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Et pourtant, les vieux Rennais se souviennent que, après la guerre, parmi les uniformes qui déambulaient dans les rues de Rennes, le dimanche, (les militaires n'avaient pas le droit de se mettre en civil), ils voyaient des petits gars de la marine de guerre. Des garçons de moins de vingt ans, joyeux et farauds, la boule presque à zéro sous leur béret à pompon rouge, débarquaient d'un car ou d'un camion, pouvaient prendre leur repas au foyer du soldat, près de la gare, puis partaient en virée dans les cafés, au cinéma, au bal pince-fesse, ou allaient se promener, fiers d'être marins, tenter de draguer les filles au Thabor ou sur cette longue promenade bordée d'arbres, le Mail, et certaines y ont rencontré... Alain Delon ! Ils étaient de défilé dans Rennes lors des grandes commémorations.
Et pourtant, les vieux Rennais se souviennent que, après la guerre, parmi les uniformes qui déambulaient dans les rues de Rennes, le dimanche, (les militaires n'avaient pas le droit de se mettre en civil), ils voyaient des petits gars de la marine de guerre. Des garçons de moins de vingt ans, joyeux et farauds, la boule presque à zéro sous leur béret à pompon rouge, débarquaient d'un car ou d'un camion, pouvaient prendre leur repas au foyer du soldat, près de la gare, puis partaient en virée dans les cafés, au cinéma, au bal pince-fesse, ou allaient se promener, fiers d'être marins, tenter de draguer les filles au Thabor ou sur cette longue promenade bordée d'arbres, le Mail, et certaines y ont rencontré... Alain Delon ! Ils étaient de défilé dans Rennes lors des grandes commémorations.


C'est qu'il y eut bien, pendant  plus une dizaine d'années, de 1946 à 1959, à dix kilomètres au sud de Rennes, un centre de formation maritime qui déversait ses trois cents jeunes recrues à col bleu et pompon rouge le dimanche dans les rues de Rennes car, pour eux, la plus proche agglomération était [[Pont-Péan]], sur Vilaine, avec un seul café... mais de la Marine, évidemment. Le centre de formation était installé à la Massaye, sur les hauts de [[Pont-Réan]], un château et des baraquements construits par les Allemands dans les bois, chacun portant le nom d'une île : Tahiti, ou d'un navire : La Boudeuse, la Boussole, Primauguet, l'Agenais, la Valise...
C'est qu'il y eut bien, pendant  plus une dizaine d'années, de 1946 à 1959, à dix kilomètres au sud de Rennes, un centre de formation maritime qui déversait ses trois cents jeunes recrues à col bleu et pompon rouge le dimanche dans les rues de Rennes car, pour eux, la plus proche agglomération était [[Pont-Réan]], sur Vilaine, avec un seul café... mais de la Marine, évidemment. Le centre de formation était installé à la Massaye, sur les hauts de [[Pont-Réan]], un château et des baraquements construits par les Allemands dans les bois, chacun portant le nom d'une île : Tahiti, ou d'un navire : La Boudeuse, la Boussole, Primauguet, l'Agenais, la Valise...


Le CFM de [[Pont-Réan]], qui avait même son agence postal de la marine, prenait des jeunes gens, engagés à partir de 17 ans ou appelés ou inscrits maritimes, pour un stage de formation  militaire et maritime de deux mois avant d'intégrer une école de spécialité. Et Brest étant cassé, quoi de mieux  à l'évidence, que la jolie Vilaine à Pont-Réan pour ce faire ? Ils y apprenaient des rudiments de la navigation et à "nager" (souquer et godiller) sur des baleinières et... à nager vraiment dans la Vilaine, probablement.
Le CFM de [[Pont-Réan]], qui avait même son agence postal de la marine, prenait des jeunes gens, engagés à partir de 17 ans ou appelés ou inscrits maritimes, pour un stage de formation  militaire et maritime de deux mois avant d'intégrer une école de spécialité. Et Brest étant cassé, quoi de mieux  à l'évidence, que la jolie Vilaine à Pont-Réan pour ce faire ? Ils y apprenaient des rudiments de la navigation et à "nager" (souquer et godiller) sur des baleinières et... à nager vraiment dans la Vilaine, probablement.

Version du 18 juillet 2011 à 11:56

Rennes, ville maritime ? Certes, on peut sourire... Un long poème sur l'histoire de Rennes et des souvenirs sur la ville comporte bien un quatrain taquin sur Rennes, port de mer[1]. Il est vrai qu'il y a des quais mais où sont la mer et les marins ?

Et pourtant, les vieux Rennais se souviennent que, après la guerre, parmi les uniformes qui déambulaient dans les rues de Rennes, le dimanche, (les militaires n'avaient pas le droit de se mettre en civil), ils voyaient des petits gars de la marine de guerre. Des garçons de moins de vingt ans, joyeux et farauds, la boule presque à zéro sous leur béret à pompon rouge, débarquaient d'un car ou d'un camion, pouvaient prendre leur repas au foyer du soldat, près de la gare, puis partaient en virée dans les cafés, au cinéma, au bal pince-fesse, ou allaient se promener, fiers d'être marins, tenter de draguer les filles au Thabor ou sur cette longue promenade bordée d'arbres, le Mail, et certaines y ont rencontré... Alain Delon ! Ils étaient de défilé dans Rennes lors des grandes commémorations.

C'est qu'il y eut bien, pendant plus une dizaine d'années, de 1946 à 1959, à dix kilomètres au sud de Rennes, un centre de formation maritime qui déversait ses trois cents jeunes recrues à col bleu et pompon rouge le dimanche dans les rues de Rennes car, pour eux, la plus proche agglomération était Pont-Réan, sur Vilaine, avec un seul café... mais de la Marine, évidemment. Le centre de formation était installé à la Massaye, sur les hauts de Pont-Réan, un château et des baraquements construits par les Allemands dans les bois, chacun portant le nom d'une île : Tahiti, ou d'un navire : La Boudeuse, la Boussole, Primauguet, l'Agenais, la Valise...

Le CFM de Pont-Réan, qui avait même son agence postal de la marine, prenait des jeunes gens, engagés à partir de 17 ans ou appelés ou inscrits maritimes, pour un stage de formation militaire et maritime de deux mois avant d'intégrer une école de spécialité. Et Brest étant cassé, quoi de mieux à l'évidence, que la jolie Vilaine à Pont-Réan pour ce faire ? Ils y apprenaient des rudiments de la navigation et à "nager" (souquer et godiller) sur des baleinières et... à nager vraiment dans la Vilaine, probablement.


--Stephanus 19 juin 2011

Notes et références

  1. Rennes d'histoire et de souvenirs, par Etienne Maignen