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« Maison du peuple, salle de la Cité » : différence entre les versions

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dans la Maison du peuple. Jusque dans les années trente, elle accueille  
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=== Cinéma à l'affiche ===
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Lors
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paysage cinématographique rennais. Il change de nom en 1942 pour Le  
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Celtic ; il est classé dans la catégorie art et essai, et cinéma  
Celtic ; il est classé dans la catégorie art et essai, et cinéma  
militant.
militant.[[Fichier:Pub le crillon ouest-eclair.jpg|thumb|362x362px|Publicités pour des cinémas rennais, dont Le Carillon dans L'Ouest-Éclair du 18 janvier 1938, Gallica - BnF.
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== 1936 ==
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=== Le Front populaire ===
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<nowiki>          </nowiki>L'Ouest-Éclair du 19 juin 1936, Gallica - BnF.
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<nowiki> </nowiki>1936, le mouvement de revendications de la classe ouvrière a gagné  
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prolongent d’autres, sont rapidement réglés. Les avancées sociales sont  
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spectaculaires comme la semaine de 40 heures et le droit à deux semaines
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<nowiki> </nowiki>de congés payés pour tous les salariés.[[Fichier:Ouest-eclair 1936.jpg|left|thumb|         
     
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Fichier:7F54 rapport commisssaire.jpg |  Rapport du commissaire de police sur une réunion tenue en 1936 à la Maison du peuple sur des négociations entre syndiqués du Bâtiment et l'Union patronale, 1936. Archives de Rennes, 7 F 54.
Fichier:7F54 rapport commisssaire 02.jpg | Rapport du commissaire de police sur une réunion tenue en 1936 à la Maison du peuple sur des négociations entre syndiqués du Bâtiment et l'Union patronale, 1936. Archives de Rennes, 7 F 54.
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Version du 4 février 2016 à 16:23

Salle de réunion, façade sur la cour par E. Le Ray, 1919. Archives de Rennes, 2 Fi 4966

Ce lieu est empreint d’histoires syndicales et d’événements culturels : témoin des avancées sociales, de la solidarité, du partage et de l’ouverture à la culture. Il est le berceau des Trans Musicales, des combats syndicaux et politiques. Un lieu auxquels les Rennais sont fortement attachés. Jusqu’à fin 2013, l’édifice, rue Saint-Louis, est composé de plusieurs corps de bâtiments : un premier le long de la rue Saint-Louis et un second dans la cour, dont la façade postérieure donne sur la rue d'Échange. Textes : Danièle Guégan et Violaine Poubanne.

1863 - 1887

De la liberté de réunion à la première bourse du travail

En 1863, la chambre syndicale ouvrière - antérieure au syndicat - voit le jour. Les ouvriers d’une même profession peuvent désormais se regrouper librement, avant la création des unions locales en 1864 . Avec l'adoption en 1884 de la loi Waldek-Rousseau, légalisant la création des syndicats, les structures locales de défense des intérêts ouvriers se multiplient. En 1887, elles se regroupent dans un même lieu : la première bourse du travail est créée à Paris. Les autorités municipales soutiennent généralement les bourses du travail. Revers de la médaille, un contrôle est exercé sur elles, limitant leur autonomie.

1891

Papier en-tête de la bourse du Travail, 1904. Archives de Rennes, 7 F 16

Vers l'ouverture d'une bourse du travail à Rennes

Après un premier refus, la municipalité rennaise accorde aux organisations ouvrières l’ouverture d’une bourse du travail, suite à une pétition à l’initiative des chambres syndicales et au soutien des conseillers municipaux ouvriers.

Troisième en Bretagne après Nantes et Saint-Nazaire en 1892, la bourse du travail de Rennes est créée en avril 1893, six ans après celle de Paris. En plus de ses missions syndicales, elle crée un bureau de placement des ouvriers. Deux mille personnes sont placées par an. Puis, elle devient un foyer culturel très actif.

