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Marie Anna (prénom à l'état-civil), artisane, tenait un atelier de tricot, 47 [[rue Saint-Hélier]]<ref>Recherche d'une couturière dans Ouest-Eclair du 20 mai 1941</ref>. Dès 1942 elle recevait des Français recherchés pour actes de résistance, des soldats alliés évadés, des prisonniers coloniaux évadés des camps rennais, notamment des Martiniquais. Lorsqu'ils étaient blessés, elle les soignait pour les remettre ensuite à des réseaux d'évasions spécialisés en leur fournissant toutes les fausses cartes nécessaires en cas de contrôle, aidée par Louis Lecorvaisier<ref>[[Louis Lecorvaisier, réseau VAR]]</ref>. Classée P2, tous les renseignements qu'elle pouvait obtenir sur l'implantation allemande, elle les faisait parvenir aux responsables du réseau ''Johnny'' et du réseau ''KER''. Celui-ci est désorganisé en avril 1943 par une trentaine d'arrestations en Loire-Inférieure et en Ille-et-Vilaine, dont celle de Marie-Anne Rabu, arrêtée le 8 avril à son domicile, 2 [[rue Victor Hugo]], 2 jours après sa collègue anglaise Anne-Marie Mills, 22 ans, arrêtée pour avoir secouru un parachutiste américain blessé. Marie-Anne Rabu est emprisonnée à la [[prison Jacques-Cartier]], puis à Fresnes, et déportée Nuit et brouillard (NN) le 8 juillet 1943, à Aachen et Coblence. Elle est libérée par les Américains, le 25 mars 1945 à Darmstadt et revient à Rennes, première déportée politique à être rentrée à Rennes début avril. Interrogée par un journaliste à son retour sur ce qu’elle avait vécu, elle ne souhaita pas s’exprimer. Elle décéda âgée de 75 ans. | Marie Anna (prénom à l'état-civil), artisane, tenait un atelier de tricot, 47 [[rue Saint-Hélier]]<ref>Recherche d'une couturière dans Ouest-Eclair du 20 mai 1941</ref>. Dès 1942 elle recevait des Français recherchés pour actes de résistance, des soldats alliés évadés, des prisonniers coloniaux évadés des camps rennais, notamment des Martiniquais. Lorsqu'ils étaient blessés, elle les soignait pour les remettre ensuite à des réseaux d'évasions spécialisés en leur fournissant toutes les fausses cartes nécessaires en cas de contrôle, aidée par Louis Lecorvaisier<ref>[[Louis Lecorvaisier, réseau VAR]]</ref> auquel elle a fait connaître Mme Jestin.<ref>[[Aline et Marie-José Jestin]]</ref> Classée P2, tous les renseignements qu'elle pouvait obtenir sur l'implantation allemande, elle les faisait parvenir aux responsables du réseau ''Johnny'' et du réseau ''KER''. Celui-ci est désorganisé en avril 1943 par une trentaine d'arrestations en Loire-Inférieure et en Ille-et-Vilaine, dont celle de Marie-Anne Rabu, arrêtée le 8 avril à son domicile, 2 [[rue Victor Hugo]], 2 jours après sa collègue anglaise Anne-Marie Mills, 22 ans, arrêtée pour avoir secouru un parachutiste américain blessé. Marie-Anne Rabu est emprisonnée à la [[prison Jacques-Cartier]], puis à Fresnes, et déportée Nuit et brouillard (NN) le 8 juillet 1943, à Aachen et Coblence. Elle est libérée par les Américains, le 25 mars 1945 à Darmstadt et revient à Rennes, première déportée politique à être rentrée à Rennes début avril. Interrogée par un journaliste à son retour sur ce qu’elle avait vécu, elle ne souhaita pas s’exprimer. Elle décéda âgée de 75 ans. | ||
Elle fut homologuée au grade de sous-lieutenant. Elle est titulaire de la Croix de guerre avec étoile d'argent, de la Croix d'officier de la Légion d'honneur, de la Medal of Freedom<ref> ADIV 6ETP2/70.</ref>. | Elle fut homologuée au grade de sous-lieutenant. Elle est titulaire de la Croix de guerre avec étoile d'argent, de la Croix d'officier de la Légion d'honneur, de la Medal of Freedom<ref> ADIV 6ETP2/70.</ref>. | ||
===Références=== | ===Références=== |
Version actuelle datée du 19 novembre 2023 à 11:03
Marie-Anne Rabu
Résistante (13 juillet 1902, Vitré - 6 décembre 1977, Rennes)
Marie Anna (prénom à l'état-civil), artisane, tenait un atelier de tricot, 47 rue Saint-Hélier[1]. Dès 1942 elle recevait des Français recherchés pour actes de résistance, des soldats alliés évadés, des prisonniers coloniaux évadés des camps rennais, notamment des Martiniquais. Lorsqu'ils étaient blessés, elle les soignait pour les remettre ensuite à des réseaux d'évasions spécialisés en leur fournissant toutes les fausses cartes nécessaires en cas de contrôle, aidée par Louis Lecorvaisier[2] auquel elle a fait connaître Mme Jestin.[3] Classée P2, tous les renseignements qu'elle pouvait obtenir sur l'implantation allemande, elle les faisait parvenir aux responsables du réseau Johnny et du réseau KER. Celui-ci est désorganisé en avril 1943 par une trentaine d'arrestations en Loire-Inférieure et en Ille-et-Vilaine, dont celle de Marie-Anne Rabu, arrêtée le 8 avril à son domicile, 2 rue Victor Hugo, 2 jours après sa collègue anglaise Anne-Marie Mills, 22 ans, arrêtée pour avoir secouru un parachutiste américain blessé. Marie-Anne Rabu est emprisonnée à la prison Jacques-Cartier, puis à Fresnes, et déportée Nuit et brouillard (NN) le 8 juillet 1943, à Aachen et Coblence. Elle est libérée par les Américains, le 25 mars 1945 à Darmstadt et revient à Rennes, première déportée politique à être rentrée à Rennes début avril. Interrogée par un journaliste à son retour sur ce qu’elle avait vécu, elle ne souhaita pas s’exprimer. Elle décéda âgée de 75 ans.
Elle fut homologuée au grade de sous-lieutenant. Elle est titulaire de la Croix de guerre avec étoile d'argent, de la Croix d'officier de la Légion d'honneur, de la Medal of Freedom[4].
Références
- ↑ Recherche d'une couturière dans Ouest-Eclair du 20 mai 1941
- ↑ Louis Lecorvaisier, réseau VAR
- ↑ Aline et Marie-José Jestin
- ↑ ADIV 6ETP2/70.