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La propagande clandestine | La propagande clandestine avait encouragé à chômer toute la journée du 14 juillet 1944 (ou le 15 si le 14 était décrété jour férié), à porter les trois couleurs nationales, à brandir le drapeau français et à le hisser sur les bâtiments publics, clochers ou usines, à répondre aux mots d'ordre de manifestation selon les lieux et heures déterminés par les mouvements locaux de résistance (autour des monuments aux morts, devant les mairies ou les places publiques, dans les grandes artères). Mais il faut constater que ces exhortations et les paroles prononcées par les divers intervenants sur les ondes de la BBC n'incitèrent pas les Français à considérer ce 14 juillet 1944 comme le prélude à l'insurrection nationale. La prudence fut de mise. | ||
En Bretagne, le préfet régional n'avait publié aucune mise en garde à l'encontre d’éventuels manifestants et | En Bretagne, le préfet régional n'avait publié aucune mise en garde à l'encontre d’éventuels manifestants et les avis officiels de la préfecture régionale ne portaient que sur les produits agricoles, les prix du pain et des pommes de terre. Le journal ''Ouest-Eclair'' ne relata rien sur cette journée, ni avant ni après. Le numéro du 13 juillet indique qu'il n'y aura pas de journaux le 14, seul indice d'un jour spécial. En fait, Les Rennais restent calmes, craignant l’occupant à cran avec les combats de Normandie. Mme Ladam relate à la date du 13 juillet : « On prétend que demain, 14 juillet, il y aura une attaque et qu’il se passera des choses formidables. Ce sont toujours les « bobards » qui courent. Et le 14 juillet elle note : « Il ne se passe rien de tout ce qui avait été prédit. » <ref> Les Heures Douloureuses de Rennes. V. Ladam. Imp. Les Nouvelles </ref> Cependant, cet après-midi, quatre jeunes résistants sont tués à l'entrée de Vern-sur-Seiche<ref>[[Les résistants du 14 juillet 1944]]</ref>. | ||
Mais une jeune Rennaise écrivait dans son journal : « Combien nous avons eu de manifestants devant le monument aux morts ? Trois exactement. Et devant la mairie ? Six ou sept personnes | Mais une jeune Rennaise écrivait dans son journal : « Combien nous avons eu de manifestants devant le monument aux morts ? Trois exactement. Et devant la mairie ? Six ou sept personnes qui s’y trouvaient peut-être par hasard. Je vous assure, cher confident, que nous étions stupéfaites de tant de lâcheté de la part des Rennais, nous avons simplement vu trois lampions tricolores sur les ruines de l’[[avenue Janvier]].» <ref> ''Comment ont-ils vécu l’attente de la Libération ?'' Ouest-France, Rennes. 27-28 juillet 2024</ref> | ||
Les Rennais avaient-ils été « lâches » ? Plutôt prudents, à en juger par leurs comportements lors des [[Manifestations de 1941]] et des [[Manifestations en 1942]]. | Les Rennais avaient-ils été « lâches » ? Plutôt prudents, à en juger par leurs comportements lors des [[Manifestations de 1941]] et des [[Manifestations en 1942]]. Et le 14 juillet 1943, à 18 h 00, des groupes importants avaient stationné en silence pendant dix minutes devant les édifices publics : mairie, palais de Justice, préfecture<ref>Les Heures Douloureuses de Rennes. V. Ladam. Imp. Les Nouvelles </ref>. | ||
=== Références=== | === Références=== |
Version actuelle datée du 13 août 2024 à 10:14
Des Rennais lâches ?
La propagande clandestine avait encouragé à chômer toute la journée du 14 juillet 1944 (ou le 15 si le 14 était décrété jour férié), à porter les trois couleurs nationales, à brandir le drapeau français et à le hisser sur les bâtiments publics, clochers ou usines, à répondre aux mots d'ordre de manifestation selon les lieux et heures déterminés par les mouvements locaux de résistance (autour des monuments aux morts, devant les mairies ou les places publiques, dans les grandes artères). Mais il faut constater que ces exhortations et les paroles prononcées par les divers intervenants sur les ondes de la BBC n'incitèrent pas les Français à considérer ce 14 juillet 1944 comme le prélude à l'insurrection nationale. La prudence fut de mise.
En Bretagne, le préfet régional n'avait publié aucune mise en garde à l'encontre d’éventuels manifestants et les avis officiels de la préfecture régionale ne portaient que sur les produits agricoles, les prix du pain et des pommes de terre. Le journal Ouest-Eclair ne relata rien sur cette journée, ni avant ni après. Le numéro du 13 juillet indique qu'il n'y aura pas de journaux le 14, seul indice d'un jour spécial. En fait, Les Rennais restent calmes, craignant l’occupant à cran avec les combats de Normandie. Mme Ladam relate à la date du 13 juillet : « On prétend que demain, 14 juillet, il y aura une attaque et qu’il se passera des choses formidables. Ce sont toujours les « bobards » qui courent. Et le 14 juillet elle note : « Il ne se passe rien de tout ce qui avait été prédit. » [1] Cependant, cet après-midi, quatre jeunes résistants sont tués à l'entrée de Vern-sur-Seiche[2].
Mais une jeune Rennaise écrivait dans son journal : « Combien nous avons eu de manifestants devant le monument aux morts ? Trois exactement. Et devant la mairie ? Six ou sept personnes qui s’y trouvaient peut-être par hasard. Je vous assure, cher confident, que nous étions stupéfaites de tant de lâcheté de la part des Rennais, nous avons simplement vu trois lampions tricolores sur les ruines de l’avenue Janvier.» [3] Les Rennais avaient-ils été « lâches » ? Plutôt prudents, à en juger par leurs comportements lors des Manifestations de 1941 et des Manifestations en 1942. Et le 14 juillet 1943, à 18 h 00, des groupes importants avaient stationné en silence pendant dix minutes devant les édifices publics : mairie, palais de Justice, préfecture[4].
Références
- ↑ Les Heures Douloureuses de Rennes. V. Ladam. Imp. Les Nouvelles
- ↑ Les résistants du 14 juillet 1944
- ↑ Comment ont-ils vécu l’attente de la Libération ? Ouest-France, Rennes. 27-28 juillet 2024
- ↑ Les Heures Douloureuses de Rennes. V. Ladam. Imp. Les Nouvelles