1893

Projet d'installation de la bourse du travail à l'hôtel de Guerry, rue Gambetta, plan du 1er étage par J-B. Martenot

Un local pour la bourse de Rennes

4 février 1893. Archives de Rennes, 2 Fi 6324.|200x200px]] Après une étude de restauration de l’hôtel de Guerry, conçu par l’architecte Jean-Baptiste Martenot, le projet, jugé trop coûteux, est abandonné. La bourse s’installe alors dans l’ancien café central, Place du Champ-Jacquet, ce qui n'empêche pas les patrons de pétitionner pour sa fermeture.

1895

Création de la CGT

Projet de sculpture symbolisant la CGT, futur décor de la Maison du peuple, s. d. Archives de Rennes, 6 W 33.

La Confédération générale du travail est officiellement créée au congrès

de Limoges, le 23 septembre 1895. Elle participe amplement au développement des bourses du travail, avec lesquelles elle fusionne en 1902.

1906

Accueil des petits Fougerais pendant les grèves de Fougères, devant la bourse du travail, place du Champ Jacquet (et non Leperdit), 1906. Archives de Rennes, 44 Z 183, don Glorot.

Soutien aux Fougerais en grève

À Fougères, le 13 novembre 1906, une grève générale des chaussoniers déclenche un conflit qui va durer trois mois. En solidarité, la bourse du travail de Rennes décide de soutenir les grévistes fougerais. Elle lance un appel aux familles pour accueillir les enfants des grévistes, le temps de la grève. Le 9 décembre, un premier convoi de 160 enfants

arrive à Rennes au milieu d’une foule enthousiaste.

Délibération du conseil municipal du 23 novembre 1907 autorisant l'aménagement d'une clinique dans les locaux de la bourse du travail. Archives de Rennes, 7 F 19.

1907

Création d’une clinique

Le 23 novembre 1907, le conseil municipal entreprend des travaux d’aménagements pour installer une clinique à la bourse du travail de Rennes. Elle est la première à ouvrir des consultations médicales gratuites au sein d’une clinique syndicale. Une organisation de lutte contre l’alcoolisme y est créée. Son slogan : « Prolétariat debout contre l’alcool ».


1909

Déménagement de la Bourse

Les locaux deviennent trop étroits et inadaptés. La bourse est alors transférée de manière « absolument provisoire » dans l’ancien couvent des Carmes, rue Hoche – qui abrite l’actuelle école européenne supérieure d’art de Bretagne. Du provisoire qui dure neuf ans.

Demande de la nouvelle société civile de la Maison du peuple à la Ville de Rennes pour l'acquisition d'un terrain, rue Saint-Louis, 1911. Archives de Rennes, 1 M 211.

1911

Les syndicats s'organisent pour la création d'une Maison du peuple

Les syndicats forment une société civile (SCI) et fondent la Maison du peuple. Objectif : devenir propriétaire et s’affranchir du pouvoir municipal. La SCI rachète à la Ville des terrains et un bâtiment, rue Saint-Louis, pour accueillir la bourse du travail dont les membres ne cessent de croître : 31 syndicats et 5 000 syndiqués.

1918

Installation provisoire rue Saint-Louis

En 1918, un hangar, pour la Maison du peuple, est enfin édifié dans l’attente d’un projet de construction. Il abrite une salle de réunion provisoire d’une capacité d’accueil de 500 personnes et permet aux syndiqués d'avoir un endroit bien à eux.

Projet sur calque réalisé par Emmanuel Le Ray d'une plaque ornant le hangar provisoire de la Maison du peuple, rue Saint-Louis, 1918. Archives de Rennes, 1 M 213.















1919

Fondation de la Maison du peuple

Pour Jean Janvier, maire de Rennes, dans une délibération du 15 décembre 1919, « la classe ouvrière s’est trop bien comportée pendant la guerre… pour qu’à son tour le conseil municipal ne lui témoigne… son très vif intérêt et j’ajouterais sa pleine confiance. » Le principe de construction d’une salle de réunion pouvant accueillir 1 600 personnes dont 500 assises est voté. Emmanuel Le Ray, architecte municipal, élabore les plans.

1924

Projet du plan du système d'assemblage des rangées de fauteuils, 1924. Archives de Rennes, 2 Fi 4993.

