Bannière liberation Rennes 2.jpg

A l'occasion des 80 ans de la libération de Rennes, (re)découvrez l'ensemble des
contributions autour de la Seconde Guerre mondiale et de la libération sur Wiki-Rennes.

« Rue Jean Guéhenno » : différence entre les versions

De WikiRennes
Aller à la navigationAller à la recherche
(Page créée avec « Guéhenno La rue Jean Guéhenno est une ancienne section coudée de la rue de Fougères qui prolonge une autre ancienne section de ladite r... »)
 
Aucun résumé des modifications
Ligne 1 : Ligne 1 :
[[Catégorie:Voie de Rennes|Guéhenno]]
[[Catégorie:Voie de Rennes|Guéhenno]]


La rue Jean Guéhenno est une ancienne section coudée de la [[rue de Fougères]] qui prolonge une autre ancienne section de ladite rue, la [[rue du général Guillaudot]] et qui se termine au croisement avec le [[boulevard de la duchesse Anne]].
La rue Jean Guéhenno est une ancienne section coudée de la [[rue de Fougères]] qui prolonge une autre ancienne section de ladite rue, la [[rue du général Maurice Guillaudot]] et qui se termine au croisement avec le [[boulevard de la duchesse Anne]].


Elle est nommée en mémoire de
Elle est nommée en mémoire de


'''Jean Guéhenno''' (Né à Fougères (Ille-et-Vilaine), le 25 mars 1890, décédé à Parie le 22 septembre 1978).Fils d’un cordonnier, il dût abandonner l’école à quatorze ans pour s’engager comme employé dans une usine de galoches, ce qui ne l’empêcha pas de continuer à étudier seul, après son travail. Il obtint son baccalauréat, réussit le concours d’entrée à l’École normale supérieure, et enfin l’agrégation, qui lui ouvrirent les portes de l’enseignement secondaire.
'''Jean Guéhenno'''  


Pendant la Première Guerre mondiale officier d’infanterie, Jean Guéhenno devient professeur de khâgne (littérature) aux lycées Lakanal, Henri-IV et Louis-le-Grand. Il termina sa carrière dans l’Éducation nationale comme inspecteur général.
(Né à Fougères (Ille-et-Vilaine), le 25 mars 1890, décédé à Parie le 22 septembre 1978). Fils d’un cordonnier, il dût abandonner l’école à quatorze ans pour être employé dans une usine de galoches, ce qui ne l’empêcha pas de continuer à étudier seul, après son travail. Il obtint son baccalauréat, réussit le concours d’entrée à l’École normale supérieure, et enfin l’agrégation, qui lui ouvrirent les portes de l’enseignement secondaire.


Il se consacra par ailleurs à la critique littéraire — à travers notamment une étude approfondie de l’œuvre de J. J. Rousseau — et écrivit de nombreux ouvrages d'un humanisme original : tels que ''L’Évangile éternel'' (1927), ''Caliban parle'' (1928), ''Jean-Jacques en marge des Confessions'' (1948), ''Jean-Jacques, roman et vérité'' (1950), ''Jean-Jacques, grandeur et misère d’un esprit'' (1952), ''La Foi difficile'' (1957), ''Jean-Jacques, histoire d’une conscience'' (1962), ''Caliban et Prospero'' (1969).
Pendant la Première Guerre mondiale Jean Guéhenno fut officier d’infanterie, puis il devint professeur de "khâgne" (littérature) aux lycées Lakanal, Henri-IV et Louis-le-Grand. Il termina sa carrière dans l’Éducation nationale comme inspecteur général.


De cet humanisme découle son engagement politique entre les deux guerres. En 1927, il signe avec Alain, Lucien Descaves, Louis Guilloux, Henry Poulaille, Jules Romains, Séverine… la pétition contre la loi sur l’organisation générale de la nation pour le temps de guerre, qui abroge toute indépendance intellectuelle et toute liberté d’opinion. Il dirige la revue ''Europe'' de 1929 à 1936. Puis il fonde l’hebdomadaire ''Vendredi''. Il participe en 1930 au troisième cours universitaire de Davos, avec de nombreux autres intellectuels français et allemands. Son engagement devait tout naturellement le conduire à rejoindre la Résistance lors de la Seconde Guerre mondiale. Il poursuivit clandestinement pendant les années noires son activité littéraire, sous le pseudonyme de Cévennes.
Il se consacra par ailleurs à la critique littéraire — à travers notamment une étude  de l’œuvre de J. J. Rousseau — et écrivit de nombreux ouvrages d'un humanisme original : tels que ''L’Évangile éternel'' (1927), ''Caliban parle'' (1928), ''Jean-Jacques en marge des Confessions'' (1948), ''Jean-Jacques, roman et vérité'' (1950), ''Jean-Jacques, grandeur et misère d’un esprit'' (1952), ''La Foi difficile'' (1957), ''Jean-Jacques, histoire d’une conscience'' (1962), ''Caliban et Prospero'' (1969).


