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À cette époque on peut voir des soldats allemands convalescents, torses nus sur le toit-terrasse du lycée de jeunes filles transformé en hôpital.
À cette époque on peut voir des soldats allemands convalescents, torses nus sur le toit-terrasse du lycée de jeunes filles transformé en hôpital.
[[Fichier:Statue_de_Du_Guesclin_d%C3%A9molie.png|260px|left|La statue de Du Guesclin démolie]]
En [[1944]], c'est au carré Du Guesclin, près de la statue du connétable, que sous le pseudonyme de ''Le Vigan'', {{w|Pierre Herbart}}, depuis peu arrivé à Rennes, rencontre ''incognito'' pour la deuxième fois le responsable de la résistance chargé de l'assister dans sa mission de chef de maquis pour la Bretagne. D'emblée, Le Vigan lui montre une carte et lui fait part de sa conviction concernant le lieu du débarquement et logiquement de la priorité de la libération de Rennes, après le port de Cherbourg, mais avant Paris. Le même témoin fait état de sa nomination comme vice-président du comité de libération de Rennes et de sa préoccupation personnelle d'éviter les exactions et autres règlements de compte une fois la ville libérée, outre sa mission officielle qui était de "coiffer sur le poteau" tant les Américains que les résistants communistes dans l'installation des autorités locales. Par la suite, il sera convié à la préfecture par le Général de Gaulle pour être remercié de ses bons offices<ref>Émission de France-Culture du 24 mai 2000, rediffusée le 11 septembre 2010.</ref>.[[Fichier:Reglement_interieur_Thabor.jpg|250px|right|thumb|Le règlement intérieur en 1867, arrêté du maire Robinot de Saint-Cyr]]
[[Fichier:Cinq_photos_Thabor.png|250px|centre|thumb|Sur la carte postale, l'écusson floral de Rennes imageait joliment l'appartenance bretonne. (''Archives de Rennes.100FI233'')]]


En [[1944]], c'est au carré Du Guesclin, près de la statue du connétable, que sous le pseudonyme de ''Le Vigan'', {{w|Pierre Herbart}}, depuis peu arrivé à Rennes, rencontre ''incognito'' pour la deuxième fois le responsable de la résistance chargé de l'assister dans sa mission de chef de maquis pour la Bretagne. D'emblée, Le Vigan lui montre une carte et lui fait part de sa conviction concernant le lieu du débarquement et logiquement de la priorité de la libération de Rennes, après le port de Cherbourg, mais avant Paris. Le même témoin fait état de sa nomination comme vice-président du comité de libération de Rennes et de sa préoccupation personnelle d'éviter les exactions et autres règlements de compte une fois la ville libérée, outre sa mission officielle qui était de "coiffer sur le poteau" tant les Américains que les résistants communistes dans l'installation des autorités locales. Par la suite, il sera convié à la préfecture par le Général de Gaulle pour être remercié de ses bons offices<ref>Émission de France-Culture du 24 mai 2000, rediffusée le 11 septembre 2010.</ref>.[[Fichier:Reglement_interieur_Thabor.jpg|250px|right|thumb|Le réglement intérieur en 1867, arrêté du maire Robinot de Saint-Cyr]]
[[Fichier:Cinq_photos_Thabor.png|250px|centre|thumb|Sur la carte postale, l'écusson floral de Rennes imageait joliment l'appartenance bretonne. (''Archives de Rennes.100FI233'')]]


==Le Thabor vu par Lucien Decombe, en 1883<ref>''[http://fr.wikisource.org/wiki/Notices_sur_les_rues_de_Rennes_1883 Notices sur les rues de Rennes]'', 1883, Lucien Decombe</ref>==
==Le Thabor vu par Lucien Decombe, en 1883<ref>''[http://fr.wikisource.org/wiki/Notices_sur_les_rues_de_Rennes_1883 Notices sur les rues de Rennes]'', 1883, Lucien Decombe</ref>==
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Nous franchissons la grille et nous nous trouvons dans la promenade du Thabor. C'était, avant la Révolution, le jardin particulier des moines Bénédictins établis dans les bâtiments de l'abbaye de Saint-Melaine, occupés aujourd'hui par l'Hospice des vieillards. L'entrée de la promenade existait autrefois tout à fait au nord, dans l'ancienne ruelle de la Palestine ; de cette difficulté d'accès il était résulté de la part des promeneurs un complet abandon du Thabor, et grâce à ce délaissement, les antiques bosquets des Bénédictins virent plus d'une fois les duellistes y venir vider leurs querelles l'épée à la main.
Nous franchissons la grille et nous nous trouvons dans la promenade du Thabor. C'était, avant la Révolution, le jardin particulier des moines Bénédictins établis dans les bâtiments de l'abbaye de Saint-Melaine, occupés aujourd'hui par l'Hospice des vieillards. L'entrée de la promenade existait autrefois tout à fait au nord, dans l'ancienne ruelle de la Palestine ; de cette difficulté d'accès il était résulté de la part des promeneurs un complet abandon du Thabor, et grâce à ce délaissement, les antiques bosquets des Bénédictins virent plus d'une fois les duellistes y venir vider leurs querelles l'épée à la main.


