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Dans le découpage administratif de son territoire en 12 quartiers, la Ville de Rennes a réuni dans le quartier 10 Villejean, Beauregard ainsi que la zone rurale qui subsiste dans la corne Nord-Ouest de la commune. Les deux "poids lourds", Villejean et Beauregard, sont relativement différents par l'histoire : une ZUP des années 60 et une ZAC qui démarre à la fin des années 90. Électoralement, les deux quartiers se distinguent : ils n'ont ni le même conseiller général (Rennes-Nord-Ouest pour Villejean, Rennes-Nord pour Beauregard)[1], ni le même député (3° circonscription pour Villejean, et désormais 8° circonscription pour Beauregard). Les réunit : la contiguïté géographique, de part et d'autre de l'avenue Charles Tillon (ex-avenue d'Ile-de-France), le rattachement à une même chaufferie et à l'incinérateur de Villejean qui l'alimente largement, sans compter quelques liens de coopération associative. Par la volonté municipale, les deux quartiers partagent également le même élu de quartier, participent au même conseil de quartier et dépendent de la même direction de quartier (qui dessert également le quartier Nord-Saint-Martin). Cependant, à la rentrée 2011, il est question de revoir ce découpage ; le 21 janvier 2013, le conseil municipal officialise la création d'un conseil de quartier propre à Beauregard.
VILLEJEAN : de la ZUP à la ZUS
Villejean comprend deux parties relativement distinctes : d'une part le (ou plutôt : "les") campus et, d'autre part, le "grand ensemble" destiné au logement. Le quartier tient cependant son unité d'une enveloppe assez strictement délimitée : à l'Est, la voie ferrée de Saint-Malo, au Sud, la route de Saint-Brieuc, à l'Ouest les rocades, au Nord, l'avenue Charles Tillon (ex-avenue d'Ile-de-France).
Le campus
Villejean a successivement accueilli une série d'établissements d'enseignement supérieur. Le premier (à peu près à l'emplacement de l'ancienne ferme de Malifeu) a été en 1965 l’École Nationale de la Santé Publique (ENSP), devenue depuis 2007 École des Hautes Études en Santé Publique (EHESP)[3]. Puis ont ouvert : à la rentrée 1967, la Faculté des Lettres et Sciences Humaines, qui fait en 1969 sa mutation en Université de Haute-Bretagne ou Université Rennes 2 ; les Facultés de Médecine, de Pharmacie, d'Odontologie ("fac dentaire"), qui appartiennent à l'Université Rennes I[4]. On peut également rattacher à Villejean (bien que situé au-delà de l'avenue Charles Tillon) l'Institut Régional du Travail Social, devenu Askoria[5]. L'Université de Rennes 2 a également gagné une extension de ce côté en investissant les locaux de l'ancien collège de La Harpe, où siègent notamment les Presses Universitaires de Rennes (PUR)[6]. Toujours côté Beauregard, s'est implantée en 1990 l’École supérieure de commerce[7]. On peut sans doute aussi rattacher à Villejean une doyenne : l’École d'Agriculture sise rue de Saint-Brieuc depuis 1896 et promue cinquante ans après en École Nationale Supérieure d'Agronomie[8].
Références
- ↑ La réforme de 2015 met fin à cette situation : le canton de Rennes 6 associe Villejean, Beauregard et Bourg-l'Evêque à la commune de Pacé
- ↑ légende de la photo Heurtier dans une plaquette de la chambre de commerce et d'industrie de Rennes pour la réunion de l'Office des transports et des P.T.T de l'ouest, à Rennes, le 19 novembre 1965
- ↑ Site de l’École [1] ; voir aussi sur Wikipédia Ecole des hautes études en santé publique
- ↑ Site de Rennes I [2]
- ↑ Voir le site [3]
- ↑ Le site [4]
- ↑ Son site[5]
- ↑ Voir Agrocampus [6]
Le grand ensemble
Conception et réalisation
C'est dès le départ que la première municipalité Fréville (1953-1959) envisage d'urbaniser le Nord-Ouest du territoire communal, au-delà de la voie ferrée, en vue de répondre à la fois aux demandes de l'enseignement supérieur et au fort besoin de logements, en lien notamment avec les programmes de destruction-rénovation des quartiers de la rue de Nantes et de la rue de Brest. Le 17 mai 1954, le conseil municipal approuve les grandes lignes du projet, et la procédure d'expropriation se met en place.
