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L'ouvrage de ce Rennais, grand expert de sa cité, ''Le Vieux Rennes'', Rennes, J. Plihon et L. Hommay, Libraires-éditeurs, 1911 est incontournable en matière d'histoire et de géographie de la ville. Il a aussi publié ''Le département d'Ille-&-Vilaine. Histoire, archéologie, monuments'', Rennes, J. Larcher, 1927, 4 vol. et ''Le Mobilier breton'', Paris, Ch. Massin et Cie, 1925. | L'ouvrage de ce Rennais, grand expert de sa cité, ''Le Vieux Rennes'', Rennes, J. Plihon et L. Hommay, Libraires-éditeurs, 1911 est incontournable en matière d'histoire et de géographie de la ville. Il a aussi publié ''Le département d'Ille-&-Vilaine. Histoire, archéologie, monuments'', Rennes, J. Larcher, 1927, 4 vol. et ''Le Mobilier breton'', Paris, Ch. Massin et Cie, 1925. | ||
{{Citation|texte=''Mort de '''Paul Banéat''', conservateur du musée d'Archéologie - Un deuil subit fient de frapper la Société Archéologique d'Ille-et-Vilaine et tous les amis du Rennes pittoresque. M. Paul Banéat, l'un des plus distingués membres, ancien président de cette société, a été trouvé mort, vendredi dans sa chambre à 22 heures. L'éminent défunt avait 85 ans. Depuis cet hiver, lui, jadis si actif, gardait la chambre. | |||
''Descendant d'une vieille famille carhaisienne dont l'un des membres, administrateur du Finistère, porta avec ses collègues, sa tête sur l'échafaud de la Terreur, à Brest, le 22 mai 1781, Paul Banéat, fils d'un ancien juge du tribunal civil de Rennes, débute lui-même comme avocat à la Cour. Mais ses goûts le portent de bonne heure vers l'archéologie. Il est, depuis 1880, membre de la société d'Ille-et-Vilaine, alors présidée par [[Arthur Le Moyne de la Borderie|M. de la Borderie]]. Il ne pouvait être à meilleure école. Marié deux ans plus tard à la fille du général de Place, ayant l'indépendance nécessaire pour l'étude, il employa ses loisirs à maintes recherches d'histoire locale. Ses travaux sur le Vieux Rennes, ses monographies de notre département, seront toujours les livres de chevet de nos érudits, et il y a peu à glaner après lui. | |||
''Trésorier de la S. A. d'I. V. depuis 1900, il en fut lui-même le président le 10 juillet 1906. Sa réputation et son autorité en la matière, le mettent hors de pair. Aussi l'administration des Musées ne pouvait-elle mieux faire que de lui confier l'année suivante, la direction de notre Musée archéologique auquel il consacrera, jusqu'au dernier jour, toute son activité. Nous n'apprendrons rien à personne en disant que le vénérable défunt fut un vrai chrétien et l'un des meilleurs membres de la Conférence de Saint-Vincent de N.-D. | |||
''Ces nombreux amis ne verront plus ce grand et alerte vieillard, toujours aimable et souriant, plaisantant volontiers, se rendre chaque jour veiller aux collections dont il avait la charge. C'est une figure du Vieux Rennes, elle aussi, et des plus sympathiques qui disparait.''|auteur=L'Ouest-Eclair|origine=Numéro du 25 mai 1942|collecteur=Manu35|date=2018}} | |||
La volonté de dénommer une rue au nom de l'historien émane de 1942, très peu de temps après son décès : | |||
{{Citation|texte=''Société Archéologique d'Ille-et-Vilaine - M. le président ouvre la séance par l'éloge funèbre de M. '''Paul Banéat'''. de la Société, deux fois notre vice-président, mort sur la brèche, au soir d'une journée passée au Musée archéologique. Il est resté, jusqu'au dernier moment, le travailleur infatigable, qui n'a négligé, pour son Vieux Rennes, et les quatre volumes du Dictionnaire Historique et Archéologique d'Ille-et-Vilaine, aucun dépôt d archives, aucune étude notariale. Il a terminé, avant de mourir, le complément et la mise au point de l'Histoire de Rennes, de [[rue Marteville|Marteville]], qui paraîtra dès que les circonstances le permettront. | |||
''M. le président renouvelle les condoléances de ses collègues, à la famille de ce grand bourgeois de Rennes, du gentilhomme à l'élégante silhouette. En même temps qu'un érudit de haute classe, c'était un patriote qui fit, en 1914, à la France, le sacrifice de ses deux fils, jeunes officiers. | |||
''M. Pocquet du Haut-Jussé apporte, à son tour, à cette mémoire, l'hommage que la modestie du défunt lui interdit au cimetière. Il se plaît à reconnaître dans l'historien et l'archéologue de vieille souche carhaisienne, issu d'une lignée de gens de loi, docteur en droit lui-même, les qualités d'exactitude, de probité et de sens critique, nécessaires à ce genre d'études. | |||
''M. Coué, ancien président, souhaite voir la municipalité de Rennes réserver le nom de Paul Banéat à une rue nouvelle. M. le président d'Haucourt assure que telle est bien l'intention de nos édiles.''|auteur=L'Ouest-Eclair|origine=Numéro du 12 juin 1942|collecteur=Manu35|date=2018}} | |||
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Version du 5 juin 2018 à 10:14
La rue Paul Banéat est une voie axée ouest-est de Rennes entre le boulevard Raymond Poincaré qui longe le parc de Maurepas et le boulevard de Vitré.