La belle et vaste pelouse rectangulaire, encadrée de grands arbres, qui se présente à nous porte le nom de Carré Du Guesclin ; au milieu se dresse, sur un piédestal de granit, la statue du grand connétable, inaugurée en 1825. Le kiosque du Thabor, de forme octogonale, avec ses huit fines colonnes en fonte moulée, fut construit en 1880, sous l'impulsion de Jean-Baptiste Martenot.
La belle et vaste pelouse rectangulaire, encadrée de grands arbres, qui se présente à nous porte le nom de Carré Du Guesclin ; au milieu se dresse, sur un piédestal de granit, la statue du grand connétable, inaugurée en 1825. Le kiosque du Thabor, de forme octogonale, avec ses huit fines colonnes en fonte moulée, fut construit en 1880, sous l'impulsion de Jean-Baptiste Martenot. Déplacée vers l'est, au-dessus de l'enfer,  la statue est détruite le 31 mars 1950 par des autonomistes bretons qui  considéraient l connétable comme un collaborateur de la France.
 


Un peu plus loin, au pied d'une terrasse en fer à cheval, s'élève depuis 1835 la gracieuse Colonne de Juillet, œuvre du statuaire breton Barré, surmontée d'une petite statue de la Liberté ; ce modeste monument consacre le souvenir de deux enfants de la cité, Vanneau et Papu, tués en 1830 à Paris, pendant les journées de Juillet.
Un peu plus loin, au pied d'une terrasse en fer à cheval, s'élève depuis 1835 la gracieuse Colonne de Juillet, œuvre du statuaire breton Barré, surmontée d'une petite statue de la Liberté ; ce modeste monument consacre le souvenir de deux enfants de la cité, Vanneau et Papu, tués en 1830 à Paris, pendant les journées de Juillet.
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|auteur=[[Lucien Decombe]]|qualite=|origine=Notices sur les Rues, Ruelles, Boulevards, Quais, Ponts, Places & Promenades de la ville de Rennes|collecteur=|date=1883}}
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[[Fichier:%C3%89cusson_Rennes_Thabor.gif|250px|center|thumb|Vues du ciel, les Armes de la Ville de Rennes en bordure de la rue de Paris]]
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[[Fichier:%C3%89cusson_de_Rennes_au_Thabor.gif|300px|left|thumb|L'écusson aux armes de la Ville de Rennes qui ornait la pelouse descendant vers la rue de Paris]]  
[[Fichier:%C3%89cusson_de_Rennes_au_Thabor.gif|300px|left|thumb|L'écusson aux armes de la Ville de Rennes qui ornait la pelouse descendant vers la rue de Paris]]  
== Renouveau ==
== Renouveau ==

Version du 16 mars 2022 à 17:45


Plan du "jardin en face du palais épiscopal, et des travaux de la promenade du "Tabor" ci-devant aux Bénédictins". Fin 18e siècle (Archives de Rennes 5FI21)
Les tribulations des moines du Thabor (rapportées dans l'Ouest-Eclair du 8 août 1940)
Une esquisse de Bühler en 1867 : de la roseraie, à gauche, à l'Enfer, à droite
vue du parc du Thabor au printemps 2012
Les serres du Thabor dans les années 30 du 20e siècle[1]
Le kiosque Thabor au printemps 2012


D'abord jardin des moines

C'était au 18e siècle un jardin de moines qui portait déjà ce nom en 1610 alors qu'il n'était qu'un simple verger, avec une profonde excavation dénommée "Enfer"[2]. Et les moines n'y trouvaient pas toujours le calme et la sérénité recherchés faute aux intrusions de trublions. Le parc du Thabor ou Thabor, situé à proximité du centre ville, dans le quartier Thabor, est un parc public aménagé sur plus de dix hectares dont la particularité est de mêler un jardin à la française, un jardin à l’anglaise et un important jardin botanique. Son nom fait référence à une montagne calcaire d’Israël dominant au sud-ouest le lac de Tibériade, le mont Thabor Wikipedia-logo-v2.svg[3].