À partir de 1959, le projet vient se couler dans le tout nouveau cadre réglementaire des ZUP : le 7 octobre paraît l'arrêté ministériel créant la Zone à Urbaniser en Priorité de Villejean-Malifeu (du nom de deux des fermes en cours de disparition). La conception d'ensemble est confiée à l'architecte-urbaniste parisien Henri Madelain, relayé localement par Louis Arretche. La responsabilité de l'opération est attribuée à la SEMAEB récemment créée.
Le principe retenu par Henri Madelain est simple : six îlots regroupant chacun autour d'une école logements sociaux et logements privés, espaces verts et un centre commercial de proximité. Dans les faits, la réforme de l'enseignement va conduire à remplacer les écoles D et F par deux CES (collèges d'enseignement secondaire de Villejean-Malifeu et de Montbarrot). Par ailleurs, la nouvelle donne commerciale liée à l'apparition des grandes surfaces de périphérie conduit à l'abandon du centre commercial F (Limousin), tandis que le centre commercial Montbarrot, déjà construit rue d'Armagnac, va se trouver condamné à végéter.
Un double choix innovant est fait à l'échelle globale : un réseau urbain de fourniture de chauffage et d'eau chaude (d'emblée étendu au CHU de Pontchaillou), connecté à partir de 1968 à l'usine d'incinération des ordures ménagères de la Ville de Rennes. Jusqu'en 2011, la double installation a été gérée par la SOBREC, filiale de la Compagnie Générale des Eaux (aujourd'hui Véolia). A partir de janvier 2012, la prise en charge de la chaufferie doit revenir à un nouveau délégataire, Cofely (groupe GDF-Suez).
La réalisation de Villejean a aussi été un terrain d'expérimentation des nouveaux procédés industrialisés de construction : on peut mentionner, entre autres, le millier de logements de l'ensemble CIL (Espacil) dûs à la collaboration de la Rennaise de Préfabrication et de l'entreprise Barbé.
Les acteurs de l'opération ont été, à peu près pour moitié, quatre organismes HLM - Office municipal, Office départemental, groupe CIL et Coopérative d'Aiguillon (Foyer Moderne)[1] - et, pour l'autre moitié, divers promoteurs privés, dont le plus important est le groupement Promoba dont les 800 logements se retrouvent aux quatre coins du quartier.
Les premiers immeubles (Provence, Dauphiné) sont habités fin 1965. La construction se poursuit sans faiblir jusqu'en 1972 (en tout 5 500 logements pour la ZUP proprement dite). À mi-parcours, le 12 mai 1968, est organisée une cérémonie d'inauguration officielle du quartier par le maire Henri Fréville. Après l'achèvement de la ZUP, de nouvelles constructions ont vu et continuent de voir le jour sur ses flancs Nord et Sud : on peut sans doute estimer à 6 500 logements la taille du quartier de Villejean aujourd'hui.
Les Villejeannais(es)
Selon l'INSEE, Villejean compte au dernier recensement 16 413 habitants (contre 16 923 en 1999) ; soit une densité de 20 000 habitants au km² et une moyenne de 2,5 habitants par logement.
Cette population est caractérisée d'abord, depuis l'origine, par la rapidité de son renouvellement : environ 7 % par an, soit près de la moitié des logements entre 1999 et 2006. Ce qui a toujours mis à mal les prévisions tablant sur un vieillissement progressif sur place de la population.
Cette particularité tient pour une part à la présence massive de la population étudiante : 38 % de la population en comptant à la fois les résidences universitaires et les appartements en location.
Tout cela fait que Villejean reste, avec Beaulieu-Longs Champs (45 % d'étudiants), l'un des deux quartiers les plus jeunes de Rennes. Seulement 20 % de plus de 55 ans, contre 25 à 30 % dans la plupart des quartiers de la ville[2].
On peut noter également la surreprésentation des femmes : 55,5 % (femmes seules ou seules avec enfants).
