage le plus élevé de la plus haute tour. Le lendemain matin, quand le soleil m'a réveillé, j'ai compris que ces grandes fenêtres donnaient à l'est du côté de Prague. Donc je les regarde à présent du haut de mon belvédère, mais c'est trop loin. Heureusement j'ai dans l'œil une larme qui semblable à la lentille d'un télescope, me rend plus proche leur visage. »
— Milan Kundera
Origine : Le Livre du rire et de l'oubli, page 197 • 1978 • licence