Vue totale du Thabor, du sud vers le nord

L'origine de "l'Enfer"

Au 18e siècle, les Rennais demandèrent aux moines de Saint-Melaine la permission de creuser un réservoir où parviendrait l'eau des campagnes environnantes. Les moines y consentirent moyennant une redevance qui leur fut payée jusqu'en 1789 et c'est alors que fut creusé l'énorme trou baptisé "l'Enfer" où ne vint jamais d'autre eau que celle de pluie[4]. Au début du 19e siècle l’enfer fut le lieu où les bretteurs et les ferrailleurs vidaient leurs querelles. Après la libération de Rennes, en novembre 1944 l' Enfer fut le lieu d'exécution de quelques collaborationnistes. [5]

Des agrandissements

Le développement et l'agrandissement du parc du Thabor se sont fait par vagues successives. En 1862 Jean-Baptiste Martenot implante des serres. D'abord simple promenade publique, puis muni d'un jardin botanique, le parc est aménagé entre 1866 et 1868 par Denis Bühler qui mit en place le boulingrin, l'enfer, les jardins à la française et les jardins à l'anglaise. Au début du 20e siècle, la partie sud du parc, appelée « les Catherinettes », est aménagée en extension du jardin anglais et donne sur la rue de Paris avec aménagement de rochers artificiels et cascade et descente jusqu'à la rue par le transfert des escaliers monumentaux du contour de la Motte. Un kiosque à musique est mis en service en mai 1880.

Au tout début du 20e siècle, elle contemple l'eau cascadant vers la rue de Paris sur les rochers artificiels des frères Bühler - photo E. Maignen
Au début du 20e siècle : l'eau coulait...
Ce samedi, 27 mars 1897, au loin deux dames sur un banc, deux messieurs passent en conversant. Devant le kiosque cinq toute petites Rennaises sous de grands chapeaux, dans un mystérieux conciliabule. (Photo E. Maignen)
Ce joli Thabor
"Les serres du jardin des plantes" juillet 1892. photo E. Maignen (Arcchives de Rennes, 26Num03. Don Maignen)
La volière, élément attrayant pour petits et grands. (photo Ash-Crow de Wikimedia Commons)
Le plan du parc
La colonne de Juillet au parc du Thabor (de Wikimedia Commons)
Le carré Du Guesclin au Thabor en 1892 : au premier plan la statue du connétable, derrière la colonne de juillet. Photo de Etienne Maignen en 1892

Anecdotes

Le 29 mai 1943, anecdote sinistre, vers 16 heures, 25 personnes sont tuées dans une tranchée aménagée dans "le Carré Duguesclin", touchée par les forteresses volantes américaines et d'autres sont tuées dans une tranchée près de l'extrémité est des serres et des bassins, le 17 juillet 1944.

À cette époque on peut voir des soldats allemands convalescents, torses nus sur le toit-terrasse du lycée de jeunes filles transformé en hôpital.

La statue de Du Guesclin démolie

En 1944, c'est au carré Du Guesclin, près de la statue du connétable, que sous le pseudonyme de Le Vigan, Pierre Herbart Wikipedia-logo-v2.svg, depuis peu arrivé à Rennes, rencontre incognito pour la deuxième fois le responsable de la résistance chargé de l'assister dans sa mission de chef de maquis pour la Bretagne. D'emblée, Le Vigan lui montre une carte et lui fait part de sa conviction concernant le lieu du débarquement et logiquement de la priorité de la libération de Rennes, après le port de Cherbourg, mais avant Paris. Le même témoin fait état de sa nomination comme vice-président du comité de libération de Rennes et de sa préoccupation personnelle d'éviter les exactions et autres règlements de compte une fois la ville libérée, outre sa mission officielle qui était de "coiffer sur le poteau" tant les Américains que les résistants communistes dans l'installation des autorités locales. Par la suite, il sera convié à la préfecture par le Général de Gaulle pour être remercié de ses bons offices[6].