La population active est largement constituée d'ouvriers (25 % contre 19 en moyenne à Rennes) et d'employés (36 % contre 29). La catégorie "cadres supérieurs et professions libérales" ne pèse que 11 % (contre 22 % pour l'ensemble de Rennes).
Les propriétaires résidants continuent à former un quart de la population, les locataires HLM (34,9 %) diminuent en pourcentage, pas en nombre, du fait de l'accroissement du secteur locatif privé (29,9 % en 1999, 39,2 % en 2006).
Vie collective
Une vie collective active s'affirme dès la naissance du quartier de par l'interaction d'associations, de formations politiques, de la paroisse ainsi que des équipes de travailleurs sociaux liées aux équipements socio-culturels qui se mettent progressivement en place.
Deux associations principalement s'activent sur le terrain : d'une part l'APF (Association Populaire Familiale, devenue CSCV et, plus tard encore, CLCV), association nationale de défense des consommateurs et usagers, déjà présente dans d'autres quartiers de Rennes ; d'autre part, l'ARV (Association des Résidents de Villejean), association locale créée le 9 juin 1967[3]. Rapidement, la commission "accueil et loisirs" de l'ARV prend son autonomie, avec l'appui des commerçants : ainsi naît, début 1969, le Comité des Fêtes et d'Animation de Villejean[4]. Il faut noter également le rôle, dans leur domaine respectif, du Cercle Paul Bert (loisirs sportifs en direction avant tout de l'enfance et de la jeunesse) et des Conseils de Parents d’Élèves, qui se rattachent à l'époque à la Fédération Cornec.
Les formations politiques régulièrement présentes à la vie du quartier sont le PCF, le PSU et, un peu plus tard, un groupe maoïste rattaché au PCMLF et à son journal L'Humanité Rouge.
La communauté catholique, bien qu'il y ait deux églises, décide d'emblée de fonctionner en une seule paroisse pour l'ensemble du quartier : la paroisse Saint-Luc, qui n'envisage pas de se tenir à l'écart des destinées de ce quartier.
Les équipes et équipements socio-culturels arrivent peu à peu :
- le Centre Social de la Caisse d'Allocations Familiale, animé par Madeleine Touchefeu, est présent dès octobre 1965, en baraque, à l'entrée du quartier, tout au bout du boulevard Saint Jean-Baptiste de la Salle ; ce n'est qu'en juin 1972 qu'il emménage en dur sur la plateforme Kennedy, sous la responsabilité de Joël Morfoisse, le nouveau directeur[5].
- une Maison des Jeunes qui a démarré en sous-sol au 3, rue du Nivernais doit bientôt, sous la pression de l'entourage, être relogée ; une manifestation de rue en avril 1968 obtient pour elle une baraque avenue Sir Winston Churchill. Elle mute en Maison de quartier de Villejean à l'ouverture de l'équipement définitif en novembre 1975[6].
- une équipe d'éducateurs de prévention du Relais (association Sauvegarde de l'Enfant à l'Adulte) est bientôt au travail ; on la trouve aujourd'hui sur la plateforme, en symétrie avec le Bureau de police[7].
- la partie Ouest du quartier obtient au printemps 1971 l'implantation, rue de Saintonge, de la Baraque Verte, qui, à partir de 1985, cèdera la place à une Maison Verte en dur.
- en 1975, ouvre dans les locaux non affectés du Centre commercial Montbarrot, une Maison de l'Enfance sous la responsabilité du Cercle Paul Bert[8].
- enfin, à la Ferme de La Harpe, les bâtiments abandonnés par la ferme d'application de l'Agro et de l'INRA sont en partie sauvegardés grâce à l'action associative et 1981 voit l'ouverture définitive du Centre Léo Lagrange qui, bien que sa vocation déborde le quartier, prend sa part à l'animation locale. Désormais, le Centre s'est vu confier par la Ville l'accompagnement de la vie collective du nouveau quartier de Beauregard[9].
Il faut noter que, depuis fin 68, le marché du vendredi matin est un temps fort pour les habitants disponibles de Villejean et de tous les environs, un point de rencontre que n'oublient pas les associations, les partis ou les travailleurs sociaux !
