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Cette voie fait référence à un monastère du XVIIe siècle, installé en 1673 par l'évêque pour les Filles de N.-D. de la Charité qui, à l'emplacement du vieux ''prieuré de Saint-Moran'' | Cette voie fait référence à un monastère du XVIIe siècle, installé en 1673 par l'évêque pour les Filles de N.-D. de la Charité qui, à l'emplacement du vieux ''prieuré de Saint-Moran'' en ruines, construisirent en 1691 un monastère et une chapelle dédiée à la Sainte-Trinité, d'où le nom alors donné aux sœurs : les Trinitaires. Celles-ci y recevaient, "sur la demande des familles, les filles repenties, les fous et les jeunes gens pour cause de projet de mariage mal assorti".<ref> ''Le Vieux Rennes'', par Paul Banéat, J. Larcher éditeur</ref> | ||
[[Fichier:W1386.jpg|thumb|360x360px|Banque D'Ille et Vilaine. Siège social : 1 Place de la Trinité. ''Carte postale '''Edit. Guérin, Saint-Malo'''. coll. YRG'']] | [[Fichier:W1386.jpg|thumb|360x360px|Banque D'Ille et Vilaine. Siège social : 1 Place de la Trinité. ''Carte postale '''Edit. Guérin, Saint-Malo'''. coll. YRG'']] | ||
[[Fichier:Capture placedelatrinite mai2015.PNG|thumb|360x360px|C'est toujours une banque qui occupe aujourd'hui le bâtiment situé au 1 Place de la Trinité (@Google Streetview, mai 2015)]] | [[Fichier:Capture placedelatrinite mai2015.PNG|thumb|360x360px|C'est toujours une banque qui occupe aujourd'hui le bâtiment situé au 1 Place de la Trinité (@Google Streetview, mai 2015)]] | ||
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Le numéro 1 de la rue, résidence principale de plusieurs rennais, était aussi occupé en 1921 par de nombreuses entités, de manière quotidienne mais aussi occasionnelle : | |||
*le secrétariat de Bretagne de la fédération française de natation et sauvetage<ref>L'Ouest-Eclair du 7 juillet 1921, page 6</ref> | |||
*la banque d'Ille-et-Vilaine<ref>L'Ouest-Eclair du 28 avril 1921, page 3</ref> | |||
*l'Union du commerce et de l'industrie<ref>L'Ouest-Eclair du 3 avril 1921, page 3</ref> | |||
*le secrétariat de la ligue de Bretagne d'athlétisme<ref>L'Ouest-Eclair du 28 mai 1921, page 4</ref> | |||
*le bureau de M. Huchet, expert-géomètre<ref>L'Ouest-Eclair du 29 mai 1921, page 3</ref> | |||
*le syndicat des propriétaires de Rennes<ref>L'Ouest-Eclair du 18 juin 1921, page 4</ref>, qui protestera notamment contre le vœu émis par le conseil municipal en décembre 1920 d'un élargissement de certaines rues du centre-ville. | |||
*la société horticole d'Ille-et-Vilaine<ref>L'Ouest-Eclair du 27 janvier 1921, page 3</ref> | |||
En 1928, dans les locaux de la banque d'Ille-et-Vilaine, la caisse patronale rennaise de compensation des allocations familiales y réalise son assemblée générale<ref>L'Ouest-Eclair du 12 juin 1928, page 4</ref>. La création des caisses de compensation pour allocations familiales s'inscrit dans le contexte de l'immédiat après première guerre mondiale. Durant le conflit, plusieurs millions de familles ont pu bénéficier d'une prestation monétaire pour leur enfant à charge, sous diverses dénominations et au titre de différentes législations. Avec le retour de la paix, les préoccupations démographiques, sanitaires, salariales et de sécurité publique imposent de trouver un outil gestionnaire : ce seront les caisses de compensation pour allocations familiales. Organisées soit par les chambres de commerce, les groupements d'industriels ou les syndicats patronaux, elles prennent généralement le statut d'association. Elles ont pour mission principale de gérer une seule prestation : l'allocation familiale. Elles doivent en définir les moyens de financement, organiser la perception des cotisations des employeurs, assurer la péréquation entre les industriels et en rendre compte à l'assemblée générale des entreprises adhérentes. Elles doivent également définir les contours de la prestation : les bénéficiaires, les montants, les conditions d'ouverture de droits, les modalités de versement. La législation sera réformée en 1945<ref>https://francearchives.gouv.fr/findingaid/952ea231abc357650d06427b35c533bd33b3b7c8</ref>. | |||
La place accueillait dans les années 30 un précurseur des food-trucks actuels, un bar roulant qui permettait à une quarantaine de clients de s'y restaurer<ref>https://alter1fo.com/drink-truck-rennes-ambulant-113967</ref>. | |||
Le diagnostic archéologique du 1, place de la Trinité réalisé lors de l'été 2017 ainsi que lors du second semestre 2022<ref>https://metropole.rennes.fr/la-place-de-la-trinite-rendue-aux-pietons</ref> par l'INRAP a donné l'occasion d'aborder l'histoire de Rennes depuis l'Antiquité jusqu'à l'Ancien Régime. L'îlot s'appuie en effet sur le tracé de la muraille édifiée au IIIe siècle, dont une partie est conservée au sous-sol des immeubles bordant la [[place des Lices]]<ref>https://multimedia.inrap.fr/atlas/Rennes/sites/3379/1-place-de-la-Trinite</ref>. | |||
== Références == | == Références == |
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La place de la Trinité se situe dans le quartier 1 : Centre entre la rue de la Monnaie et la place des Lices. Cette voie, ouverte en 1832, fut dénommée vers 1845. En 1854 le bureau de poste de Rennes y ouvre ses portes de 7 h. du matin à 8 h. du soir. Après une dizaine de cadres, sont cités dix facteurs dits locaux et un chef-facteur, suivis de onze facteurs ruraux ayant pour ressort souvent deux communes voisines, par exemple le nommé Mallet, pour Chantepie et Vern.