Le règlement intérieur en 1867, arrêté du maire Robinot de Saint-Cyr
Sur la carte postale, l'écusson floral de Rennes imageait joliment l'appartenance bretonne. (Archives de Rennes.100FI233)


Le Thabor vu par Lucien Decombe, en 1883[7]

« Nous franchissons la grille et nous nous trouvons dans la promenade du Thabor. C'était, avant la Révolution, le jardin particulier des moines Bénédictins établis dans les bâtiments de l'abbaye de Saint-Melaine, occupés aujourd'hui par l'Hospice des vieillards. L'entrée de la promenade existait autrefois tout à fait au nord, dans l'ancienne ruelle de la Palestine ; de cette difficulté d'accès il était résulté de la part des promeneurs un complet abandon du Thabor, et grâce à ce délaissement, les antiques bosquets des Bénédictins virent plus d'une fois les duellistes y venir vider leurs querelles l'épée à la main.

La belle et vaste pelouse rectangulaire, encadrée de grands arbres, qui se présente à nous porte le nom de Carré Du Guesclin ; au milieu se dresse, sur un piédestal de granit, la statue du grand connétable, inaugurée en 1825. Le kiosque du Thabor, de forme octogonale, avec ses huit fines colonnes en fonte moulée, fut construit en 1880, sous l'impulsion de Jean-Baptiste Martenot. Déplacée vers l'est, au-dessus de l'enfer, la statue est détruite le 31 mars 1950 par des autonomistes bretons qui considéraient l connétable comme un collaborateur de la France.


Un peu plus loin, au pied d'une terrasse en fer à cheval, s'élève depuis 1835 la gracieuse Colonne de Juillet, œuvre du statuaire breton Barré, surmontée d'une petite statue de la Liberté ; ce modeste monument consacre le souvenir de deux enfants de la cité, Vanneau et Papu, tués en 1830 à Paris, pendant les journées de Juillet. Une double rampe conduit du Carré Du Guesclin aux allées supérieures du Thabor, plantées de beaux arbres et entourant l'Enfer, vaste et profond bassin tapissé de gazon, et recouvert d'un dôme de verdure impénétrable aux rayons du soleil.

Un des plus grands agréments du Thabor et du Jardin des Plantes est la diversité des aspects : les terrasses, les pelouses, les allées ombreuses, les bassins de verdure s'y succèdent et s'y entremêlent avec un art et une variété qui donnent un charme infini à cette délicieuse promenade dont la réputation est d'ailleurs justement méritée, et que nous envient les plus grandes villes de France. »

Lucien Decombe
Origine : Notices sur les Rues, Ruelles, Boulevards, Quais, Ponts, Places & Promenades de la ville de Rennes • 1883licence

Vues du ciel, les Armes de la Ville de Rennes en bordure de la rue de Paris
L'écusson aux armes de la Ville de Rennes qui ornait la pelouse descendant vers la rue de Paris

Renouveau

Depuis 2009, la ville de Rennes engage une rénovation globale du parc en remplaçant la signalétique et les bancs, en créant un théâtre de verdure dans l'Enfer, en rénovant la volière et le kiosque, et en permettant la remise en eau des bassins du jardin à la française.

Le 24 février, la ville de Rennes termine la réhabilitation des cascades du Thabor et les remet en eau. Le coût de la rénovation s'élève à 307 500 €[8].

En 2015 c'est au tour des jeux d’être rénovés et inaugurés le 13 avril 2015, ils auront coûté 360 000€[9].

D'autres projets de rénovation sont prévus comme celles de la grotte ou de la grille Saint Melaine.


Vie locale et culturelle

Le parc accueille de nombreuse activité culturelle, le festival Mythos s'y installe au printemps, l'été le festival Les Mercredis du Thabor accueille la musique traditionnelle, tandis qu'en mai, juin et septembre le programme d'un Dimanche au Thabor[10] agrémente les promenades dominicales. Tout au long de l'année des expositions d'art ont lieux à l'Orangerie, des visites et des stages photos y sont également organisés. Une autorisation du service des jardins de la ville de Rennes est nécessaire avant d'organiser une manifestation.

Depuis des décennies un magnifique parterre fleuri constituant l'écusson de la ville de Rennes ornait la pelouse descendant vers la rue de Paris. Il a été supprimé à l'automne 2015 et Les Amis du Patrimoine rennais demandent en vain sa remise en place.

Incivilités

La volière a été victime d'un vol d'oiseau en juin 2014, le préjudice s'estime à 800€[11]. À plusieurs reprises des incivilités sont commises en dehors des heures d'ouverture (tags, saccage de plantation).

Images du Thabor

Haïku rennais

« Riaient au Thabor

les yeux bleus d'Eléonore,

je les vois encore. »

Stephanus • 21 mars 2011licence


Notes et références




Liens directs