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« Victor Colvez (1864-1932) » : différence entre les versions

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La famille, moins de deux mois après l'ouverture de la procédure de faillite, quitte Rennes et, le 1er avril 1904, embarque à Saint-Malo sur le vapeur ''Le Malou'' en provenance de Marseille, pour une traversée spartiate pour les 183 passagers d'entrepont qui les amène à Halifax le 23 avril et, de là, par train à Montréal puis Winnipeg et {{w|Prince Albert (Saskatchewan)}} où les conditions  de vie sont lamentables.  Il est sans le sou et il écrit à des amis "Ne venez pas car ici pas plus qu'ailleurs on ne fait rien avec rien". Il quitte le père Le Floc'h.  
La famille, moins de deux mois après l'ouverture de la procédure de faillite, quitte Rennes et, le 1er avril 1904, embarque à Saint-Malo sur le vapeur ''Le Malou'' en provenance de Marseille, pour une traversée spartiate pour les 183 passagers d'entrepont qui les amène à Halifax le 23 avril et, de là, par train à Montréal puis Winnipeg et {{w|Prince Albert (Saskatchewan)}} où les conditions  de vie sont lamentables.  Il est sans le sou et il écrit à des amis "Ne venez pas car ici pas plus qu'ailleurs on ne fait rien avec rien". Il quitte le père Le Floc'h.  
Après quelques mois comme cuisinier pour le  détachement de police montée du nord-ouest à Prince-Albert, il décide de monter 300 km au nord avec son fils aîné Victor, 14 ans, <ref>[[ Victor Junior Colvez (1891-1951)]] </ref> et bien lui en a pris  car il va devenir directeur d'un commerce de fourrures récemment installé  à ''Green Lake'' par la société française ''Révillon frères''. Dans la région de ''White Star'', «Parmi les premiers à s'y établir, citons Paul Legodin, Ernest Clavier, Jean et Henri Delhommeau, Jean et Joseph Guédo, Henri Barque, Gabriel Leroux, Laurent Lemoal, Victor Colvez, Jean Macé, Georges Lempereur, presque tous des Bretons.» <ref>  ''Les Français dans l'Ouest canadien, Saint-Boniface'' Frémont, Donatien, Les éditions du blé, 1980, p. 125.</ref> Le 19 janvier 1905 il écrit à des amis :"Je suis très bien vu des sauvages et je fais pas mal d'affaires. Le directeur est très content de mes débuts." Mais un nouveau directeur critique et renvoie pas mal de gens, dont Victor qui n'aura pas même  passé une année à ''Green Lake''.
Après quelques mois comme cuisinier pour le  détachement de police montée du nord-ouest à Prince-Albert, il décide de monter 300 km au nord avec son fils aîné Victor, 14 ans, <ref>[[ Victor Junior Colvez (1891-1951)]] </ref> et bien lui en a pris  car il va devenir directeur d'un commerce de fourrures récemment installé  à ''Green Lake'' par la société française ''Révillon frères''. La famille Revillon était active dans le commerce de la fourrure et de la mode depuis 1723; son siège social était à Paris, avec des filiales à Londres et à New York.  Ici, on ne lui avait pas demandé de diplôme : pas de papiers, pas de formation particulière, aucun des obstacles qu'il aurait dû franchir en France.  En tant que chef de poste de traite des fourrures, son salaire de départ devait être de 45 dollars, plus une allocation alimentaire de 15 dollars et la possibilité d’une augmentation. Victor était accompagné de son fils, son nouveau patron Monsieur Delavault et un conducteur d'attelage métis. Il avait emmené son fils aîné pour l'initier à la vie de commerçant et l'encourager à apprendre l'anglais et le cree <ref>https://www.universalis.fr/encyclopedie/cree/</ref>  (un dialecte continu de langues algonquiennes parlées par environ 117 000 personnes à travers le Canada, des Territoires du nord-ouest à l'Alberta en passant par le Labrador).  Dans la région de ''White Star'', «Parmi les premiers à s'y établir, citons Paul Legodin, Ernest Clavier, Jean et Henri Delhommeau, Jean et Joseph Guédo, Henri Barque, Gabriel Leroux, Laurent Lemoal, Victor Colvez, Jean Macé, Georges Lempereur, presque tous des Bretons.» <ref>  ''Les Français dans l'Ouest canadien, Saint-Boniface'' Frémont, Donatien, Les éditions du blé, 1980, p. 125.</ref> Le 19 janvier 1905 il écrit à des amis :"Je suis très bien vu des sauvages et je fais pas mal d'affaires. Le directeur est très content de mes débuts." Mais un nouveau directeur critique et renvoie pas mal de gens, dont Victor qui n'aura pas même  passé une année à ''Green Lake''.


