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''Gwenn-ha-Du'' revendiquera la destruction dans un communiqué envoyé à la presse:
''Gwenn-ha-Du'' revendiquera la destruction dans un communiqué envoyé à la presse:


''Les  Français célèbrent aujourd'hui le quatrième centenaire de leur victoire et de l'annexion de la Bretagne. Toujours Bretons, non conquis malgré quatre siècles d'occupation française, nous avons décidé de remettre entre les mains des Bretons les destinées de leur patrie pour le plus grand bien de la patrie bretonne. Nous ouvrons la lutte pour la délivrance de notre pays en ce jour anniversaire de notre annexion par la destruction du symbole de notre asservissement qui trône au centre de notre capitale''.<ref>''Fransez Debauvais de Breiz-Atao et les siens'', par Anna Youenou t. II - 1975</ref>
''Les  Français célèbrent aujourd'hui le quatrième centenaire de leur victoire et de l'annexion de la Bretagne. Toujours Bretons, non conquis malgré quatre siècles d'occupation française, nous avons décidé de remettre entre les mains des Bretons les destinées de leur patrie pour le plus grand bien de la patrie bretonne. Nous ouvrons la lutte pour la délivrance de notre pays en ce jour anniversaire de notre annexion par la destruction du symbole de notre asservissement qui trône au centre de notre capitale''.<ref>''Fransez Debauvais de Breiz-Atao et les siens'', par Anna Youenou t. II, p.11 - 1975</ref>


L'attentat aurait été perpétré par [[ Célestin Lainé]]<ref>{{w|Célestin Lainé}}</ref> seul, avec de la nitroglycérine  fournie par Guillaume Berthou,<ref>{{w|Guillaume Berthou}}</ref> contenue dans une boîte à lait condensé. Selon d'autres, l'auteur serait le nationaliste [[André Geffroy]]<ref>{{w|André Geffroy}}</ref> qui aurait utilisé un engin concocté par Lainé, ingénieur chimiste. Le 11 août, six autonomistes sont arrêtés, maintenus cinquante jours en détention préventive puis libérés. Breiz Atao dans son numéro d'avril avait annoncé une action, et après l'attentat parut, sur feuilles volantes, une chanson en breton et en français intitulée " chanson nouvelle au sujet du forfait de Rennes du 7 août 1932".  De son côté, l'écrivain {{w|Jakez Riou}} compose en breton, à propos de l'enquête, une farce qui ne sera publiée qu'en 1943<ref> Voir [[Rennes dans la littérature de langue bretonne]].</ref>.
L'attentat aurait été perpétré par [[ Célestin Lainé]]<ref>{{w|Célestin Lainé}}</ref> seul, avec de la nitroglycérine  fournie par Guillaume Berthou,<ref>{{w|Guillaume Berthou}}</ref> contenue dans une boîte à lait condensé ''Gloria''. Selon d'autres, l'auteur serait le nationaliste [[André Geffroy]]<ref>{{w|André Geffroy}}</ref> qui aurait utilisé un engin concocté par Lainé, ingénieur chimiste. Le 11 août, six autonomistes sont arrêtés, maintenus cinquante jours en détention préventive puis libérés. Breiz Atao dans son numéro d'avril avait annoncé une action, et après l'attentat parut, sur feuilles volantes, une chanson en breton et en français intitulée " chanson nouvelle au sujet du forfait de Rennes du 7 août 1932".  De son côté, l'écrivain {{w|Jakez Riou}} compose en breton, à propos de l'enquête, une farce qui ne sera publiée qu'en 1943 <ref> Voir [[Rennes dans la littérature de langue bretonne]].</ref>.


Le journal communiste ''L'Humanité'' prend parti en faveur des indépendantistes bretons. [[Edouard Herriot]], président du Conseil, (qui, le 20 novembre à Ingrandes, verra couper la voie ferrée par laquelle il arrive à Nantes pour inaugurer une plaque commémorative dudit acte d'union) craint que cet attentat ne soit exploité par malveillance par certaine presse étrangère (il doit penser aux presses allemandes et soviétiques ) et le gouvernement demande aux quotidiens parisiens de ne pas grossir les faits, ainsi que le préfet d'Ille-et-Vilaine Bodenan qui demande aux journalistes  de "réduire cette affaire à de justes proportions et de rester sur le terrain judiciaire". L'attentat est condamné par la plupart des hommes politiques, du maire de Rennes [[Jean Lemaistre]], qui parle d'« un attentat abominable », à  Édouard Herriot qui y voit... la main de l'Allemagne. La majeure partie de la presse, tant nationale que régionale, condamne l'acte. ''Le Matin'' décrit ainsi « les passants (...) contemplaient, atterrés, l'œuvre de vandalisme dont ils réprouvaient les auteurs », et L'Ouest-Éclair indique que des « Rennais fiers à juste titre de tous les monuments qui embellissent leur grande cité [sont] vivement émus La destruction du monument rennais produisit au dehors une vive émotion que vint ensuite accroître ce que l'on a appelé "l'attentat d'Ingrandes".<ref> ''Histoire de Bretagne des origines à nos jours'' par E. Durtelle de Saint-Sauveur. t. II Rennes Plihon - 1936</ref>  
Le journal communiste ''L'Humanité'' prend parti en faveur des indépendantistes bretons. [[Edouard Herriot]], président du Conseil, (qui, le 20 novembre à Ingrandes, verra couper la voie ferrée par laquelle il arrive à Nantes pour inaugurer une plaque commémorative dudit acte d'union) craint que cet attentat ne soit exploité par malveillance par certaine presse étrangère (il doit penser aux presses allemandes et soviétiques ) et le gouvernement demande aux quotidiens parisiens de ne pas grossir les faits, ainsi que le préfet d'Ille-et-Vilaine Bodenan qui demande aux journalistes  de "réduire cette affaire à de justes proportions et de rester sur le terrain judiciaire". L'attentat est condamné par la plupart des hommes politiques, du maire de Rennes [[Jean Lemaistre]], qui parle d'« un attentat abominable », à  Édouard Herriot qui y voit... la main de l'Allemagne. La majeure partie de la presse, tant nationale que régionale, condamne l'acte. ''Le Matin'' décrit ainsi « les passants (...) contemplaient, atterrés, l'œuvre de vandalisme dont ils réprouvaient les auteurs », et L'Ouest-Éclair indique que des « Rennais fiers à juste titre de tous les monuments qui embellissent leur grande cité [sont] vivement émus La destruction du monument rennais produisit au dehors une vive émotion que vint ensuite accroître ce que l'on a appelé "l'attentat d'Ingrandes".<ref> ''Histoire de Bretagne des origines à nos jours'' par E. Durtelle de Saint-Sauveur. t. II Rennes Plihon - 1936</ref>