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« Unité de valorisation énergétique des déchets (Villejean) » : différence entre les versions
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[[Fichier:2245W15(2).jpg|thumb|203x203px|Extrait de l'étude sur l'avenir de la collecte et du traitement des ordures ménagères dans le bassin rennais, partie sur les solutions envisageables (méthode, implantation)(1988) [2/2]]] | [[Fichier:2245W15(2).jpg|thumb|203x203px|Extrait de l'étude sur l'avenir de la collecte et du traitement des ordures ménagères dans le bassin rennais, partie sur les solutions envisageables (méthode, implantation)(1988) [2/2]]] | ||
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Version du 6 septembre 2024 à 08:42
L’unité de valorisation énergétique (anciennement usine d'incinération des ordures ménagères, UIOM) est un équipement de Rennes Métropole, situé dans le quartier 10 : Villejean - Beauregard à Rennes. Son exploitation est confiée par délégation de service public à la société SOBREC (Véolia), qui, pour cette mission, a changé son nom en celui de Valoreizh à partir de 2018.
Construction (1967-1980)
Dans un contexte d’urbanisation, de production de déchets et de pollution grandissantes, une usine d’incinération des ordures ménagères (UIOM) est construite à partir de 1967 dans la nouvelle zone d'urbanisation prioritaire (ZUP) de Villejean-Malifeu. Couplée à une centrale thermique de chauffage urbain au fioul, elle doit alimenter en chauffage et en eau chaude le quartier, l’université Rennes 2 et le CHU de Pontchaillou. Conçue pour s’intégrer dans l’espace urbain avoisinant, l’usine est dessinée par Henri Madelain[1], architecte en chef de la ZUP. L’entreprise Constructions navales et industrielles de la Méditerranée (CNIM) construit l’équipement.
Propriété de la ville de Rennes, l’UIOM est mise en service en septembre 1968. Dès 1976, la saturation est envisagée, notamment en raison des ordures provenant des communes avoisinantes, regroupées en syndicat. Des études sont menées pour choisir entre une extension de l’usine ou la construction d’un second équipement au sud de la ville. Suite à la création, en 1981, du syndicat intercommunal de collecte et de traitement des ordures ménagères du bassin rennais (SICTOMBR), une réflexion plus large sur l’avenir du traitement des déchets est entreprise à partir de 1985 par la ville, la direction départementale de l’agriculture et de la forêt (DDAF) et le syndicat. Il s’agit alors de choisir une filière, méthanisation ou incinération, puis une localisation. Ces études ont lieu entre 1987 et 1989. En 1990, le choix de l’incinération est reconduit.
Extension (1991-1996)
Pour des raisons financières, l’extension de l’UIOM est préférée à la création d'une nouvelle usine au Blosne. Un 3e four doté d’un système de cogénération permettrait la production d’électricité dont l’excédent serait revendu à Électricité de France (EDF). Le four permettrait également le séchage des boues en provenance de la station d'épuration de Beaurade[2], mise en service en 1997. L’unité de traitement des fumées nécessite une mise en conformité avec l’arrêté ministériel du 25 janvier 1991. Ces travaux sont confiés à ABB Fläkt tandis que CNIM construit le 3e four, l’unité de séchage et de cogénération. Le nouveau design de l’usine est signé de l’architecte Adrien Fainsilber.
La maîtrise d'œuvre est assurée par la ville, le SICTOMBR et la DDAF. En 1995, la compétence traitement et élimination des déchets est transférée au district urbain de l'agglomération rennaise. Il en résulte un transfert de propriété de l'UIOM de la Ville de Rennes au District (devenu Rennes Métropole).
Mise en conformité (2000-2007)
Dès 1997, le séchage des boues provoque d’importantes nuisances olfactives dont se plaignent des riverains jusqu’en 2007. Elles s’ajoutent aux nuisances sonores existantes depuis la création de l’usine. L’incinération d’ordures en provenance de milieux hospitaliers nécessite la détection de radioactivité. Les riverains s’inquiètent également des fumées rejetées dans l’atmosphère.
Une commission locale d'information et de surveillance (CLIS) est installée en 2000 par Bernadette Malgorn, alors Préfète. Suite à un changement réglementaire, la CLIS devient CSS (commission de suivi de site) en 2012. La CSS comme la CLIS est placée sous l'autorité du Préfet.
Sous l’impulsion de nouvelles normes européennes (traduites en droit français par l'arrêté ministériel du 20 septembre 2002), des travaux de mise en conformité débutent dans les années 2000 (fours) et 2005 (traitement des fumées et toute l’usine). Une nouvelle couverture vise à réduire les nuisances sonores. Cette dernière transformation est dessinée par le cabinet d’architecture Architrav (marché Von Roll Inova).
Dans le courant des années 2000, les installations classées incinérant les déchets et produisant chauffage ou électricité deviennent des "unités de valorisation énergétique" (UVE). L’UIOM prend ainsi la dénomination d'unité de valorisation énergétique des déchets (UVED).
Exploitation
La Société bretonne d'exploitation de chauffage (SOBREC) est créée en décembre 1964, pour les besoins de l’exploitation du réseau de chaleur urbain de Rennes Nord. Elle dépend alors de la Compagnie générale de chauffe (CGC), filiale de la Compagnie générale des eaux (CGE), associée à Elf via l'Union technique Elf-compagnie générale de chauffe (UTEC). Aujourd'hui, c'est une filiale de Véolia. Elle a assuré l'exploitation du réseau de chauffage jusqu'à la fin de 2011 ; exploitation concédée pour 6 ans à Cofely/Engie Réseaux à partir du 1er janvier 2012.