Des sièges métalliques supplémentaires

Les 500 places assises sont déjà insuffisantes et une nouvelle commande est effectuée. « La salle de réunion est exempte de luxe ; néanmoins, elle présente de l’élégance et du confortable. Les sièges métalliques, outre qu’ils contribueraient à l’aspect agréable de cette salle, offriraient encore l’avantage de la solidité », argumente le maire, en réaction aux critiques de la piscine Saint-Georges, jugée trop coûteuse. Ernest Chéreau, secrétaire général de l'Union départementale, est nommé gérant de la Maison du peuple en 1924.

1925

La fresque de Camille Godet

Pour le décor de la salle, une fresque est commandée au peintre Camille Godet, auteur de la fresque du Panthéon rennais et élève d'Emmanuel Le Ray. [1]L’artiste réalise Le travail, une grande frise décorative qui évoque les différents corps de métiers du bâtiment. Il représente également le maire Jean Janvier, entrepreneur, sur un chantier. La fresque de Godet orne les côtés et les retours vers la scène et le promenoir de la salle.

avril 1925

La Maison du peuple tout juste achevée, 1925. Cliché Emmanuel Le Ray, Archives de Rennes, 10 Fi 48, don Borius.
L'Ouest-Éclair du 19 avril 1925, Gallica – BnF.

Inauguration de la Maison du peuple

Le 19 avril 1925, la Maison du peuple est inaugurée en présence de Léon Jouhaux, secrétaire confédéral de la CGT.

















1926

Plan du dispensaire de la Maison du peuple, par Emmanuel Le Ray, 1926. Archives de Rennes, 2 Fi 4994.

Création d'un dispensaire

En 1926 est créé un dispensaire : une salle d'attente, une salle de pansements, un cabinet de consultations, un cabinet de déshabilloir sont aménagés. « En effet, si les ouvriers trouvent déjà dans leur "Maison" un certain confort, tant pour la tenue de leurs réunions qu'au pont de vue des cours techniques qui leur sont donnés, de la lecture, des spectacles et des récréations, il semble qu'en ce qui concerne l'hygiène, l'absence du dispensaire soit une lacune que nous devons combler » justifient les conseillers municipaux dans leur délibération du 30 juillet. Plus de 2 000 consultations gratuites sont recensées par an.







1930

Papier en-tête de l'Union locale de la CGT siégeant à la Maison du peuple et faisant apparaitre les multiples activités proposées en 1930. Archives de Rennes, 1 M 209.

Développement des activités socio-culturelles

Une troupe de théâtre, une chorale, soutenue par le syndicat des musiciens et un cinéma du peuple sont les activités culturelles fortes proposées dans la Maison du peuple. Jusque dans les années trente, elle accueille aussi des conférences, des débats, des spectacles scolaires, amateurs...













1933

Cinéma à l'affiche

Lors de la construction de la Maison du peuple, Emmanuel Le Ray a porté une attention particulière à réaliser une cabine de projection de cinéma répondant aux normes de sécurité. Dès 1925, les syndicats organisent des séances deux fois par semaine. Après 1933, sa gestion est confiée à des exploitants successifs. Le Carillon prend alors toute sa place dans le paysage cinématographique rennais. Il change de nom en 1942 pour Le Celtic ; il est classé dans la catégorie art et essai, et cinéma

militant.

Publicités pour des cinémas rennais, dont Le Carillon dans L'Ouest-Éclair du 18 janvier 1938, Gallica - BnF.

1936

Le Front populaire

L'Ouest-Éclair du 19 juin 1936, Gallica - BnF.

En 1936, le mouvement de revendications de la classe ouvrière a gagné Rennes : Prisunic, les chemiseries Strauss, le bâtiment, l’Economique, les Nouvelles Galeries… Même dans les entreprises habituellement peu touchées par le mouvement syndical, des grèves sont déclenchées. La Maison du peuple est au cœur du mouvement. Elle voit affluer les ouvriers. Les cahiers de revendications y sont rédigés et de grandes réunions syndicales s’y déroulent. Quand certains conflits se prolongent d’autres, sont rapidement réglés. Les avancées sociales sont spectaculaires comme la semaine de 40 heures et le droit à deux semaines

de congés payés pour tous les salariés.