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Les '''T.I.V''', acronyme pour '''Tramways d'Ille-et-Vilaine''', consistaient en un réseau à voie métrique qui comporta dans le département jusqu'à 11 lignes dont 6 partant et arrivant de Rennes la reliant à Saint-Malo, Antrain et Pleine-Fougères, Fougères, la Guerche, Le Grand-Fougeray, Redon par Maure et par Plélan. Elles furent exploitées de la fin du 19e siècle au milieu du 20è. Contrairement à ce que l'on peut penser au vu du nom, il s'agissait non pas de tramways, mais de petits trains à vapeur avec locomotive à haute cheminée, tender et trois ou quatre wagons de voyageurs, voire de marchandises. | Les '''T.I.V''', acronyme pour '''Tramways d'Ille-et-Vilaine''', consistaient en un réseau à voie métrique qui comporta dans le département jusqu'à 11 lignes dont 6 partant et arrivant de Rennes la reliant à Saint-Malo, Antrain et Pleine-Fougères, Fougères, la Guerche, Le Grand-Fougeray, Redon par Maure et par Plélan. Elles furent exploitées de la fin du 19e siècle au milieu du 20è. Contrairement à ce que l'on peut penser au vu du nom, il s'agissait non pas de tramways, mais de petits trains à vapeur avec locomotive à haute cheminée, tender et trois ou quatre wagons de voyageurs, voire de marchandises. | ||
Plusieurs gares existaient dans Rennes : la gare de la Touche ([[boulevard de Verdun]], face à la [[caserne Mac-Mahon]]), celle du Mail (près de la [[place de la Mission]]), la gare de Viarmes ou du [[Mail-Donges|Mail d'Onges]] (sur un emplacement situé aujourd'hui entre la [[rue de Viarmes]] et le [[quai Dujardin]]), ou encore la gare Saint-Cyr (bâtiment des chèques postaux sur l'actuel [[mail François Mitterrand]]). | Les principales lignes avec leurs années d'ouverture et de fermeture : | ||
Rennes-Fougères 1897 - 1949 50,5 km | |||
Rennes- La Guerche 1897 - 1947 30,4 km | |||
Rennes - Redon 1898 - 1948 95,2 km | |||
Rennes - Saint-Malo 1901 - 1950 79,9 km | |||
Rennes - Bécherel 1902 - 1947 34 km | |||
Rennes - Le Grand-Fougeray 1910 - 1937 54,1 km | |||
Plusieurs gares existaient dans Rennes : la gare de la Touche ([[boulevard de Verdun]], face à la [[caserne Mac-Mahon]]), celle du Mail (près de la [[place de la Mission]] en 1910), la gare de Viarmes ou du [[Mail-Donges|Mail d'Onges]] (sur un emplacement situé aujourd'hui entre la [[rue de Viarmes]] et le [[quai Dujardin]]), ou encore la gare Saint-Cyr en 1911(bâtiment des chèques postaux sur l'actuel [[mail François Mitterrand]]). | |||
[[Fichier:Tiv_locomotive_104.jpeg|300px|left|thumb|La locomotive des T.I.V.,''Corpet et Louvet'' n°104, effectue à partir de 1902 le service Rennes-Chateaugiron]] | [[Fichier:Tiv_locomotive_104.jpeg|300px|left|thumb|La locomotive des T.I.V.,''Corpet et Louvet'' n°104, effectue à partir de 1902 le service Rennes-Chateaugiron]] | ||
La ville de Rennes disposa ainsi, à partir de 1888, d'une étoile ferroviaire des plus denses et des plus efficaces de France, qui proposait des liaisons entre les zones rurales et la ville centre jusqu'aux extrémités du département. | La ville de Rennes disposa ainsi, à partir de 1888, d'une étoile ferroviaire des plus denses et des plus efficaces de France, qui proposait des liaisons entre les zones rurales et la ville centre jusqu'aux extrémités du département. | ||
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Le "tortillard" - ainsi l'appelaient les Rennais - devenait aussi "un train de plaisir" pour Saint-Malo sur la journée. | Le "tortillard" - ainsi l'appelaient les Rennais - devenait aussi "un train de plaisir" pour Saint-Malo sur la journée. | ||
