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Albert Blin est né à Précey dans le département de la Manche. Il effectue des études secondaires et travaille pendant huit années aux ponts et chaussées, où il occupe le poste d’agent, puis de conducteur. À ce poste, il est subordonné aux ingénieurs des Ponts et Chaussées qui, au sein de cette prestigieuse institution, sont quasiment tous polytechniciens. Eugène Belgrand qui dirige la construction des égouts de Paris est par exemple un ingénieur des Ponts et Chaussées issu de l’Ecole polytechnique. Ces ingénieurs s’opposent à la montée en grade des conducteurs. | |||
Cette absence de perspective de carrière pourrait expliquer pourquoi Albert Blin, qui n’a pas effectué d’études supérieures, soit débauché par le maire [[Edgar Le Bastard]] en 1880<ref name=":0">Patrick HARISMENDY (dir.), ''Rennes sous la III<sup>e</sup> République : Cahiers d'Edmond Vadot, secrétaire général de la ville de 1885 à 1909'', Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2008. Disponible sur Internet : [https://books.openedition.org/pur/43179?lang=fr#tocfrom2n10 https://books.openedition.org/pur/43179]</ref>. Il participe à la construction du réseau d’égouts ainsi qu’à l’adduction d’eau potable à la ville. Il arpente la [[forêt de Rennes]] pour la construction et l’entretien de l’aqueduc de la Minette. Deux années plus tard, après le départ de son ancien supérieur l’ingénieur Frédéric Soulié, Albert Blin est nommé à la tête du bureau des eaux et égouts de Rennes. Lors de la création de la régie de l’assainissement en 1896, les services sont réorganisés et Albert Blin reprend la direction des services de la voirie et de l’éclairage public<ref>Jean LE BIHAN, « Le personnel municipal rennais au XIXe siècle. Bilan d’une enquête », dans ''Mémoires de la Société d’histoire et d’archéologie de Bretagne'', 81, 2003, p. 441.</ref>. Il obtient ainsi le titre d'ingénieur de la ville et négocie un salaire important. Il est reconnu pour son travail, sa connaissance des réseaux hydrauliques et pour son rôle décisif lors des litiges avec la compagnie générale des eaux puis de la création de la régie. Avec la réorganisation des services, il occupe avec l’architecte de la ville [[Emmanuel Le Ray]], le sixième bureau situé dans la [[rue de Viarmes]]. Il est connu pour avoir giflé au théâtre [[Eugène Malapert]], un de ses opposants du conseil municipal. Toutefois, Albert Blin peut aussi compter sur son ami le secrétaire général [[Edmond Vadot]], qui le soutient lors de l’incident avec Malapert, ce qui évite probablement sa démission. Les mémoires de Vadot nous apprennent beaucoup sur la vie quotidienne d’Albert Blin<ref name=":0" />. Nous savons par exemple qu’il avait une épouse nommée Marie et qu’ils faisaient des balades à bicyclette en famille et des pique-niques à la campagne. | |||
Albert Blin jouit d’une ascension sociale rare puisqu’il débute sa carrière comme employé des Ponts et Chaussées pour devenir ingénieur de la ville. Il est à l’époque l'un des cadres du personnel municipal les mieux payés de Rennes. Il prend sa retraite en 1899 et rejoint la ville d’Avranches dans son département de naissance. | |||
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Albert Blin
(1er mars 1852, Précey - 6 décembre 1925, Avranches)
Ingénieur de la ville de Rennes.
Albert Blin est né à Précey dans le département de la Manche. Il effectue des études secondaires et travaille pendant huit années aux ponts et chaussées, où il occupe le poste d’agent, puis de conducteur. À ce poste, il est subordonné aux ingénieurs des Ponts et Chaussées qui, au sein de cette prestigieuse institution, sont quasiment tous polytechniciens. Eugène Belgrand qui dirige la construction des égouts de Paris est par exemple un ingénieur des Ponts et Chaussées issu de l’Ecole polytechnique. Ces ingénieurs s’opposent à la montée en grade des conducteurs.
Cette absence de perspective de carrière pourrait expliquer pourquoi Albert Blin, qui n’a pas effectué d’études supérieures, soit débauché par le maire Edgar Le Bastard en 1880[1]. Il participe à la construction du réseau d’égouts ainsi qu’à l’adduction d’eau potable à la ville. Il arpente la forêt de Rennes pour la construction et l’entretien de l’aqueduc de la Minette. Deux années plus tard, après le départ de son ancien supérieur l’ingénieur Frédéric Soulié, Albert Blin est nommé à la tête du bureau des eaux et égouts de Rennes. Lors de la création de la régie de l’assainissement en 1896, les services sont réorganisés et Albert Blin reprend la direction des services de la voirie et de l’éclairage public[2]. Il obtient ainsi le titre d'ingénieur de la ville et négocie un salaire important. Il est reconnu pour son travail, sa connaissance des réseaux hydrauliques et pour son rôle décisif lors des litiges avec la compagnie générale des eaux puis de la création de la régie. Avec la réorganisation des services, il occupe avec l’architecte de la ville Emmanuel Le Ray, le sixième bureau situé dans la rue de Viarmes. Il est connu pour avoir giflé au théâtre Eugène Malapert, un de ses opposants du conseil municipal. Toutefois, Albert Blin peut aussi compter sur son ami le secrétaire général Edmond Vadot, qui le soutient lors de l’incident avec Malapert, ce qui évite probablement sa démission. Les mémoires de Vadot nous apprennent beaucoup sur la vie quotidienne d’Albert Blin[1]. Nous savons par exemple qu’il avait une épouse nommée Marie et qu’ils faisaient des balades à bicyclette en famille et des pique-niques à la campagne.
Albert Blin jouit d’une ascension sociale rare puisqu’il débute sa carrière comme employé des Ponts et Chaussées pour devenir ingénieur de la ville. Il est à l’époque l'un des cadres du personnel municipal les mieux payés de Rennes. Il prend sa retraite en 1899 et rejoint la ville d’Avranches dans son département de naissance.
Références
- ↑ 1,0 et 1,1 Patrick HARISMENDY (dir.), Rennes sous la IIIe République : Cahiers d'Edmond Vadot, secrétaire général de la ville de 1885 à 1909, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2008. Disponible sur Internet : https://books.openedition.org/pur/43179
- ↑ Jean LE BIHAN, « Le personnel municipal rennais au XIXe siècle. Bilan d’une enquête », dans Mémoires de la Société d’histoire et d’archéologie de Bretagne, 81, 2003, p. 441.