Au Figaro, journal de droite, après 1945, il resta fidèle à l’exigence morale et à la rigueur qui avaient marqué sa jeunesse, et que l’on trouve exprimées dans la part autobiographique de son œuvre : ''Journal d’un homme de 40 ans'' (1934), ''Journal des années noires, 1940-1944'' (1947), ''Carnets du vieil écrivain'' (1971).
De cet humanisme découle son engagement politique entre les deux guerres. En 1927, il signe avec plusieurs dont Alain, [[Louis Guilloux]], Jules Romains, [[Séverine]]… la pétition contre la loi sur l’organisation générale de la nation pour le temps de guerre, qui abroge toute indépendance intellectuelle et toute liberté d’opinion. Il dirige la revue ''Europe'' de 1929 à 1936, puis fonde l’hebdomadaire ''Vendredi''. Il participe en 1930 au troisième cours universitaire de Davos, avec de nombreux autres intellectuels français et allemands.


Il fut élu à l’Académie française en 1962 au fauteuil d’Émile Henriot. François Mauriac écrira: « ''Le petit ouvrier breton qui, par la puissance de son esprit et par sa persévérance, est devenu ce maître éminent, ce haut fonctionnaire, et surtout cet écrivain, dessine sous nos yeux une image d’Épinal où la Coupole doit apparaître dans la dernière case.'' »
Son engagement le conduit à rejoindre la Résistance lors de la Seconde Guerre mondiale mais il poursuivit clandestinement pendant les années noires son activité littéraire. Au Figaro, après 1945 il resta fidèle à l’exigence morale et à la rigueur de sa jeunesse, exprimées dans la part autobiographique de son œuvre : ''Journal d’un homme de 40 ans'' (1934), ''Journal des années noires, 1940-1944'' (1947), ''Carnets du vieil écrivain'' (1971).
 
Elu à l’Académie française en 1962 au fauteuil d’Émile Henriot il recevra l'hommage de François Mauriac : « ''Le petit ouvrier breton qui, par la puissance de son esprit et par sa persévérance, est devenu ce maître éminent, ce haut fonctionnaire, et surtout cet écrivain, dessine sous nos yeux une image d’Épinal où la Coupole doit apparaître dans la dernière case.'' »
 
{{source wikipédia|Jean Guéhenno}}

Version du 29 novembre 2011 à 17:48


La rue Jean Guéhenno est une ancienne section coudée de la rue de Fougères qui prolonge une autre ancienne section de ladite rue, la rue du général Maurice Guillaudot et qui se termine au croisement avec le boulevard de la duchesse Anne.

Elle est nommée en mémoire de

Jean Guéhenno

(Né à Fougères (Ille-et-Vilaine), le 25 mars 1890, décédé à Parie le 22 septembre 1978). Fils d’un cordonnier, il dût abandonner l’école à quatorze ans pour être employé dans une usine de galoches, ce qui ne l’empêcha pas de continuer à étudier seul, après son travail. Il obtint son baccalauréat, réussit le concours d’entrée à l’École normale supérieure, et enfin l’agrégation, qui lui ouvrirent les portes de l’enseignement secondaire.

Pendant la Première Guerre mondiale Jean Guéhenno fut officier d’infanterie, puis il devint professeur de "khâgne" (littérature) aux lycées Lakanal, Henri-IV et Louis-le-Grand. Il termina sa carrière dans l’Éducation nationale comme inspecteur général.

Il se consacra par ailleurs à la critique littéraire — à travers notamment une étude de l’œuvre de J. J. Rousseau — et écrivit de nombreux ouvrages d'un humanisme original : tels que L’Évangile éternel (1927), Caliban parle (1928), Jean-Jacques en marge des Confessions (1948), Jean-Jacques, roman et vérité (1950), Jean-Jacques, grandeur et misère d’un esprit (1952), La Foi difficile (1957), Jean-Jacques, histoire d’une conscience (1962), Caliban et Prospero (1969).

De cet humanisme découle son engagement politique entre les deux guerres. En 1927, il signe avec plusieurs dont Alain, Louis Guilloux, Jules Romains, Séverine… la pétition contre la loi sur l’organisation générale de la nation pour le temps de guerre, qui abroge toute indépendance intellectuelle et toute liberté d’opinion. Il dirige la revue Europe de 1929 à 1936, puis fonde l’hebdomadaire Vendredi. Il participe en 1930 au troisième cours universitaire de Davos, avec de nombreux autres intellectuels français et allemands.

Son engagement le conduit à rejoindre la Résistance lors de la Seconde Guerre mondiale mais il poursuivit clandestinement pendant les années noires son activité littéraire. Au Figaro, après 1945 il resta fidèle à l’exigence morale et à la rigueur de sa jeunesse, exprimées dans la part autobiographique de son œuvre : Journal d’un homme de 40 ans (1934), Journal des années noires, 1940-1944 (1947), Carnets du vieil écrivain (1971).

Elu à l’Académie française en 1962 au fauteuil d’Émile Henriot il recevra l'hommage de François Mauriac : « Le petit ouvrier breton qui, par la puissance de son esprit et par sa persévérance, est devenu ce maître éminent, ce haut fonctionnaire, et surtout cet écrivain, dessine sous nos yeux une image d’Épinal où la Coupole doit apparaître dans la dernière case. »