L'hiver, un employé distribuait dans chaque wagon de longues | L'hiver, un employé distribuait dans chaque wagon de longues bouillotes plates en tôle emplies d'eau chaude. Disposées le long des bancs installés latéralement, elles visaient le confort des pieds des passagers ainsi gardés au chaud pendant une heure, temps bien inférieur, vu la petite vitesse et le nombre d'arrêts, à celui de plusieurs heures nécessaire pour atteindre des gares terminus. | ||
[[Fichier:Autorail_tiv.jpeg|300px|left|thumb|En 1938, 6 autorails ''Billard'' à moteur Diesel modernisent le réseau]] | [[Fichier:Autorail_tiv.jpeg|300px|left|thumb|En 1938, 6 autorails ''Billard'' à moteur Diesel modernisent le réseau]] | ||
En août 1938, lors d'une vague de chaleur, les T.I.V proposaient des excursions à prix réduits "''pour permettre aux enfants des écoles et à leurs familles de se rendre à la campagne''", avec des départs de Rennes - [[Saint-Cyr]] à 13h00 pour se rendre à Mi-Forêt et retour à 18h33 (durée du trajet : 56 minutes) et à 9h06 pour se rendre à Paimpont-Les Forges et retour à 18h45 (durée du trajet 1h40)<ref> Ouest-Eclair du 4 août 1938 </ref>. | En août 1938, lors d'une vague de chaleur, les T.I.V proposaient des excursions à prix réduits "''pour permettre aux enfants des écoles et à leurs familles de se rendre à la campagne''", avec des départs de Rennes - [[Saint-Cyr]] à 13h00 pour se rendre à Mi-Forêt et retour à 18h33 (durée du trajet : 56 minutes) et à 9h06 pour se rendre à Paimpont-Les Forges et retour à 18h45 (durée du trajet 1h40)<ref> Ouest-Eclair du 4 août 1938 </ref>. | ||
L'''Ouest-Eclair'' du 4 juillet 1940, premier numéro à paraître depuis l'occupation et la censure allemandes, donne, avec photo d'un tortillard à la gare de la place de la Mission, un article intitulé "''Décadence et grandeur - Les T.I.V. à l'ordre du Département''", exaltant la reprise de service du vieux tortillard que la micheline avait peu à peu remplacé pour le transport des voyageurs : "''Il'' ''passe triomphant, ferraillant, crachant sa fumée noire dans nos campagnes et sur les quais rennais''". Pendant la seconde guerre mondiale, ce réseau facilita le ravitaillement puis l'évacuation des Rennais sous la menace des bombardements. Le trafic voyageurs, tombé à 595 366 en 1936 était remonté à 1 969 370 en 1943 en raison de la détérioration du réseau principal dû à la guerre. | L'''Ouest-Eclair'' du 4 juillet 1940, premier numéro à paraître depuis l'occupation et la censure allemandes, donne, avec photo d'un tortillard à la gare de la place de la Mission, un article intitulé "''Décadence et grandeur - Les T.I.V. à l'ordre du Département''", exaltant la reprise de service du vieux tortillard que la micheline avait peu à peu remplacé pour le transport des voyageurs : "''Il'' ''passe triomphant, ferraillant, crachant sa fumée noire dans nos campagnes et sur les quais rennais''". Pendant la seconde guerre mondiale, ce réseau facilita le ravitaillement puis l'évacuation des Rennais sous la menace des bombardements. Le trafic voyageurs, tombé à 595 366 en 1936 était remonté à 1 969 370 en 1943 en raison de la détérioration du réseau principal dû à la guerre. | ||
==Notes et références== | ==Notes et références== |
Version du 7 février 2016 à 14:22
Les T.I.V, acronyme pour Tramways d'Ille-et-Vilaine, consistaient en un réseau à voie métrique qui comporta dans le département jusqu'à 11 lignes dont 6 partant et arrivant de Rennes la reliant à Saint-Malo, Antrain et Pleine-Fougères, Fougères, la Guerche, Le Grand-Fougeray, Redon par Maure et par Plélan. Elles furent exploitées de la fin du 19e siècle au milieu du 20è. Contrairement à ce que l'on peut penser au vu du nom, il s'agissait non pas de tramways, mais de petits trains à vapeur avec locomotive à haute cheminée, tender et trois ou quatre wagons de voyageurs, voire de marchandises.