Équipements divers
Villejean possède depuis 1975 un Bureau de police aux fonctions essentiellement administratives, situé d'abord rue d'Armagnac et désormais dans le centre Kennedy.
Aux quatre écoles publiques est venue s'ajouter, à la rentrée 1974, l'école privée Saint-Jean-Bosco. Par contre, la rentrée 2010 a été marquée par la fermeture de l'école Kennedy ; l'école de la rue de Picardie prend en 2012 le nom d'école Andrée Chédid . Une maternelle supplémentaire ouverte rue de Gascogne en 1973 finit par céder la place en 1989 à la crèche Pauline Kergomard. Un troisième collège a fonctionné un temps à La Harpe, abandonné à l'ouverture du collège de Pacé ; ses locaux sont repris en 1993 par l'Université de Rennes 2. En 1990, le collège type Pailleron de la rue du Bourbonnais est l'objet d'une opération de démolition-reconstruction. Une réunification administrative des deux collèges est intervenue plus récemment et, en 2012, le nom de Rosa Parks a été retenu pour le collège Rosa Parks sur deux sites. Enfin, à la rentrée de 1978, les premières classes de seconde du "lycée de Villejean" ouvrent dans les locaux de l'ancien lycée agricole des Trois-Croix : d'abord connu comme lycée d'Ile-de-France, il est devenu officiellement lycée Victor et Hélène Basch[10].
Un bureau de poste a ouvert en 1971 rue Vincent Auriol. Villejean possède par ailleurs un central téléphonique.
On peut mentionner également, en limite de Villejean et de Beauregard, l'usine de traitement des eaux et son château d'eau ainsi que la caserne de pompiers, qui intéressent l'ensemble de la ville.
Sur le plan culturel et religieux, le centre islamique Avicenne[11] s'est créé en 2006, rue Recteur Paul Henry. Plus récemment, le centre islamique Ennour est apparu en bordure du quartier, route de Vezin.
Activité-emploi
Le quartier lui-même offre peu d'emplois : commerces, services de proximité (ménage, assistantes maternelles)… Des gisements d'emploi se situent en bordure : le CHU, les établissements d'enseignement supérieur, les administrations. Villejean est par ailleurs flanqué de deux sites "innovation et recherche" : Atalante Villejean, adossé au centre hospitalier, accueille des activités de recherche biologique et médicale, tandis qu'Atalante Champeaux, entre l'Agro et la Maison de l'Agriculture, est centré sur l'agro-alimentaire (on y trouve le Centre Culinaire Contemporain et une nursery d'entreprises biotechnologiques baptisée Biopôle).
Reste que la majorité de la population active travaille au-delà de cette première ceinture. Ce qui tend à imprimer un rythme caractéristique à la vie du quartier (repérable à l'état des parkings) : sur la journée, dans la semaine, Villejean est livré au va-et-vient de la population étudiante et des personnes âgées, les résidants actifs reprenant le dessus un peu en soirée mais surtout les samedi et dimanche.
Rénovations, innovations
Pratiquement tous les immeubles d'habitation ont connu, à un moment ou à un autre, des travaux de rénovation (isolation, réhabilitation des façades, etc.).
De manière plus globale, deux grands chantiers ont marqué Villejean à partir de la fin des années 90. D'abord Le Métro : le chantier a mobilisé les riverains du cours Kennedy pour obtenir un passage du métro en tranchée couverte. La mise en service en mars 2002 a modifié de façon significative la situation de Villejean comme quartier de périphérie, dans une mesure qui, dix ans après, n'a pas encore été réellement étudiée. En interne, la réorganisation des transports collectifs a sans doute isolé un peu plus la partie Ouest du quartier. La proximité accrue du centre ville n'a sûrement pas bénéficié au commerce de Villejean ni poussé l'importante colonie étudiante à chercher à s'ancrer dans la vie du quartier. Le rapprochement de périphérie (Nord-Ouest) à périphérie (Sud-Est) a également pu avoir un impact sur le mode de vie des populations issues de l'immigration. Enfin, il ne serait pas étonnant que Villejean soit devenu un quartier attractif pour les sans-voiture.
