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« 1939-1945 dans le quartier Jeanne d'Arc » : différence entre les versions
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m (Stephanus a déplacé la page 1939-1940 dans le quartier Jeanne d'Arc vers 1939-1945 dans le quartier Jeanne d'Arc) |
(Aucune différence)
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Version du 15 janvier 2016 à 17:32
Article initialement publié dans Jeanne d'Arc, mémoire d'un quartier, écrit par Claude Rouleau.
La mobilisation
1939 : le tocsin, la mobilisation, l'école Jeanne d'Arc transformée en caserne ou les hommes arrivaient de partout, entraient en civil, prenaient ici une tenue, là son paquetage... puis sur les indications d'un adjudant allaient se changer pour ressortir en soldat.
Les gamins du quartier adoptés par les soldats français les accompagnaient jusqu'à Saint-Laurent pour prendre possession des chevaux réquisitionnés qui attendaient à l'intérieur de l'église Saint-Laurent en attendant de revenir à la caserne Jeanne d'Arc.
Les Anglais et leurs motos
Peu de temps après on a vu un convoi de charrettes à cheval se former derrière l'école, puis un matin ils étaient partis à la guerre avec chevaux et charrettes. Les Anglais ont remplacé les Français dans le quartier, pas à l'école , mais ils étaient motorisés. C'était un vrai spectacle de les voir s'exercer à faire du dérapage contrôlé en moto, dans la boue , derrière l'église. Dans le champ de la mère Guillard, situé entre l'école et l'église ils avaient parqué une centaine de voitures anglaises de tous types ...
Elles n'étaient pas gardées, pour démarrer il suffisait de tirer le starter et le bouton de démarrage. Quelques jeunes du quartier n'ont pas manqué de les essayer.
L'arrivée des Allemands
1940 : l'école est totalement occupée par l'armée allemande et les élèves trouvent place au patronage Ste Jeanne d'Arc ou à l'Immaculée. Le 17 juin 1940, le bombardement de la gare par les Allemands, fait plusieurs milliers de morts et souffle le mur provisoire en briques de la sacristie qui s'écroule mettant l'autel à l'air libre! Tous les enfants se trouvant dans les parages se précipitent à l'intérieur du patro.
L'abbé Barbotin refoule tout ce petit monde vers la salle du côté Guillaume Lejean, où se trouvent les militaires qui occupent le patronage. L'officier ordonne à ses hommes de se mettre en position de combat le long de la butte qui existait alors entre la cour du patro et l'église. Peu après, on a vu des Anglais trainant des blessés se mettre à l'abri aussi loin que possible dans les champs. Beaucoup de gens du quartier ont passé plusieurs nuits dans les fossés sous les haies par peur de voir leur maison s'effondrer. Puis ce fut la débâcle. On trouvait des fusils abandonnés le long du trottoir de l'hôpital psychiatrique, des bagages du ravitaillement abandonnés, plein le bas du champ militaire. Les enfants emmenaient des boules de pain, des outils et même des armes. L'un d'entre eux trouva même une moto anglaise abandonnée route de Cesson, il s'empressa de la cacher à la campagne.
L'arrivée des Allemands par la route de Cesson fut matérialisée par un side-car avec un officier vert-de-gris dans le side. L'officier demanda en bon français la direction de Saint-Malo. C'était le début du drame, l'armée allemande suivait.
A quelques instants près, les Anglais qui occupaient la maison qui fait l'angle du boulevard de Metz et de la rue Guillaume Lejean, auraient été pris au piège. Ils venaient de partir.
L'occupation
Durant ces quatre années d'occupation le patro dont les activités marchent au ralenti va accueillir les classes de l'école Jeanne d'Arc dont les soeurs chassées par les Allemands sont allées dormir dans la paille à la ferme des plantes de M. Chauvel. Durant cette période le plus dur c'était le ravitaillement mais aussi l'organisation de la résistance, c'est ainsi qu'un membre du patro France Perrot exerçant la profession de clicheur aux imprimeries Oberthür va devenir membre du réseau « Eleuthère» des FFC et du mouvement de « Libération-Nord » dont il était chef de groupe. Il fournit des vêtements et des fausses pièces d'identités à un grand nombre de prisonniers évadés ou réfractaires du Service du Travail Obligatoire. Il assure également la diffusion de journaux clandestins. Dénoncé il est arrêté le 20 janvier 1944 déporté vers le camp de Dachau ou il demeura jusqu'au 2 juin 1945.
Le 3 août 1944 c'est à nouveau la débâcle mais cette fois ce sont les Allemands qui quittent en hâte l'école Jeanne d'Arc par la rue Danton, les riverains sont terrés dans les abris, pour s'en aller ils volaient des vélos et laissaient tout leur butin entreposé à l'école.
Dès le lendemain les gens du quartier se pressaient à l'école pour faire main basse sur le butin et sortir tout ce qu'ils pouvaient sans penser à leur sécurité. Des grenades ont été trouvées parmi les objets entreposés (meubles, salle à manger complète, poste de radio etc .. ) Dans la nuit du 3 au 4 août 1944, les Allemands font sauter les ponts de Rennes afin de ralentir l'avancée Américaine qui depuis le premier août stationnait aux portes de la ville à Maison Blanche. Deux ponts seront épargnés ceux de Saint Martin et Legraverend grâce à l'action de résistants français qui ont jeté les explosifs à l'eau. Le 4 août 1944 au matin les troupes américaines arrivent en ville par la rue d'Antrain, c'est la joie, tout le monde se précipite vers les soldats américains pour les embrasser, les couvrir de fleurs et recevoir en échange chocolat et chewing-gum.
Rennes est libérée
Rennes est libéré, mais la guerre n'est pas terminée, les cicatrices du dernier bombardement de 1943 demeurent présentes. De nombreux habitants sinistrés de la rue de Brest doivent être relogés. Pour ce faire des baraques vont être implantées dans le champ qui longeait l'actuelle rue Lafontaine dans la partie comprise entre cette rue et la rue Guillaume Lejean (c'est à cette place que s'élève aujourd'hui les constructions du boulevard Alexis Carrel).
Des pavillons vont également être construits le long du boulevard Charles Péguy. Ces diverses constructions destinées à accueillir de nombreux sinistrés vont permettre à des familles de se reloger en apportant sur le quartier un nombre important de jeunes dont il va falloir s'occuper pour éviter de les voir faire des bêtises. la ville nous laisse une baraque ou à quelques uns nous ouvrons un lieu de réunions pour y organiser des activités ainsi qu'une bibliothèque.