La deuxième partie ethnographique : "Rookie Fur Trader" - décrit la vie de Colvez en tant que commerçant de fourrures. Elle comprend des anecdotes sur son adaptation au climat et son interaction avec les Métis rouges, l'apprentissage de l'anglais et les amis qu'il a rencontrés<ref>https://file.ac/bVVZ6WWFP10/SKHistory_Vol58_No2.pdf</ref>.
La deuxième partie ethnographique : "Rookie Fur Trader" - décrit la vie de Colvez en tant que commerçant de fourrures. Elle comprend des anecdotes sur son adaptation au climat et son interaction avec les Métis rouges, l'apprentissage de l'anglais et les amis qu'il a rencontrés<ref>https://file.ac/bVVZ6WWFP10/SKHistory_Vol58_No2.pdf</ref>.
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Le 29 janvier 2024, Marc Hervé, 1er adjoint délégué à l'urbanisme a saisi Flavie Boukhenoufa, élue en charge à la fois des dénominations de rues et d'espaces publics mais également responsable des relations internationales.
Le 29 janvier 2024, Marc Hervé, 1er adjoint délégué à l'urbanisme a saisi Flavie Boukhenoufa, élue en charge à la fois des dénominations de rues et d'espaces publics mais également responsable des relations internationales.


De même, le maire de[[ La Chapelle-Chaussée]], berceau rennais de la famille Colvez, a été saisi de cette proposition.
De même, le maire de [[ La Chapelle-Chaussée]], berceau rennais de la famille Colvez, a été saisi de cette proposition.


== Références ==  
== Références ==  

Version actuelle datée du 18 mars 2024 à 17:13

Victor Jean Marie Colvez né en 1864 et décédé le 20 janvier 1932 à Minneapolis, à l'âge de 68 ans. Il est le frère de Pierre Colvez, missionnaire jésuite parti en Chine dans la région de Shanghai, à la même époque. Sa descendance nord-américaine existe toujours.

Il s'est marié le 19 février 1889 à Vitré, avec Léonie Victoire Dauphin (née en 1866).

Des traces à l'université du Saskatchewan au Canada

L'université du Saskatchewan dans son portail "I-Portal: Indigenous Studies Portal" a conservé une publication relative à son parcours de vie de Rennes au Minnesota "Reluctant Homesteader: A French Settler’s Story" ( L’histoire d’un colon français, fermier malgré lui )[1].

  • Narrates the story of Victor Colvez who, with his family, immigrated to Canada from the town of Rennes in Brittany in France, and settled in the Prince Albert Area. Part Two: Rookie Fur Trader - Describes Colvez’s life as a fur trader for the company Revillon Frères; includes anecdotes about the climate meeting and interacting with the Métis, learning English, and friends he met. Après quelques mois comme cuisinier

Cette publication ethnographique raconte l'histoire de Victor Colvez qui, avec sa famille, a immigré au Canada.