Quant à l'usine d'incinération mise en service en 1968, l'exploitation en a également été confiée à la SOBREC (désormais Valoreizh) dans le cadre d'une convention de délégation de service public régulièrement renouvelée depuis (et donc actuellement jusqu'à la mi-2021).
Rénovation
En 2017, alors que l'usine approche de ses cinquante ans, Rennes-Métropole décide un grand chantier de rénovation qui comprendra notamment le remplacement des deux fours d'origine 1 et 2 par un seul four de capacité double, la rénovation du traitement des fumées, l'amélioration du dispositif de production d'électricité. Ces travaux devraient entraîner un arrêt de l'usine pour la saison 2022-2023, le chauffage étant alors assuré par la chaufferie seule et les déchets faisant l'objet d'un autre traitement. Le chantier comprend aussi un retraitement des espaces et des locaux à l'usine. Il s'articule d'autre part avec des perspectives d'extension du réseau de chauffage urbain en direction du nord-est de l'agglomération. Ce projet de restructuration a fait l'objet d'une enquête publique[3] qui s'est tenue du 22 février au 25 mars 2021. Le procès verbal des Observations est disponible ici[4].
Le 1er avril 2022, les travaux de restructuration de l'Unité de valorisation énergétique de Villejean sont lancés. Des difficultés techniques ont toutefois conduit à la suspension des travaux au niveau des chaudières fin mars 2023, en raison d'interrogations sur leur conformité. Dans l'attente de la livraison de l'UVE, le détournement des déchets vers d’autres centres de traitement agréés situés en Bretagne, Pays de la Loire et Normandie se poursuit. Mais cela a un coût : la collectivité l'estime à un déficit de 14,8 millions d’euros[5] sur son fonctionnement. C'est pourquoi, le 21 mars 2024, le Conseil Métropolitain vote la hausse de la Taxe des ordures ménagères (TEOM) de 7,5% à 9,85% en 2024[6] pour payer l'incinération des déchets ménagers pendant l'arrêt de l'UVE de Villejean. Soit une hausse, pour le contribuable de 12 à 35 € pour un appartement et de 36 à 74 € pour une maison[7]. Il est précisé que ce taux baissera dès retour en fonction de l'UVE.
Lors du conseil métropolitain du 20 juin 2024, le Conseil Métropolitain a adopté la mise en place d'une mission d'information et d'évaluation sur le chantier de l'UVE de Rennes. Nathalie Appéré, président de Rennes Métropole, a déclaré que la mission d'information durera « pour la période maximale autorisée par la loi, soit six mois ». Le groupe de travail, composé de 15 membres, a été formé en respectant le « principe de représentation proportionnelle des groupes politiques[8] » du conseil métropolitain.
Fichier:Délibération du Conseil Métropolitain n°C 2024-070 du 2024-06-20.pdf
Lors de la commission d’appel d’offres du 9 juillet 2024, la société française Est industries Sentis, installée en Moselle, a remporté le marché public « pour des prestations de reprise des chaudières non qualifiées de l’Usine de valorisation énergétique (UVE). »[9] Contactée par le quotidien Ouest-France, Rennes métropole affirme même que les travaux ont déjà repris cet été pour « un redémarrage envisagé pour le début 2026. »[10]
Documents
Liens externes
- Site de l'UVE de Rennes Métropole
- Versement 2245W portant sur la construction de l'usine, conservé aux Archives de Rennes
Références
- ↑ https://www.pss-archi.eu/architecte/486/
- ↑ https://metropole.rennes.fr/organisme/usine-depuration-de-beaurade-382
- ↑ https://www.ouest-france.fr/bretagne/rennes-35000/rennes-une-enquete-publique-avant-les-travaux-a-l-usine-de-dechets-de-villejean-7161835
- ↑ https://web.archive.org/web/20240808192621/https://www.ille-et-vilaine.gouv.fr/contenu/telechargement/53053/362740/file/2-Rapport+CE+%28PV+synth%C3%A8se%29.pdf
- ↑ https://actu.fr/bretagne/rennes_35238/metropole-de-rennes-la-taxe-d-ordures-menageres-va-augmenter-voici-de-combien_60849186.html
- ↑ https://metropole.rennes.fr/faq-augmentation-de-la-taxe-denlevement-des-ordures-menageres-teom#:~:text=Dans%20un%20contexte%20exceptionnel%20d,%25%20%C3%A0%209%2C85%25.
- ↑ https://www.ouest-france.fr/bretagne/rennes-35000/la-polemique-du-chantier-de-lusine-dincineration-de-villejean-en-sept-dates-6e7945e4-1b55-11ef-9f93-21d487e07ff3
- ↑ https://actu.fr/bretagne/rennes_35238/usine-d-incineration-a-rennes-une-mission-pour-apporter-toute-la-lumiere-sur-l-arret-du-chantier_61238654.html
- ↑ https://alter1fo.com/uve-de-villejean-est-industries-sentis-rennes-143581
- ↑ https://www.ouest-france.fr/bretagne/rennes-35000/incinerateur-de-dechets-les-italiens-debarques-le-chantier-de-rennes-confie-a-une-autre-entreprise-6a61908e-694c-11ef-9d50-2c54e32f1f3d