Elle est ainsi dénommée, par délibération municipale du 29 juillet 1949, en mémoire de :
Paul Banéat
archiviste et historien
(5 octobre 1856, Rennes - 22 mai 1942, Rennes)
Son père Jules, juge au tribunal civil de Rennes, est passionné par l'histoire de Bretagne. Paul Jacques Trémeur Banéat fait ses études au collège Saint-Vincent de Rennes. Docteur en droit, il est avocat à la cour d'appel de Rennes de 1877 à 1892. Il est membre de la Société archéologique d'Ille-et-Vilaine, qu'il préside de 1906 à 1908. Il publie plusieurs ouvrages sur l'Histoire de la Bretagne, exploitant les actes notariés, les archives départementales d'Ille-et-Vilaine et les archives municipales de Rennes. Directeur du musée archéologique de Rennes de 1906 à sa mort en 1942, il dresse et publie des inventaires dans le bulletin de la Société archéologique d'Ille-et-Vilaine. Il présida le comité rennais de la Société française de secours aux blessés militaires à partir de 1909. Ses deux fils, Alain[1] et Jacques[2] sont tués dès les premiers mois de la Première Guerre mondiale. Son dévouement et son activité à la tête du comité seront récompensés par la Légion d'honneur. Il fut conseiller municipal de Rennes de 1900 à 1908, et membre durant la même période du bureau de bienfaisance de la ville.
L'ouvrage de ce Rennais, grand expert de sa cité, Le Vieux Rennes, Rennes, J. Plihon et L. Hommay, Libraires-éditeurs, 1911 est incontournable en matière d'histoire et de géographie de la ville. Il a aussi publié Le département d'Ille-&-Vilaine. Histoire, archéologie, monuments, Rennes, J. Larcher, 1927, 4 vol. et Le Mobilier breton, Paris, Ch. Massin et Cie, 1925.
« Mort de Paul Banéat, conservateur du musée d'Archéologie - Un deuil subit fient de frapper la Société Archéologique d'Ille-et-Vilaine et tous les amis du Rennes pittoresque. M. Paul Banéat, l'un des plus distingués membres, ancien président de cette société, a été trouvé mort, vendredi dans sa chambre à 22 heures. L'éminent défunt avait 85 ans. Depuis cet hiver, lui, jadis si actif, gardait la chambre.
Descendant d'une vieille famille carhaisienne dont l'un des membres, administrateur du Finistère, porta avec ses collègues, sa tête sur l'échafaud de la Terreur, à Brest, le 22 mai 1781, Paul Banéat, fils d'un ancien juge du tribunal civil de Rennes, débute lui-même comme avocat à la Cour. Mais ses goûts le portent de bonne heure vers l'archéologie. Il est, depuis 1880, membre de la société d'Ille-et-Vilaine, alors présidée par M. de la Borderie. Il ne pouvait être à meilleure école. Marié deux ans plus tard à la fille du général de Place, ayant l'indépendance nécessaire pour l'étude, il employa ses loisirs à maintes recherches d'histoire locale. Ses travaux sur le Vieux Rennes, ses monographies de notre département, seront toujours les livres de chevet de nos érudits, et il y a peu à glaner après lui.
Trésorier de la S. A. d'I. V. depuis 1900, il en fut lui-même le président le 10 juillet 1906. Sa réputation et son autorité en la matière, le mettent hors de pair. Aussi l'administration des Musées ne pouvait-elle mieux faire que de lui confier l'année suivante, la direction de notre Musée archéologique auquel il consacrera, jusqu'au dernier jour, toute son activité. Nous n'apprendrons rien à personne en disant que le vénérable défunt fut un vrai chrétien et l'un des meilleurs membres de la Conférence de Saint-Vincent de N.-D.
Ces nombreux amis ne verront plus ce grand et alerte vieillard, toujours aimable et souriant, plaisantant volontiers, se rendre chaque jour veiller aux collections dont il avait la charge. C'est une figure du Vieux Rennes, elle aussi, et des plus sympathiques qui disparait. »
— L'Ouest-Eclair
Origine : Numéro du 25 mai 1942 • Recueilli par Manu35 • 2018 • licence
La volonté de dénommer une rue au nom de l'historien émane de 1942, très peu de temps après son décès :
« Société Archéologique d'Ille-et-Vilaine - M. le président ouvre la séance par l'éloge funèbre de M. Paul Banéat. de la Société, deux fois notre vice-président, mort sur la brèche, au soir d'une journée passée au Musée archéologique. Il est resté, jusqu'au dernier moment, le travailleur infatigable, qui n'a négligé, pour son Vieux Rennes, et les quatre volumes du Dictionnaire Historique et Archéologique d'Ille-et-Vilaine, aucun dépôt d archives, aucune étude notariale. Il a terminé, avant de mourir, le complément et la mise au point de l'Histoire de Rennes, de Marteville, qui paraîtra dès que les circonstances le permettront.
M. le président renouvelle les condoléances de ses collègues, à la famille de ce grand bourgeois de Rennes, du gentilhomme à l'élégante silhouette. En même temps qu'un érudit de haute classe, c'était un patriote qui fit, en 1914, à la France, le sacrifice de ses deux fils, jeunes officiers.
M. Pocquet du Haut-Jussé apporte, à son tour, à cette mémoire, l'hommage que la modestie du défunt lui interdit au cimetière. Il se plaît à reconnaître dans l'historien et l'archéologue de vieille souche carhaisienne, issu d'une lignée de gens de loi, docteur en droit lui-même, les qualités d'exactitude, de probité et de sens critique, nécessaires à ce genre d'études.
M. Coué, ancien président, souhaite voir la municipalité de Rennes réserver le nom de Paul Banéat à une rue nouvelle. M. le président d'Haucourt assure que telle est bien l'intention de nos édiles. »
— L'Ouest-Eclair
Origine : Numéro du 12 juin 1942 • Recueilli par Manu35 • 2018 • licence