Ce premier grand chantier en a imposé un deuxième : la rénovation du centre commercial Kennedy. Opération complexe, pilotée par la S2R, devenue Territoires, comprenant à la fois une restructuration des parkings souterrains, un agrandissement du Champion/Carrefour, la déconstruction-relocalisation d'une bonne partie des commerces, avec à la clé la création d'un pôle municipal et d'un espace social commun[12]. Le regroupement de la majorité des commerces sur la rampe d'accès Est a déplacé dans cette direction le centre de gravité de l'ensemble[13]. Ont disparu dans l'opération les deux "tipis" (kiosques) qui mettaient une touche cylindrique et conique dans un ensemble strictement orthogonal ainsi que la fontaine (métal et béton rainuré) créée par Paul Griot pour l'entrée Est de la plateforme.
Après ces deux chantiers lourds, de nouveaux chantiers plus sectoriels sont en cours. Avenue du Languedoc, un projet prometteur est en panne (lire la page au nom de l'avenue). A proximité la restructuration du complexe du Berry est en cours ; contrairement au vœu formulé par le conseil d'administration de l'ARV, l'accent a été mis sur l'aspect sportif avec notamment la création d'un deuxième terrain de foot (en synthétique). Enfin, un projet est en cours d'élaboration pour le secteur du square de Normandie, où la tour étudiante et des immeubles ont déjà été démolis.
L'essentiel de ces opérations est issu d'un programme débattu et adopté par le conseil municipal le 13 février 2006[14]. Ce programme s'inscrit dans le cadre réglementaire des politiques ministérielles de la ville. Dès 1996, Villejean, avec quatre autres quartiers de Rennes, a été classé ZUS (zone urbaine sensible), compte tenu notamment de la proportion élevée de logements sociaux ainsi que du très faible nombre d'emplois disponibles sur la zone ; ce dispositif comporte pour les employeurs et associations certaines exonérations d'impôts et de cotisations sociales. Ces mesures ont été recadrées par la loi Borloo du 1° août 2003, qui a notamment créé l'ANRU (Agence nationale pour la rénovation urbaine) centralisant les aides de l’État. C'est donc à travers la négociation avec l'ANRU que la Ville de Rennes a établi son programme pour les cinq quartiers dits "sensibles" ou "prioritaires". Le tout semble inclus dans un autre dispositif dit CUCS (contrat urbain de cohésion sociale). Il suffit de savoir que les leitmotive issus de la loi Borloo sont : mixité sociale et développement durable.
Œuvres d'art et artistes à Villejean
Sur le plan architectural, si on met à part l'église Saint-Luc et l'église Saint-Marc dont chacune a droit à sa notice, il n'y a guère dans l'ensemble résidentiel de réalisations qui appelleraient un commentaire autre que le commentaire technique concernant les procédés de fabrication. Il n'y a que la récente Cité universitaire du Languedoc qui a, peut-être, un peu délié les langues en proposant un équilibre inattendu d'un jeune vert et d'un noir impitoyable ; cette réalisation de Clément Gillet a reçu, fin 2011, le Prix des Architectes Bretons.
Dans le domaine de la sculpture, il y a un peu plus à dire. Paul Griot, dont on parle surtout pour l'Anneau de Mœbius qu'il a créé pour le campus de Beaulieu, a beaucoup travaillé à Villejean. On lui doit, bien sûr, l'essentiel de la décoration de Saint-Luc : c'est-à-dire particulièrement le grand mur du chœur, ce Christ en fers à béton directement crucifié sur un béton comme travaillé à la main, mais aussi une Vierge et la fontaine baptismale. Il a également travaillé pour l'ensemble CIL/Espacil : outre la fontaine disparue déjà mentionnée, il avait conçu les bacs à végétaux en béton rainuré qui longtemps ont rythmé la plateforme. Il a aussi apporté sa contribution à Rennes 2 à travers l'escalier d'honneur qui donne à l'Est sur le bâtiment principal.
