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En 1802, Bouaissier serait mort dans d'atroces convulsions consécutives à la grande émotion qu'il aurait ressentie en entendant, passant devant leur hôtel (à l'emplacement de l'actuel Hôtel Villemain), les voix des deux demoiselles l'appelant par son nom<ref>''A travers la Bretagne'', Revue de Bretagne et de Vendée,t.XLV - jan-fév 1911</ref> <ref> ''Actes des prêtres insermentés de l'arrondissement de Rennes et guillotinés en 1794'', par l'abbé Auguste Lemasson. Bureau du secrétariat de l'archevêché XXII - 1927</ref>.
En 1802, Bouaissier serait mort dans d'atroces convulsions consécutives à la grande émotion qu'il aurait ressentie en entendant, passant devant leur hôtel (à l'emplacement de l'actuel Hôtel Villemain), les voix des deux demoiselles l'appelant par son nom<ref>''A travers la Bretagne'', Revue de Bretagne et de Vendée,t.XLV - jan-fév 1911</ref> <ref> ''Actes des prêtres insermentés de l'arrondissement de Rennes et guillotinés en 1794'', par l'abbé Auguste Lemasson. Bureau du secrétariat de l'archevêché XXII - 1927</ref>.
[[Fichier:D%C3%A9c%C3%A9s_place_de_l%27%C3%A9galit%C3%A9.png|400px|left|thumb|Quatre guillotinés place de l'Égalité, le 8 thermidor, an II]]
Force est de constater que s'il y eut bien quatre guillotinés  le 8 thermidor, soit le 26 juillet 1794, on n'y trouve point mention des demoiselles Dufresne de Renac, ce jour ni les jours suivants...


===références===
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<references/>
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Version du 26 avril 2023 à 08:43


L'exécution des demoiselles Marie-Madeleine (41 ans) et Marie-Anne Catherine (38 ans) Dufresne de Renac à Rennes est un épisode émouvant de la Révolution à Rennes.

La Convention, tyrannisée par Robespierre, avait repris son action qui mettait fin aux exécutions systématiques mais n'en restait pas moins, après le passage de Carrier à Rennes, dans la voie d'une "révolution énergique" envers les prêtres réfractaires et les chouans. Ainsi les deux demoiselles, comtesses de Renac furent-elles abusées par "un odieux procédé" d'André-René Valleray, commandant de la garde nationale de Châteaugiron, élargi en février 1794 après avoir été emprisonné pour fédéralisme, devenu un des plus zélés pourchasseurs de prêtres réfractaires. Incitées à dévoiler la cachette du prêtre qu'il prétendait vouloir sauver, elles y consentirent. Elles furent accusées d'avoir donné asile à l'abbé Jean Julien Le Maréchal revenu de Jersey, âgé de 29 ans, dans leur hôtel du contour de la Motte où elles vivaient seules, leur père ayant émigré à Jersey, et où elles avaient pratiqué une cache. Elles furent déclarées coupables par le jury du tribunal criminel d'Ille-et-Vilaine présidé par Bouaissier. À un interrogateur qui lui demandait pourquoi, connaissant la loi, elles avaient caché ce prêtre, Marie-Madeleine avait répondu :" Parce qu'il n'avait pas d'asile et par humanité."

"Je vois d'ici ces dames vénérables, portant des bonnets et des manteaux noirs, selon la mode de Rennes, toutes deux grandes, maigres, pâles, avec une physionomie de la plus grande douceur. Comme de coutume, les débats furent menés de la manière la plus expéditive. [...] Au prononcé de la sentence, une des sœurs ne put pas entendre ce terrible mot "mort" ! Elle s'évanouit, et glissant de son siège, elle tomba sans connaissance sur le sol. Quelle vue en ce moment ! toute l'assistance était émue. On la releva aussitôt, et M. Maréchal assista les gendarmes pour lui faire recouvrer les sens.[...] J'appris que lorsque les dames de Renac se rendaient à l'échafaud, elles furent soutenues et encouragées jusqu'au dernier moment par M. Maréchal, qui, en sa qualité de prêtre, et étant le plus coupable, dut être exécuté le dernier. L'une des sœurs s'évanouit encore en face de la guillotine et on lui trancha la tête quand elle était ainsi sans connaissance.[1] Elles avaient été guillotinées au bas de la Place du Parlement de Bretagne, le 26 juillet 1794, le surlendemain du soir où Rennes avait fêté la chute du tyran par de grandes illuminations publiques[2], et le jour même où il fut guillotiné (8 thermidor, an II), ou le 14 août selon une autre source qui indique que l'abbé Julien Le Maréchal fut guillotiné le 13 août[3]. Et Marteville d'observer que personne ne pouvait gracier les deux infortunées, le droit de grâce ayant disparu avec la royauté.

En 1802, Bouaissier serait mort dans d'atroces convulsions consécutives à la grande émotion qu'il aurait ressentie en entendant, passant devant leur hôtel (à l'emplacement de l'actuel Hôtel Villemain), les voix des deux demoiselles l'appelant par son nom[4] [5].

Quatre guillotinés place de l'Égalité, le 8 thermidor, an II


Force est de constater que s'il y eut bien quatre guillotinés le 8 thermidor, soit le 26 juillet 1794, on n'y trouve point mention des demoiselles Dufresne de Renac, ce jour ni les jours suivants...



références

  1. Souvenirs de la Persécution Révolutionnaire à Rennes par Mgr Gabriel Bruté. Revue de Bretagne et de Vendée - tome IX - 1861 - premier semestre
  2. Rennes Moderne, par A. Marteville, t. III. Deniel et Verdier, libraires -1849
  3. Terreur et terroristes à Rennes, 1792-1795 par B.-A. Pocquet du Haut-Jussé. Joseph Floch imprimeur-éditeur - 1794
  4. A travers la Bretagne, Revue de Bretagne et de Vendée,t.XLV - jan-fév 1911
  5. Actes des prêtres insermentés de l'arrondissement de Rennes et guillotinés en 1794, par l'abbé Auguste Lemasson. Bureau du secrétariat de l'archevêché XXII - 1927