Le Rennais Victor Colvez, boulanger de son état, est établi Au grand Four 22 rue Le Bastard, et il est même président du syndicat des Boulangers. Ainsi le 18 juin 1902 "le dévoué syndic de la Boulangerie M. Colvez" préside une réunion de 36 patrons et de 70 ouvriers pour examiner les revendications de ces derniers. [2] Colvez semblait avoir un commerce prospère; on le trouve parmi les commerçants donateurs de surprises à 500 Rennais qui, le samedi 2 et le dimanche 3 août, seraient repérés avec un journal Ouest-Eclair à la main; il offrait un gâteau de 4 livres.[3] En janvier 1903, c'est chez M. Colvez que l'on peut envoyer des dons en argent permettant de financer des caisses de pains recuits fabriqués à sa boulangerie, se conservant six semaines, que M. Colvez se charge de faire parvenir au plus vite aux pêcheurs de sardines "affamés".[4]

Ouest-Eclair 5 février 1904

Un an plus tard, Colvez apparait ruiné. Le journal l'Ouest-Eclair du 5 février 1904 fait état de démarches procédurales de faillite d'un Colvez au tribunal de commerce: 9 mars, 9 heures, faillite Colvez, 2e et dernière affirmation des créances. Clôture pour insuffisance d'actif. [5] La famille Colvez sera bien loin de Rennes quand, le 21 décembre 1904 à 7 h 1/2, on procède au tribunal de commerce pour la faillite Colvez à la reddition de compte.

Le vapeur le Malou en baie de Saint-Malo

Ayant écouté l'appel du père Le Floc'h, qui veut fonder une colonie catholique pour faire reculer les protestants qui envahissent le Saskatchewan, Colvez, ruiné, avait décidé de partir au Canada avec son épouse et ses cinq enfants et pour avoir des chances d'être agréé, le boulanger est enregistré comme fermier.

Itinéraire de Victor Colvez de Rennes à Prince Albert (Saskatchewan)

La famille, moins de deux mois après l'ouverture de la procédure de faillite, quitte Rennes et, le 1er avril 1904, embarque à Saint-Malo sur le vapeur Le Malou en provenance de Marseille, pour une traversée spartiate pour les 183 passagers d'entrepont qui les amène à Halifax le 23 avril et, de là, par train à Montréal puis Winnipeg et Prince Albert (Saskatchewan) Wikipedia-logo-v2.svg où les conditions de vie sont lamentables. Il est sans le sou et il écrit à des amis "Ne venez pas car ici pas plus qu'ailleurs on ne fait rien avec rien". Il quitte le père Le Floc'h. Après quelques mois comme cuisinier pour le détachement de police montée du nord-ouest à Prince-Albert, il décide de monter 300 km au nord avec son fils aîné Victor, 14 ans, [6] et bien lui en a pris car il va devenir directeur d'un commerce de fourrures récemment installé à Green Lake par la société française Révillon frères. La famille Revillon était active dans le commerce de la fourrure et de la mode depuis 1723; son siège social était à Paris, avec des filiales à Londres et à New York. Ici, on ne lui avait pas demandé de diplôme : pas de papiers, pas de formation particulière, aucun des obstacles qu'il aurait dû franchir en France. En tant que chef de poste de traite des fourrures, son salaire de départ devait être de 45 dollars, plus une allocation alimentaire de 15 dollars et la possibilité d’une augmentation. Victor était accompagné de son fils, son nouveau patron Monsieur Delavault et un conducteur d'attelage métis. Il avait emmené son fils aîné pour l'initier à la vie de commerçant et l'encourager à apprendre l'anglais et le cree [7] (un dialecte continu de langues algonquiennes parlées par environ 117 000 personnes à travers le Canada, des Territoires du nord-ouest à l'Alberta en passant par le Labrador). Dans la région de White Star, «Parmi les premiers à s'y établir, citons Paul Legodin, Ernest Clavier, Jean et Henri Delhommeau, Jean et Joseph Guédo, Henri Barque, Gabriel Leroux, Laurent Lemoal, Victor Colvez, Jean Macé, Georges Lempereur, presque tous des Bretons.» [8] Le 19 janvier 1905 il écrit à des amis :"Je suis très bien vu des sauvages et je fais pas mal d'affaires. Le directeur est très content de mes débuts." Mais un nouveau directeur critique et renvoie pas mal de gens, dont Victor qui n'aura pas même passé une année à Green Lake.