Francis Pellerin est également présent à Villejean par deux œuvres rarement signalées. Au collège de la rue du Bourbonnais, au titre du 1 %, il a conçu un grand galet érodé dressé (inventorié comme Ronde bosse, granite 1967) réalisé par un tailleur de pierre nord-finistérien dans un bloc de granit du Huelgoat. Et pour l'église Saint-Marc (et donc toutes les autres églises préfabriquées dont elle est le prototype) - et pour son ami, l'architecte Yves Perrin - il invente vers 1970 ce mur en bas relief, pure géométrie d'encoches biseautées où l'ombre et la lumière jouent sur le béton au gré de l'ensoleillement.
Aux confins de la sculpture et du modelage de l'espace urbain se situe la configuration créée, place Recteur Henri Le Moal, en 2002-2005 par l'artiste parisien Jean-Paul Philippe : se souvenant peut-être que Rennes 2 est née d'une Faculté des Lettres, il a écrit une sorte d'éloge de l'écriture en gravant dans la pierre et le bronze la première lettre de trente-deux alphabets (ou quasi-alphabets) (la deuxième, équivalent à B, pour l'un d'entre eux). En guise de titre il n'a retenu que Alpha, Aleph, A.
Quelques œuvres dues au 1 % restent encore à répertorier. A l'école Jean Moulin : un Envol de feuilles métalliques dû à Jacques Durand-Henriot (vers 1966), qui a été déplacé de l'entrée de l'école maternelle vers les logements de fonction.
Pour le reste, on pourrait énumérer des artistes, en différentes disciplines, ayant passé un moment de leur vie à Villejean, mais sans que cela laisse toujours de traces visibles dans leur production (Mariano Otero ainsi qu'Antonio, Yann Tiersen, etc.). Et on laissera de côté pour d'autres pages les écrivains distingués qui ont pu exercer à l'Université.
Notes et références
- ↑ Aujourd'hui respectivement : Archipel Habitat, Habitat 35 devenu plus récemment Néotoa, Espacil Habitat et Aiguillon.
- ↑ Voir les éléments démographiques par quartier sur le site de l'APRAS [7]
- ↑ Lire "Vivre à Villejean", journal de l'Association des Résidents de Villejean
- ↑ Voir l'article Foire à la brocante et aux antiquités de Villejean
- ↑ On peut consulter [8]
- ↑ Voir le site [9].
- ↑ Site de l'association SEA [10]
- ↑ Voir [11] ; lire aussi rue d'Armagnac
- ↑ Le site : [12]
- ↑ Voir à Victor Basch
- ↑ Son site:[13]
- ↑ On peut lire une présentation du projet sur le site de Territoires [14] en allant à Logement/Rennes/ZAC Kennedy
- ↑ Une jeune cinéaste, Lauriane Lagarde, a écrit avec sensibilité un long documentaire sur les aspects humains de cette rénovation : Sur la Dalle (coproduction Vivement lundi/TV Rennes 35)
- ↑ Délibération n° 06-106. Le texte des délibérations n'est pas disponible en ligne : il faut le demander
Études sur Villejean
Publications
Jean-Claude Le Floch, Nous à Villejean…, revue Autrement, n° 6, septembre 76, p. 46-61.
Villejean, trente ans d'histoire, ouvrage collectif édité par l'Association des Résidents de Villejean, 2001, 276 p.
Mémoires universitaires
- Bouliou Michel
- La naissance de Villejean-Malifeu
- Maîtrise de géographie, Rennes 2, 1968, 205 p.
Bibliothèque des Sciences Sociales
- Joubaire Viviane, Betin Christine
- La clientèle débitrice de la caisse de crédit mutuel de Rennes-Villejean
- Maîtrise d'administration économique et sociale, Rennes 2, 1986, 51 p.
Bibliothèque des Sciences Sociales
- Fevrier Sylvie
- L'hébergement collectif de la personne âgée en perte d'autonomie : deux exemples à Rennes, les logements foyers de Villejean et la maison de retraite "Saint-Cyr"
- Maîtrise d'administration économique et sociale, Rennes 2, 1989, (72 p.)
Bibliothèque des Sciences Sociales
- Bechet Christophe
- L'implantation du campus dans la ZUP de Villejean à Rennes : origine et conséquences
- Diplôme d'études approfondies de géographie, Rennes 2, 1991, 88 p.
Bibliothèque des Sciences Sociales
- Claudic Myriam
- Vie associative et pouvoir municipal à travers les problèmes de logement à Villejean
- Maîtrise d'histoire, Rennes 2, 1995, 119 p.