Les principales lignes avec leurs années d'ouverture et de fermeture :
Rennes-Fougères 1897 - 1949 50,5 km
Rennes- La Guerche 1897 - 1947 30,4 km
Rennes - Redon 1898 - 1948 95,2 km
Rennes - Saint-Malo 1901 - 1950 79,9 km
Rennes - Bécherel 1902 - 1947 34 km
Rennes - Le Grand-Fougeray 1910 - 1937 54,1 km
Plusieurs gares existaient dans Rennes : la gare de la Touche (boulevard de Verdun, face à la caserne Mac-Mahon), celle du Mail (près de la place de la Mission en 1910), la gare de Viarmes ou du Mail d'Onges (sur un emplacement situé aujourd'hui entre la rue de Viarmes et le quai Dujardin), ou encore la gare Saint-Cyr en 1911(bâtiment des chèques postaux sur l'actuel mail François Mitterrand).
La ville de Rennes disposa ainsi, à partir de 1888, d'une étoile ferroviaire des plus denses et des plus efficaces de France, qui proposait des liaisons entre les zones rurales et la ville centre jusqu'aux extrémités du département.
Le "tortillard" - ainsi l'appelaient les Rennais - devenait aussi "un train de plaisir" pour Saint-Malo sur la journée.
L'hiver, un employé distribuait dans chaque wagon de longues bouillotes plates en tôle emplies d'eau chaude. Disposées le long des bancs installés latéralement, elles visaient le confort des pieds des passagers ainsi gardés au chaud pendant une heure, temps bien inférieur, vu la petite vitesse et le nombre d'arrêts, à celui de plusieurs heures nécessaire pour atteindre des gares terminus.
En août 1938, lors d'une vague de chaleur, les T.I.V proposaient des excursions à prix réduits "pour permettre aux enfants des écoles et à leurs familles de se rendre à la campagne", avec des départs de Rennes - Saint-Cyr à 13h00 pour se rendre à Mi-Forêt et retour à 18h33 (durée du trajet : 56 minutes) et à 9h06 pour se rendre à Paimpont-Les Forges et retour à 18h45 (durée du trajet 1h40)[1].
L'Ouest-Eclair du 4 juillet 1940, premier numéro à paraître depuis l'occupation et la censure allemandes, donne, avec photo d'un tortillard à la gare de la place de la Mission, un article intitulé "Décadence et grandeur - Les T.I.V. à l'ordre du Département", exaltant la reprise de service du vieux tortillard que la micheline avait peu à peu remplacé pour le transport des voyageurs : "Il passe triomphant, ferraillant, crachant sa fumée noire dans nos campagnes et sur les quais rennais". Pendant la seconde guerre mondiale, ce réseau facilita le ravitaillement puis l'évacuation des Rennais sous la menace des bombardements. Le trafic voyageurs, tombé à 595 366 en 1936 était remonté à 1 969 370 en 1943 en raison de la détérioration du réseau principal dû à la guerre.
Notes et références
- ↑ Ouest-Eclair du 4 août 1938
Articles connexes
- Rennes d'histoire et de souvenirs quatrain 49