La deuxième partie ethnographique : "Rookie Fur Trader" - décrit la vie de Colvez en tant que commerçant de fourrures. Elle comprend des anecdotes sur son adaptation au climat et son interaction avec les Métis rouges, l'apprentissage de l'anglais et les amis qu'il a rencontrés[9].

Sépulture de Victor Colvez (1864-1932), St. Mary's Catholic Cemetery, Minneapolis, Hennepin County, Minnesota, Etats-Unis

Sépulture de Victor Colvez (1864-1932), St. Mary's Catholic Cemetery, Minneapolis, Hennepin County, Minnesota, Etats-Unis

Grâce au travail de recherche effectué par la ville de Tours jumelée avec Minneapolis, des contacts au sein de la French Heritage Society de Minneapolis ont pu identifier la sépulture de Victor Colvez (1864-1932)[10] à St. Mary's Catholic Cemetery, Minneapolis, Hennepin County, Minnesota.

[11]

Descendance nord-américaine

Huits enfants ont fait souche aux Etats-Unis et au Canada au début du XXème siècle, après un périple au Canada :

  • Léonie Marie Colvez (1889-1973) née le 9 décembre 1889 et décédée le 3 octobre 1973 à Minneapolis, Hennepin, Minnesota, Etats-Unis, mariée à Henri Hubert.
  • Victor Junior Colvez (1891-1951) ou Victor Joseph Colvez, vétéran de la Première guerre mondiale, marié à Mae Orpha Seifert Colvez (1898-1948).
  • Maria Colvez (1895–1976), marié à William John Chester, né en mai 1891 en Angleterre et décédé en 1947 à Prince Albert, Saskatchewan, Canada
  • Macia Colverz née en 1895
  • Harry Léon Colvez (1898–1947), né le 4 Mars 1898 dans le quartier Saint-Germain à Rennes et décédé le 11 Oct 1947 à Austin, Mower, Minnesota, Etats-Unis, marié à Ethel Louise Kerkow (1903-1950) ayant vécu à Austin, Mower, Minnesota, Etats-Unis.
  • Yvonne Bernadette Colvez (1900–1986), née le 21 April 1900 à René (Sarthe, France) et décédé le 18 Août 1986 à Prince Albert, Saskatchewan, Canada, mariée à Joseph Odias Cartier, né le 5 Février 1891 au Canada et décédé le 16 juillet 1982.
  • Henriette Colvez née en avril 1905 au Saskatchewan, Canada.
  • Victor Colvez né en mai 1907 au Saskatchewan, Canada.

Un nom de rue Victor Colvez à Rennes et à La Chapelle Chaussée ?

Le 29 janvier 2024, Marc Hervé, 1er adjoint délégué à l'urbanisme a saisi Flavie Boukhenoufa, élue en charge à la fois des dénominations de rues et d'espaces publics mais également responsable des relations internationales.

De même, le maire de La Chapelle-Chaussée, berceau rennais de la famille Colvez, a été saisi de cette proposition.

Références

  • White Star - Musée virtuel de la Saskatchewan. "Victor Colvez, Jean Macé, Georges Lempereur, presque tous des Bretons."[12]
  1. https://iportal.usask.ca/record/68020
  2. Ouest-Eclair, 19 juin 1902
  3. Ouest-Eclair, 2 août 1902
  4. Ouest-Eclair 18 janvier 1903
  5. Ouest-Eclair, 26 février 1904
  6. Victor Junior Colvez (1891-1951)
  7. https://www.universalis.fr/encyclopedie/cree/
  8. Les Français dans l'Ouest canadien, Saint-Boniface Frémont, Donatien, Les éditions du blé, 1980, p. 125.
  9. https://file.ac/bVVZ6WWFP10/SKHistory_Vol58_No2.pdf
  10. https://fr.findagrave.com/memorial/34968018/victor-colvez
  11. information communiquée le 25 janvier 2024 par Aurore Mallet, chargée de projets internationaux, direction de la valorisation du territoire, service des relations internationales et de la coopération décentralisée à l'Hôtel de Ville de Tours
  12. http://musee.histoiresk.ca/white-star-n381-t652.html