Cette voie fait référence à un monastère du XVIIe siècle, installé en 1673 par l'évêque pour les Filles de N.-D. de la Charité qui, à l'emplacement du vieux prieuré de Saint-Moran en ruines, construisirent en 1691 un monastère et une chapelle dédiée à la Sainte-Trinité, d'où le nom alors donné aux sœurs : les Trinitaires. Celles-ci y recevaient, "sur la demande des familles, les filles repenties, les fous et les jeunes gens pour cause de projet de mariage mal assorti".[1]
1921 : ça grouille au numéro 1
Le numéro 1 de la rue, résidence principale de plusieurs rennais, était aussi occupé en 1921 par de nombreuses entités, de manière quotidienne mais aussi occasionnelle :
- le secrétariat de Bretagne de la fédération française de natation et sauvetage[2]
- la banque d'Ille-et-Vilaine[3]
- l'Union du commerce et de l'industrie[4]
- le secrétariat de la ligue de Bretagne d'athlétisme[5]
- le bureau de M. Huchet, expert-géomètre[6]
- le syndicat des propriétaires de Rennes[7], qui protestera notamment contre le vœu émis par le conseil municipal en décembre 1920 d'un élargissement de certaines rues du centre-ville.
- la société horticole d'Ille-et-Vilaine[8]
En 1928, dans les locaux de la banque d'Ille-et-Vilaine, la caisse patronale rennaise de compensation des allocations familiales y réalise son assemblée générale[9]. La création des caisses de compensation pour allocations familiales s'inscrit dans le contexte de l'immédiat après première guerre mondiale. Durant le conflit, plusieurs millions de familles ont pu bénéficier d'une prestation monétaire pour leur enfant à charge, sous diverses dénominations et au titre de différentes législations. Avec le retour de la paix, les préoccupations démographiques, sanitaires, salariales et de sécurité publique imposent de trouver un outil gestionnaire : ce seront les caisses de compensation pour allocations familiales. Organisées soit par les chambres de commerce, les groupements d'industriels ou les syndicats patronaux, elles prennent généralement le statut d'association. Elles ont pour mission principale de gérer une seule prestation : l'allocation familiale. Elles doivent en définir les moyens de financement, organiser la perception des cotisations des employeurs, assurer la péréquation entre les industriels et en rendre compte à l'assemblée générale des entreprises adhérentes. Elles doivent également définir les contours de la prestation : les bénéficiaires, les montants, les conditions d'ouverture de droits, les modalités de versement. La législation sera réformée en 1945[10].
La place accueillait dans les années 30 un précurseur des food-trucks actuels, un bar roulant qui permettait à une quarantaine de clients de s'y restaurer[11].
Le diagnostic archéologique du 1, place de la Trinité réalisé lors de l'été 2017 ainsi que lors du second semestre 2022[12] par l'INRAP a donné l'occasion d'aborder l'histoire de Rennes depuis l'Antiquité jusqu'à l'Ancien Régime. L'îlot s'appuie en effet sur le tracé de la muraille édifiée au IIIe siècle, dont une partie est conservée au sous-sol des immeubles bordant la place des Lices[13].
Références
- ↑ Le Vieux Rennes, par Paul Banéat, J. Larcher éditeur
- ↑ L'Ouest-Eclair du 7 juillet 1921, page 6
- ↑ L'Ouest-Eclair du 28 avril 1921, page 3
- ↑ L'Ouest-Eclair du 3 avril 1921, page 3
- ↑ L'Ouest-Eclair du 28 mai 1921, page 4
- ↑ L'Ouest-Eclair du 29 mai 1921, page 3
- ↑ L'Ouest-Eclair du 18 juin 1921, page 4
- ↑ L'Ouest-Eclair du 27 janvier 1921, page 3
- ↑ L'Ouest-Eclair du 12 juin 1928, page 4
- ↑ https://francearchives.gouv.fr/findingaid/952ea231abc357650d06427b35c533bd33b3b7c8
- ↑ https://alter1fo.com/drink-truck-rennes-ambulant-113967
- ↑ https://metropole.rennes.fr/la-place-de-la-trinite-rendue-aux-pietons
- ↑ https://multimedia.inrap.fr/atlas/Rennes/sites/3379/1-place-de-la-Trinite
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