CERHIO
- Tual Christelle
- Histoire du quartier de Villejean : les "relations" entre la municipalité et les associations du quartier étudiées à travers la mise en place d'équipements socio-culturels pour les jeunes (1961 - début des années 1980)
- Maîtrise d'histoire, Rennes 2, 1996, 128 p.
CERHIO
- Demoulin Vincent
- Le stationnement et ses difficultés dans le quartier de Villejean, à Rennes : l'impact de l'université de Rennes 2 et le comportement des usagers
- Maîtrise de géographie, Rennes 2, 2000, 140 p.
Bibliothèque des Sciences Sociales
- Mille Benjamin
- La politique de la ville : présentation et mise en œuvre dans le quartier de Villejean à Rennes
- Maîtrise d'administration économique et sociale, Rennes 2, 2001, 82 p.
Bibliothèque des Sciences Sociales
- Le Borgne Dominique
- Le tissu associatif dans les quartiers d'habitat social et la politique de la ville : le cas de Villejean à Rennes
- Maîtrise de géographie, Rennes 2, 2002, 197 p.
Bibliothèque des Sciences Sociales
- Martin Alice
- Évolution du cadre de vie d'un grand ensemble : analyses et méthodes, l'exemple de Villejean
- Maîtrise de géographie, Rennes 2, 2002, 160 p.
Bibliothèque des Sciences Sociales
- Petit Typhaine
- La lutte contre le bruit routier en zone urbaine et la protection de l'habitat : l'exemple de la ville de Rennes et de ses quartiers de Villejean et Beauregard
- Maîtrise d'administration économique et sociale, Rennes 2, 2004, 109 p.
Bibliothèque des Sciences Sociales
BEAUREGARD : les ZAC
Monographies concernant Beauregard
- Patrick Guérin
- Ville de Rennes, quartier de Beauregard : intégration d'un nouveau quartier dans la ville : Contribution aux études pré-opérationnelles
- DESS d'administration économique et sociale, Rennes 2, 1993, 143 p.
Bibliothèque des Sciences Sociales
- Émilie Lafoy
- La mixité sociale, une politique régulatrice de l'habitat : étude sur la ZAC de Beauregard
- Maîtrise de géographie, Rennes 2, 2004, 136 p.
Bibliothèque des Sciences Sociales
- Antoine Kernoa
- La ZAC de Beauregard : quels partis d'aménagement ?
- Maîtrise de géographie, Rennes 2, 2004, 104 p.
Bibliothèque des Sciences Sociales
Liens
[18], site de l'association de quartier
LA ZONE RURALE
La zone à l'ouest de la rocade comprend plusieurs exploitations agricoles encore en activité. On y trouve également, autour d'un ancien manoir, le Lycée agricole et horticole privé de La Lande du Breil (vente aux particuliers)[1], ainsi que, un peu plus loin, le Grand Breil, autre ancien manoir, aujourd'hui propriété de la Ville de Rennes qui y a créé une ferme d'insertion (paniers bio)[2]. A la limite des communes de Pacé et de Vezin-le-Coquet, à la Haute-Martinière, on peut voir une porte flanquée de deux tours, restes d'un château ancien[3].
Au printemps 2015, la zone fait parler d'elle, Rennes Métropole envisageant d'y transférer la déchèterie nord-ouest, trop à l'étroit dans son site actuel de l'avenue Charles Tillon, ce qui empièterait sur des parcelles cultivées et induirait un surcroît de circulation à l'entrée même du Lycée[4].
Liens
- ↑ Site de l'établissement [15]. Depuis 2015, l'établissement s'inscrit dans un regroupement avec des établissements de Vitré, La Guerche et Etrelles formant le groupe Antoine-de-Saint-Exupéry ; le centre de La Lande du Breil prend le nom de Giorgio Frassati
- ↑ Voir le site [16]
- ↑ Plus de détails sur ce château ainsi que sur les manoirs du Grand Breil et de La Lande du Breil, voir le site de l'inventaire général du patrimoine [17]
- ↑ Ouest-France, Rennes, 22 avril 2015, RCL 09